La minijupe est une jupe très courte, droite ou plissée, « dont la longueur ne doit pas excéder 10 cm sous les fesses pour mériter cette appellation ». La microjupe, elle, est encore plus courte. Son ourlet se situe juste en dessous des fesses.
La minijupe est partout : sur les podiums, à la télévision, dans la rue... C'est en 1962 qu'elle a été créée, à Londres, dans le petit atelier de couture de la styliste Mary Quant, sur King's Road. Ciseaux en main, elle a osé ! Elle n'a pas hésité à retirer des centimètres et des centimètres de tissu des jupes de sa grand-mère. Savait-elle que la minijupe deviendrait le symbole du féminisme ? L'objectif premier de Mary était plus pragmatique : pouvoir courir librement après le bus. Devenue un des symboles de la libération de la femme, la minijupe fut l'une des manifestations de l'évolution des mœurs vestimentaires féminines. La top model filiforme Twiggy, qui défile en minijupe pour Mary Quant, devient le symbole de cette « révolution ».
Mary Quant diffuse ses modèles dans le monde entier. En offrant de libérer les jambes des femmes, la styliste bouleverse d'un coup la société et l'esprit des gens. Le phénomène ne tarde pas à gagner la France, où André Courrèges revendique à son tour la création de la minijupe. L'affaire est sans importance, le phénomène est ravageur. Des années auparavant, Jean Patou avait créé un précédent en raccourcissant les jupes de tennis de la championne Suzanne Lenglen. Le jeune couturier Yves Saint Laurent y va de sa création, en présentant dans sa collection un tailleur minijupe. La minijupe favorise la transgression des normes sociales, devenant le porte-parole des femmes.
Brigitte Bardot, Catherine Deneuve, Françoise Dorléac, Zouzou, toutes s'affichent sur les pistes de danse chez Castel, Régine et à Saint-Tropez. Le phénomène est irréversible. En 1968, Jane Fonda fait sensation en apparaissant dans le film Barbarella de Roger Vadim en minijupe et bottes longues, une association dont la mode perdure encore aujourd'hui. Au fil du temps, la minijupe s'est modernisée et diversifiée au gré des collections proposées par les créateurs de mode. Son succès considérable conduisit au développement des collants, et à la quasi-disparition du port des bas. La généralisation des collants assure un nouveau confort, au grand dam des amateurs de porte-jarretelles qui disparaissent, le collant étant considéré « plus décent que le bas ». En 1966, Jacques Dutronc célèbre cette révolution vestimentaire dans sa chanson Mini, Mini, Mini! Fin 1969, Roland Barthes écrit dans le magazine Marie-Claire en parlant de la minijupe : « Ce n'est pas un raccourcissement mais une construction parfaite... » Et parfaites doivent être les jambes pour la porter quand même !
Sources principales :
zap-actu.fr
télé-première.fr
laminijupe.fr
