Le Hezbollah dénonce l’agression contre les alaouites et le Futur répond

Dans un communiqué, le Hezbollah a condamné l'attaque qui a visé « des civils sur base de leur appartenance confessionnelle ».
Accusant les « gangs de la mort » de jouir d'une couverture politique qui leur est assurée « par les forces du 14 Mars », le parti chiite affirme que ces exactions « démontrent un désespoir certain et une faillite en politique, due à des paris perdus sur un éventuel changement (des équilibres militaires) sur le terrain (en Syrie) ».
Le parti a en outre invité l'État à assumer ses responsabilités et à mettre fin à cette « situation anormale qui menace désormais la paix civile et la sécurité nationale ».
La réponse a immédiatement fusé du comité de coordination du courant du Futur à Tripoli qui, dans un communiqué, a souligné que « l'ironie du sort est de voir les parrains des criminels, voleurs de voiture, trafiquants de drogue et producteurs de Captagon parler de gangs de la mort à Tripoli ». Le comité du Futur a par ailleurs vivement dénoncé « tout d'acte criminel ciblant des citoyens tripolitains, à commencer par les explosions terroristes, en passant par les agressions lâches qui ont visé des fonctionnaires et citoyens de la communauté alaouite ».
Et de poursuivre : « Le Hezbollah, qui s'est évertué à saboter les institutions, à porter atteinte au prestige de l'État, à paralyser ses forces de l'ordre, les empêchant de remplir leurs responsabilités en matière de protection des citoyens, est avec son allié Bachar el-Assad le premier bénéficiaire des agressions qui ont lieu à Tripoli. Par conséquent, ce ne serait pas surprenant de découvrir que ceux qui perpétuent ces exactions sont des mercenaires payés par le parti. »
Et le comité du Futur de conclure en affirmant que les forces du 14 Mars n'ont jamais mis sur pied des « brigades de la résistance » qui pratiquent le terrorisme au nom du parti, dans une allusion aux groupes sunnites embrigadés par le Hezbollah à Tripoli.
Même condamnation de la part du président du bloc parlementaire du Futur, l'ancien Premier ministre Fouad Siniora, qui a estimé que les agressions contre des citoyens alaouites « sont inacceptables sur les deux plans religieux et légal ». M. Siniora a affirmé que les auteurs de ces crimes sont « suspects » et cherchent à détourner l'attention des deux explosions qui ont visé les lieux de culte dans la ville.