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À La Une - Diplomatie

A Genève, un compromis pourrait débloquer les négociations sur le nucléaire

Les Etats-Unis espèrent toujours que les négociations aboutiront à un accord.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov lors de son arrivée à Genève. Photo AFP

A leur troisième jour, les discussions entre l'Iran et les grandes puissances sur le programme nucléaire de Téhéran ont progressé vendredi et le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a été le premier à arriver à Genève.

"Sergueï Lavrov se rend à Genève pour participer aux discussions sur le programme nucléaire iranien", a déclaré à son arrivée sa porte-parole Maria Sarkhova. "Nous sommes là pour l'Iran et je peux confirmer que nous restons vendredi et samedi", a-t-elle ajouté.


Les Etats-Unis ont affirmé vendredi toujours espérer que les négociations aboutiraient à un accord. "Nous espérons toujours que nous pouvons parvenir à un accord entre nos alliés (du groupe) P5+1 et les Iraniens à Genève", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney.

Le département d'Etat a par ailleurs affirmé que le secrétaire d'Etat américain John Kerry arrivera samedi à Genève. "Après consultation avec la haute représentante de l'Union européenne Catherine Ashton (...) le secrétaire d'Etat Kerry va se rendre à Genève aujourd'hui avec l'objectif de continuer à réduire les différences et de se rapprocher d'un accord", selon la porte-parole de la diplomatie américaine Jennifer Psaki.

En France, une source diplomatique française a affirmé que le chef de la diplomatie française Laurent Fabius va également se rendre à Genève pour participer aux négociations en cours.


Les discussions entre l'Iran et le groupe des 5+1 (Russie, Etats-Unis, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne), qui se déroulent à huis clos à Genève depuis mercredi, ont fait des progrès mais il reste des "points de désaccord", selon le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif.


Seuls les ministres ont autorité pour conclure un accord. M. Lavrov est le premier des ministres du groupe 5+1 qui ait annoncé sa venue à Genève, tandis qu'aucune information n'a pour le moment confirmé la participation des autres ministres.


M. Zarif a retrouvé dans l'après midi son homologue européenne Catherine Ashton, mandatée par les 5+1.
Il avait apporté une note positive : "la nuit dernière, nous étions très loin d'une venue des ministres. Aujourd'hui nous sommes plus près", a-t-il dit.
La délégation iranienne a fait état après la réunion de la matinée d'un rapprochement des points de vue. Elle a insisté à nouveau sur la nécessité pour les 5+1 de "reconnaître le droit de l'Iran à l'uranium enrichi", un des principaux points d'achoppement entre les négociateurs.


"L'enrichissement n'est pas négociable"

"Le programme d'enrichissement d'uranium de l'Iran sera maintenu comme une partie importante de toute négociation et de toute solution", a affirmé M. Zarif. "L'enrichissement en Iran n'est pas négociable et nous allons le poursuivre sur le sol iranien, nous demandons à l'autre partie de le respecter", a-t-il dit.


Après d'intenses pourparlers jeudi, le ministre iranien a indiqué que les délégations des grandes puissances avaient rendu compte des entretiens à leurs gouvernements.
"Dans certains cas, cette coordination a apporté des résultats, a-t-il dit. Des mots ont été ajoutés (au projet d'accord) qui pourraient nous rapprocher d'une solution. Dans d'autres cas, nous devons encore travailler les points de désaccords".
En milieu de journée, il a précisé à l'agence Isna que les deux parties étaient "entrées dans la phase de la rédaction" de ces points. Il en a compté "trois ou quatre (...) dont un ou deux sont plus importants", sans détailler ces questions.
Selon l'agence officielle Irna, le droit à enrichir l'uranium et le sort du réacteur à eau lourde d'Arak, actuellement en construction, en font partie.

 

La négociation porte sur un texte présenté le 9 novembre par les 5+1, lors du précédent round de négociations à Genève, qui s'était achevé sans accord.
Le projet d'"accord intérimaire" de six mois, reconductible avant un accord global, prévoit une limitation du programme nucléaire de Téhéran en échange d'un allègement limité de sanctions. Les détails n'en sont pas connus, mais "tout le monde sait quels sont les principaux enjeux", a souligné le porte-parole de Mme Ashton, Michael Mann, citant en particulier la question de l'enrichissement de l'uranium, "droit" revendiqué par les Iraniens mais dénoncé par les Occidentaux qui soupçonnent Téhéran de vouloir se doter de l'arme atomique.


L'un des autres points en discussion concerne le sort du stock iranien d'uranium enrichi à 20% (seuil critique pour arriver rapidement à un taux d'enrichissement à 90%, ouvrant la porte à l'arme nucléaire).
Peu de choses ont filtré sur la question des sanctions économiques qui frappent durement l'économie iranienne.


Selon des estimations de sources américaines, l'Iran perd à cause d'elles 5 milliards de dollars chaque mois et aurait déjà perdu depuis leur mise en oeuvre quelques 120 milliards de dollars. 100 milliards d'avoirs iraniens sont actuellement gelés dans diverses banques dans le monde. En cas d'accord l'Iran pourrait récupérer pour six mois une sommes de l'ordre de 6 milliards de dollars, a laissé entendre sur CNN Samantha Power, l'ambassadrice des Etats Unis auprès de l'ONU.


Le chef de la diplomatie iranienne a tenu à saluer un "niveau de progrès considérable" depuis la reprise des discussions avec les grandes puissances mi-octobre, après 10 ans de tension.
Ces discussions ont été rendues possibles avec l'élection en juin du président Hassan Rohani qui a accompli plusieurs gestes d'ouverture vis à vis de l'Occident.

 

 

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commentaires (2)

ESPÉRONS À UN ACCORD PRÉLUDE À UN CALME DANS LA RÉGION ET NON UNIQUEMENT NUCLÉAIRE !

LA LIBRE EXPRESSION

08 h 52, le 23 novembre 2013

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Commentaires (2)

  • ESPÉRONS À UN ACCORD PRÉLUDE À UN CALME DANS LA RÉGION ET NON UNIQUEMENT NUCLÉAIRE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 52, le 23 novembre 2013

  • Et le suspense continue pour un Iran qui fait mal bouger le Monde .

    Sabbagha Antoine

    16 h 25, le 22 novembre 2013

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