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Moyen Orient et Monde - Syrie

Dialogue de sourds entre régime et opposition après l’annonce de Genève 2

Deux nouveaux cas de poliomyélite ont été recensés, l'un près de Damas, l'autre à Alep, a annoncé hier l'Organisation mondiale de la santé.

Au moins quinze personnes ont été tuées et 30 ont été blessées lors d’un attentat-suicide à la voiture piégée à l’entrée de la gare routière de Soumariya. SANA/AFP

Alors que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et le secrétaire d'État américain, John Kerry, voient en la conférence de paix sur la Syrie une occasion en or de former un gouvernement de transition et de trouver une solution politique à la crise syrienne, peu d'analystes croient en la possibilité de mettre fin rapidement à un conflit qui dure depuis deux ans et demi, a fait plus de 100 000 morts et forcé à l'exil près de trois millions de personnes. La liste des participants à la conférence n'est pas encore établie, les grandes puissances restent divisées et impuissantes à mettre un frein aux combats, tandis que l'hostilité demeure très vive entre le régime de Bachar el-Assad et une opposition profondément morcelée.


En effet, après s'être félicitée de l'annonce lundi de la tenue de Genève 2 le 22 janvier, la coalition de l'opposition a martelé hier son refus de voir Bachar el-Assad jouer un rôle quelconque dans la phase transitoire. Bien que cette initiative diplomatique ait été rejetée par les jihadistes et les rebelles islamistes, majoritaires sur le terrain, la coalition a jugé « très positive » l'annonce d'une date pour cette réunion, maintes fois reportée. Elle réclame aussi « l'arrêt immédiat des massacres » et estime que la communauté internationale doit « faire en sorte que des aides humanitaires soient distribuées dans tout le pays et que les prisonniers soient libérés ». Car sur le plan humanitaire, le bilan frôle la catastrophe. Les Nations unies affirment que leurs convois d'aide ne parviennent pas à atteindre quelque 250 000 personnes vivant dans des régions syriennes assiégées par les forces gouvernementales ou rebelles, et ce malgré « des besoins croissants et l'intensification du conflit ».

Le chef de la coalition, Ahmad Jarba, a ainsi précisé au Caire que l'opposition se réunirait sous un mois pour discuter notamment de la conférence.


Le général Sélim Idriss, chef de l'état-major de l'Armée syrienne libre, organisation liée à la coalition en nette déclin sur le terrain, a lui affirmé être prêt à se rendre à Genève si les conditions qu'il pose sont satisfaites, en premier lieu la mise à l'écart de M. Assad.

 

Lutter contre les terroristes
Selon le quotidien al-Watan, proche du pouvoir, la réponse du régime syrien se trouve, elle, dans la lettre adressée à l'ONU lundi par son ministère des Affaires étrangères. « La lutte contre le terrorisme visant les citoyens syriens est un point crucial pour la réussite de toute solution pacifique à la crise en Syrie et pour donner au processus politique une crédibilité aux yeux du peuple syrien », a-t-il affirmé dans cette missive. Rappelons que dans la phraséologie du régime, le mot « terroriste » désigne les rebelles dans leur ensemble.
En outre, des opposants de l'intérieur, tolérés par le régime syrien, ont annoncé hier être disposés à former une délégation unique avec la coalition syrienne à Genève.


De son côté, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a indiqué que Genève 2 se tiendrait entre représentants du régime, sans le président Assad, et opposition modérée, et visait à aboutir à « un gouvernement de transition doté de tous les pouvoirs ».


C'est dans le cadre de ce dialogue de sourds des plus troublants que le médiateur de l'ONU Lakhdar Brahimi rencontrera une nouvelle fois le 20 décembre des responsables russe et américain pour préparer la conférence, et en particulier pour en choisir les participants. Les questions sont nombreuses : qui représentera les rebelles ? La délégation gouvernementale aura-t-elle le pouvoir de prendre des décisions cruciales ? L'Iran, qui soutient Damas, et l'Arabie saoudite, qui soutient l'opposition, seront-ils de la partie ?

 

Femmes et enfants
Pendant ce temps, sur le terrain, au moins quinze personnes ont été tuées et 30 ont été blessées lors d'un attentat-suicide à la voiture piégée à l'entrée de la gare routière de Soumariya, un quartier qui abrite notamment un « complexe résidentiel où habitent des familles de soldats combattant avec la prestigieuse quatrième division », à l'entrée ouest de Damas, rapporte la télévision publique syrienne. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) s'attend à un bilan à la hausse, car certaines victimes sont grièvement blessées.


Six personnes, dont trois femmes et deux enfants, ont été tuées par la chute d'obus dans le centre de Damas et dans le quartier de Barzé, situé dans le nord de la capitale, a rapporté l'OSDH. À Nabek, dans la région de Qalamoun, près de la frontière libanaise, des raids aériens ont tué sept personnes, dont trois enfants, selon l'OSDH.
Dans la même région, le ministre de la Santé Saad al-Nayef, cité par SANA, a déclaré que « les terroristes ont tué cinq médecins, cinq infirmiers et deux chauffeurs d'ambulance à Deir Attiya », une ville prise par les rebelles la semaine dernière. Par ailleurs, les jihadistes du Front al-Nosra, affilié à el-Qaëda, ont annoncé l'exécution de deux soldats et de trois « collaborateurs » avec le régime syrien, près de Damas, selon un communiqué publié sur des sites jihadistes. Une photo a été publiée montrant cinq cadavres de jeunes bâillonnés avec des mouchoirs et les mains ligotées, avec des traces de sang sur le sol.


Sur le plan de la santé, le bilan n'est guère plus encourageant. Deux nouveaux cas de poliomyélite ont été recensés, l'un près de Damas, l'autre à Alep, venant s'ajouter aux 15 cas dans la province de Deiïr ez-Zor, a annoncé hier
l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur son compte Twitter. Au début du mois, l'OMS et l'Unicef ont annoncé que 22 millions d'enfants allaient être vaccinés d'urgence contre la poliomyélite en Syrie et dans les pays voisins pour endiguer le retour de la maladie, qui avait disparu de la région depuis quatorze ans. Pour l'heure, la polio a entraîné la paralysie chez treize enfants syriens et constitue une menace sérieuse pour des centaines de milliers d'autres dans cette région.
Sur un autre plan, presque tout aussi dramatique, une étude rendue publique hier par l'Organisation de développement des exportations fait état des échanges commerciaux en Syrie : ils se seraient effondrés de 95 %, passant de 1,9 milliard de dollars à 94,7 millions de dollars, depuis le début de la révolte.
Le journal al-Watan, proche du pouvoir, a estimé que l'effondrement de ces échanges était lié notamment aux « sanctions économiques » imposées à la Syrie par les pays occidentaux.

 

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Alors que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et le secrétaire d'État américain, John Kerry, voient en la conférence de paix sur la Syrie une occasion en or de former un gouvernement de transition et de trouver une solution politique à la crise syrienne, peu d'analystes croient en la possibilité de mettre fin rapidement à un conflit qui dure depuis deux ans et demi, a fait plus...
commentaires (1)

Par contre ce qu'on ne nous dit pas c'est ce qu'est devenue la coalition des mercenaires takfiristes au lendemain de l'attaque de la ghouta a Damas , si on en parle pas trop c'est que les news doivent etre desastreuse , pour les mercenaires , evidemment .

FRIK-A-FRAK

11 h 08, le 27 novembre 2013

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Commentaires (1)

  • Par contre ce qu'on ne nous dit pas c'est ce qu'est devenue la coalition des mercenaires takfiristes au lendemain de l'attaque de la ghouta a Damas , si on en parle pas trop c'est que les news doivent etre desastreuse , pour les mercenaires , evidemment .

    FRIK-A-FRAK

    11 h 08, le 27 novembre 2013

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