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Moyen Orient et Monde - Syrie

Damas grignote et grignote avant un éventuel Genève 2...

Les opposants bombardent à tout-va ; l’OIAC lance un appel au secteur privé pour la destruction de l’arsenal chimique d’Assad.

Homs, assiégée depuis 500 jours et détruite par les violences...Thaër al-Khalidiya/Reuters

Au moins 15 supplétifs de l’armée syrienne ont été tués hier lors d’une offensive des rebelles, qui tentent de reprendre la base militaire 80 près d’Alep, conquise le 10 novembre par le régime, a affirmé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).


« Quinze membres des Forces de défense nationale (FDN) ont été tués dans des combats les opposant aux jihadistes de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) et du Front el-Nosra ainsi que des rebelles islamistes près de la base 80, dans la province d’Alep », a affirmé cette organisation. L’EIIL a d’ailleurs appelé hier les groupes jihadistes à renforcer ses rangs et combattre sous sa bannière le régime syrien, selon un message sur Internet, alors que de nombreux étrangers combattent déjà en Syrie. Le quotidien britannique The Times affirmait en outre hier que quatre islamistes britanniques ont été tués en Syrie cet été.
Dans la région de Homs, des obus tirés tant par les rebelles que par les soldats se sont abattus à une très grande cadence, tuant au moins 18 personnes, dont deux membres des moukhabarat, les services secrets du régime, selon l’Observatoire. Bloqué au centre de la troisième ville du pays, soumise à un siège depuis 500 jours, le militant Yazan affichait son désespoir. « Dans la guerre il y a ceux qui profitent du bain de sang et d’autres qui paient le prix », a-t-il déploré.


À Damas, « six personnes ont été blessées (hier) par la chute d’obus sur des quartiers de la capitale tirés par des terroristes », selon l’agence officielle SANA. Les obus, qui ont causé des dégâts matériels, sont tombés sur les quartiers de Roukneddine, Barzé, ainsi que dans les quartiers du centre de Damas, à Bab Touma, Qassaa et Abbasside, a précisé l’agence. Toujours dans la capitale, un opposant d’un parti toléré par le régime syrien, Rajaa Nasser, a été arrêté mercredi à Damas, a-t-on appris hier auprès de son parti, le Comité de coordination pour le changement national et démocratique (CCCND). Le chef du parti Hassan Abdel-Azim a affirmé ignorer les raisons de cette incarcération, mais il a indiqué qu’il s’apprêtait à se rendre à Genève avec M. Nasser pour y rencontrer le 26 novembre le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
Par ailleurs, cinq Jordaniens favorables au régime syrien ont été blessés hier en Syrie par une bombe, alors qu’ils revenaient de Damas où ils avaient eu des entretiens avec des officiels en tant que membres de l’Association des écrivains de Jordanie et d’autres syndicalistes qui soutiennent le régime de Bachar el-Assad, selon Hussein Motawaa, chef de la délégation.

 

(Lire aussi : Charbel met en garde contre une intervention syrienne au Liban)

 

Guerre stratégique
Au même moment, la guerre faisait également rage au nord de Damas, dans la région de Qalamoun, où l’armée mène une offensive d’envergure pour déloger rebelles et jihadistes. Dans cette région montagneuse, les combats ont fait des dizaines de morts ces dernières semaines. Hier, les affrontements avaient lieu à Deir Attiya, à 80 km au nord de Damas, alors que plusieurs localités de la région étaient bombardées par l’armée, selon l’OSDH. Une source militaire syrienne a confirmé les combats à Deir Attiya contre « les terroristes qui ont fui Qara », une localité prise mardi par l’armée. Amer, un militant antirégime de la région de Qalamoun, a indiqué que la situation humanitaire était « très mauvaise ». « À cause de la densité de la population, nous craignons une catastrophe », a-t-il ajouté. Cette région est stratégique car elle se situe près de la frontière libanaise, sur la route entre la capitale et Homs dans le centre.


L’armée, fortement appuyée par des combattants chiites libanais (du Hezbollah) et irakiens, mène de fait une stratégie d’encerclement du sud de Damas, du flanc sud-est d’Alep et de Qalamoun, au centre, pour tarir l’approvisionnement en armes des rebelles. Ces deux derniers mois, elle a pris une série de localités en arc de cercle au sud de la capitale, dans le but de couper Damas de sa banlieue et de morceler cette dernière pour fragmenter les groupes rebelles afin de s’emparer de la zone, selon une stratégie de « grignotage systématique », d’après une source militaire. Aidé du Hezbollah et de l’Iran, le régime syrien profite des divisions au sein de la rébellion et de l’appui de l’Iran pour engranger des victoires militaires qui lui permettront d’arriver en position de force aux négociations de paix de Genève, estiment experts et militants.


La prise lundi, après trois jours de combats contre les jihadistes du Front el-Nosra, de la localité stratégique de Qara, survient après une série de succès dans la banlieue de Damas et dans Alep. Ces revers d’une rébellion, qui avait réussi à contrôler de larges portions de territoire près de Damas, s’explique par les divisions en son sein, une nouvelle stratégie mise au point par les experts iraniens et l’arrivée de combattants libanais et irakiens motivés et entraînés. « Chez ces combattants, il n’y a pas de défections (...) et ils sont capables de résister longtemps. En plus, ils ont l’expérience de la guerre urbaine, sont bien entraînés et possèdent de nouvelles armes jamais vues auparavant », explique par exemple un officier rebelle.

 

Appel d’offres
Concernant les armes chimiques syriennes, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a lancé un appel au secteur privé en vue de la destruction des deux tiers des armes chimiques syriennes, a-t-on appris hier auprès de l’organisation. L’organisation évoque « le traitement et la destruction de produits chimiques dangereux ou inoffensifs, organiques ou pas, de matériel de conditionnement et de conteneurs dans le cadre de la destruction des armes chimiques syriennes ». Les sociétés ont jusqu’au 29 novembre pour renvoyer un document à l’OIAC exprimant leur intérêt et assurant que l’entreprise a les capacités de réaliser la tâche demandée. Une destruction par une société privée serait effectuée sous la supervision de l’ONU.

À titre de rappel, le conseil exécutif de l’OIAC a adopté le 15 novembre à La Haye une feuille de route sur la destruction de l’arsenal chimique syrien d’ici à la mi-2014, hors de la Syrie. Un plan détaillant les méthodes possibles de destruction de ces armes doit être approuvé avant le 17 décembre par le conseil exécutif. Mais, en dépit du consensus sur la destruction de l’arsenal chimique syrien hors du pays en guerre, aucun État n’a à ce jour accepté qu’elle s’effectue sur son sol. L’OIAC a d’ailleurs indiqué mercredi que les armes chimiques pourraient être détruites en mer. L’organisation basée à La Haye a répertorié quelque 800 tonnes de produits chimiques, 7,7 millions de litres de déchets et 4 000 conteneurs de capacités différentes.


Sur le plan diplomatique, le président russe Vladimir Poutine s’est entretenu hier avec son homologue français François Hollande sur « la situation en Syrie et le programme nucléaire iranien », a annoncé le Kremlin dans un communiqué. L’entretien téléphonique a eu lieu à l’initiative de la partie russe, précise-t-il, ajoutant que les deux chefs d’État avaient convenu de poursuivre leurs contacts.

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Au moins 15 supplétifs de l’armée syrienne ont été tués hier lors d’une offensive des rebelles, qui tentent de reprendre la base militaire 80 près d’Alep, conquise le 10 novembre par le régime, a affirmé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
« Quinze membres des Forces de défense...

commentaires (3)

LES EXTRÉMISTES, RAMASSÉS DES QUATRE COINS DU GLOBE, SIGNENT, À LEUR INSU, LA VICTOIRE DU RÉGIME !

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 19, le 23 novembre 2013

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Commentaires (3)

  • LES EXTRÉMISTES, RAMASSÉS DES QUATRE COINS DU GLOBE, SIGNENT, À LEUR INSU, LA VICTOIRE DU RÉGIME !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 19, le 23 novembre 2013

  • quand les rebelles partent, on peut voir leurs crimes. Eglises détruites et pillés fosses communes, à Sadad, 45 cadavres de chrétiens, dont des femmes et des enfants. j'aime vu une photo d'un terroriste posant en souriant avec une tenue éclisisatique et une croix

    Talaat Dominique

    13 h 49, le 22 novembre 2013

  • Vous savez quoi? il doit biens e marrer,le bachar!

    GEDEON Christian

    01 h 43, le 22 novembre 2013

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