En marchant dans la rue, on saisit parfois malgré soi des bribes de conversations insignifiantes, mais qui donnent une idée claire des préoccupations des gens. Hier, c'était l'Iran. Avec leur obsession du complot, les Libanais ne se contentent jamais des informations jetées comme un os au grand public pour calmer sa curiosité. Ils veulent des détails, du croustillant, du qui vient de sous le boisseau, un parfum de coulisses, des rumeurs, des chuchotements. Et pourquoi Obama s'est déculotté, et pourquoi il a fait ça aux Arabes et à Israël, qui se trouvent tout à coup dans le même camp des lésés (mais si les Israéliens faisaient semblant?), et que va faire le Hezbollah, à présent que son maître commence à exhaler une odeur de sainteté ? Narguera-t-il un peu plus les autres communautés comme un chenapan qui vient de recevoir un bon point de la maîtresse ? Et si la Syrie faisait partie du marché conclu avec l'Iran, quid du Liban ?
Mais qu'on ne s'y méprenne pas, tout cela, au fond, est sans importance. L'important étant de savoir, et d'urgence, si le relâchement des sanctions en contrepartie d'un ralentissement de l'enrichissement d'uranium va avoir un impact sur la consommation des Libanais à la veille des fêtes de fin d'année. En clair, si notre petite économie va enfin connaître un sursaut qui sauvera les commerçants et les promoteurs au bord de la faillite.
Par ailleurs, la rixe des étudiants de l'Université Saint-Joseph, pour rituelle qu'elle soit, reflète une réalité honteuse : pas de revendications, pas de contestations, juste une provocation bon marché et c'est une haine archaïque qui remonte et se déverse en flots nauséabonds. L'intolérance gangrène le pays de la convivialité. Pour couronner le tout, l'automne fut désespérément sec. La petite pluie qui pianotait hier sur les chaussées luisantes ne remplira pas de sitôt les canalisations. De plus, il fait chaud et la musique de Noël, pathétiquement racoleuse, qui commence déjà à envahir de manière hystérique notre paysage sonore, est proprement urticante. Nous n'en rajouterons pas une couche avec la médiocrité de la rhétorique politique et le niveau consternant des journaux télévisés. On en souhaiterait toucher le fond, ne serait-ce que pour arrêter cette désagréable sensation de couler. Les guerres successives, l'insécurité et l'appauvrissement nous rendent vulgaires.
Le Liban a toujours été un petit pays. Est-il en train de devenir un pays petit ? Ce serait un crève-cœur.
En marchant dans la rue, on saisit parfois malgré soi des bribes de conversations insignifiantes, mais qui donnent une idée claire des préoccupations des gens. Hier, c'était l'Iran. Avec leur obsession du complot, les Libanais ne se contentent jamais des informations jetées comme un os au grand public pour calmer sa curiosité. Ils veulent des détails, du croustillant, du qui vient de sous...
commentaires (5)
On est une societe de voyeurs , de m'as tu vu avec une mentalite de 1er de la classe , pas du nerd americain , non, de celui qui sait tout meme les non dit , et si on est pas satisfait des details on a toujours un expert/specialite tres proche de .. qui lui nous a dit que.. etc.... on a le meilleur medecin docteur Machin Truc , walaw , major de sa promotion de la maternelle a la fin de ses etudes , le meilleur avocat , Maitre infallible et le seul qui ne ment pas a son client , alors comment peut on se tromper quand on affirme quelque chose , walaw , pas seulement qu'on est blinde cote connaissances mondaines , on est tjrs LA victime de jaloux ( hassoudines ) qui nous empechent de tourner en rond , j'ai lu coup pour coup un aticle qui parle des evenements estudiantins comme une attaque psychologique d'une defaite annoncee , et un autre qui parle de la derniere roue du carosse offerte aux bensaouds , mais moi je dis rien , parce que je sais dans le fond , je suis blinde dans mes relations , mais pas blind dans ma vista ... lolllll. .....
FRIK-A-FRAK
13 h 31, le 28 novembre 2013