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Nos Lecteurs ont la Parole

Élaguer, disent-ils

J’habite depuis quarante ans au rez-de-chaussée d’un immeuble situé à Beit-Méry et entouré d’un jardin qui doit sa fierté et sa beauté à quatre superbes chênes centenaires. Ce matin, c’est le désastre! Nous assistons à un véritable massacre. À coups de tronçonneuse, une des propriétaires décide d’élaguer les arbres sous prétexte qu’ils masquent la lumière. D’énormes branches de trente centimètres de diamètre s’abattent sous nos fenêtres, détruisant la clôture du jardin qui se transforme en un champ dévasté. Devant nous, se dressent désormais des arbres mutilés, dégarnis et disproportionnés. Heureusement, me dis-je, qu’il reste les sublimes chênes des voisins d’à côté. Nos voisins sont des gens sensibles et intelligents, respectueux de la nature. Ces arbres ne risquent donc rien.
Le lendemain, c’est l’horreur. Nos chers voisins «respectueux de la nature» s’attaquent à leur propres arbres! L’assaut a été donné à sept heures du matin. De ma fenêtre, pétrifiée, je vois tomber une à une de magnifiques branches touffues et en bonne santé. Les merveilleux chênes sont dépouillés, tous, sans exception, dévoilant et mettant à nu la triste façade de la maison. Le jardin est totalement ravagé et mon cœur aussi.
Hélas, tout le monde n’a pas la même vision des choses. J’ai toujours cru que les arbres avaient une âme et qu’ils étaient sacrés. Ce jour-là j’en ai eu la preuve car, au fond de moi, j’ai entendu l’arbre gémir: «Pourquoi ces coups de hache? disait-il. Est-ce pour t’avoir donné la fraîcheur en été? Est-ce pour t’avoir protégé de la neige en hiver ? Est-ce pour avoir été le témoin de tes fêtes, de tes joies, de tes peines? J’étais là bien avant toi, j’ai vu tes enfants grandir et s’épanouir sous mes branches. Pourquoi me traites-tu ainsi?»
Pour mes amis les chênes mutilés du Liban, je demande pardon car l’être humain est un égoïste, un inconscient et un ignorant.
«Élaguer» par rapport à l’homme, c’est lui couper les cheveux et les ongles, non point les bras et les jambes.
1- Le chêne ne doit pas être élagué car au Liban, il n’y a pas d’élagueurs professionnels.
2- Le chêne va disparaître le premier car il est le plus sensible aux changements climatiques.
3- Le chêne met le plus de temps à pousser.
4- Le chêne fait partie du patrimoine national, comme le cèdre et le pin qui sont des arbres pionniers.
5- Toutes les branches coupées d’un chêne ne repoussent jamais, affaiblissent l’arbre et le rendent vulnérable (microbes, champignons).
6- Contrairement à ce qu’on pense, le chêne protège du froid et absorbe l’humidité en hiver (grâce à la composition de son bois).
Tout le monde n’a pas la chance d’avoir un jardin, surtout avec des arbres de ce calibre-là. S’il vous plaît, épargnez-les. Ils sont en sursis. Un jour, ils disparaîtront d’eux-mêmes.

J’habite depuis quarante ans au rez-de-chaussée d’un immeuble situé à Beit-Méry et entouré d’un jardin qui doit sa fierté et sa beauté à quatre superbes chênes centenaires. Ce matin, c’est le désastre! Nous assistons à un véritable massacre. À coups de tronçonneuse, une des propriétaires décide d’élaguer les arbres sous prétexte qu’ils masquent la lumière. D’énormes branches de trente centimètres de diamètre s’abattent sous nos fenêtres, détruisant la clôture du jardin qui se transforme en un champ dévasté. Devant nous, se dressent désormais des arbres mutilés, dégarnis et...
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Quelle effroyable et douloureuse réalité!

Christiane Chammah Sahyoun

17 h 24, le 19 novembre 2013

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Commentaires (1)

  • Quelle effroyable et douloureuse réalité!

    Christiane Chammah Sahyoun

    17 h 24, le 19 novembre 2013

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