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À La Une - Liban

Nasrallah :"Tant que les raisons de notre présence en Syrie existeront, nous y resterons"

Le chef du Hezbollah rejette tout retrait de ses combattants comme condition pour la formation d'un gouvernement au Liban.

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, entouré jeudi de ses gardes du corps dans la banlieue sud de Beyrouth. ANWAR AMRO/AFP

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, est apparu jeudi en public, dans la banlieue-sud de Beyrouth, pour le deuxième jour consécutif à l'occasion de Achoura, commémoration religieuse la plus importante pour les musulmans chiites.

Les apparitions en personne de Hassan Nasrallah, bête noire d'Israël, interviennent alors que les fiefs du parti chiite qui combat aux côtés du régime syrien ont été frappés durant l'été par deux attentats sanglants sans précédent.

 

Lors de ce discours, il a réaffirmé son attachement à la résistance et à ses armes pour protéger le "Liban, son peuple, sa souveraineté et ses ressources". "L’ennemi est toujours là, il nous menace et prépare les guerres", a-t-il déclaré.

 

Le chef du Hezbollah, allié indéfectible du pouvoir à Damas, a par ailleurs affirmé que son puissant parti armé poursuivrait son combat contre les rebelles et takfiristes aux côtés de l'armée de Bachar el-Assad.

"Notre présence en Syrie vise à défendre le Liban, la Palestine et la Syrie qui est la colonne vertébrale de la résistance. Tant que les raisons de notre présence en Syrie existeront, nous y resterons", a affirmé le dirigeant chiite.

 

Peu avant ce discours, des roquettes ont été tirées à partir de la Syrie sur une zone proche d'une localité chiite de l'est du Liban. "Huit roquettes, en provenance du territoire syrien se sont abattues dans une région inhabitée de Nabi Chit, sans faire de victimes", a indiqué à l'AFP un responsable des services de sécurité.

 

Les hommes du Hezbollah sont engagés depuis des mois aux côtés des troupes syriennes contre la rébellion. Après avoir joué un rôle central dans la reprise par le régime des bastion rebelles de Homs et de Qousseir, les miliciens chiites sont engagés, ces dernières semaines, dans les combats à Alep et dans la banlieue de Damas.

 

Le Liban est divisé notamment sur des lignes sunnites/chiites par le conflit qui ensanglante la Syrie voisine.

 

 

Hariri refuse toute légitimité à la politique du Hezbollah

Le secrétaire général du Hezbollah a en outre rejeté jeudi tout retrait de Syrie comme condition pour la formation d’un gouvernement au Liban. "Ceux qui parlent d’un retrait du Hezbollah de Syrie comme condition pour la formation d’un gouvernement, mettent des conditions rédhibitoires", a déclaré Hassan Nasrallah.

"J’appelle l’autre partie à la raison. Nous ne demandons aucune couverture pour la résistance, ni aujourd’hui ni à l’avenir", a-t-il ajouté. "Nous ne négocions pas l'existence de la Syrie, celle du Liban (...) pour une poignée de portefeuilles".

 

En réponse au discours de Nasrallah, le chef du Courant du futur, Saad Hariri, a affirmé jeudi qu’il n’accorderait "aucune forme de légitimité aux politiques du Hezbollah qui entraînent le Liban dans les tempêtes régionales".

 

"Le Hezbollah ne sera plus désormais en mesure d’imposer aux Libanais la forme de leur participation à la vie politique", a ajouté l’ancien Premier ministre.

 

Mercredi, Saad Hariri a déclaré, dans un communiqué : "Nous ne serons pas les partenaires du Hezbollah dans un gouvernement qui légitime sa participation aux combats contre le peuple syrien, ou couvre son éloignement de l’unanimité nationale qui avait été concrétisée par la déclaration de Baabda".

 

Lors de son discours, Hassan Nasrallah a également souligné la nécessité de protéger l’intégrité territoriale des pays arabes et de régler les problèmes par le dialogue. "Il faut qu’il y ait un dialogue et des solutions politiques dans les pays arabes", a-t-il dit.


Évoquant le dossier palestinien, Hassan Nasrallah a appelé "tous les musulmans à se tenir aux côtés des Palestiniens et à leur tendre la main".

 

Mercredi soir, le chef du Hezbollah avait notamment évoqué les négociations entre l'Iran et les grandes puissances sur le programme nucléaire iranien, soulignant que l'alternative à un accord était "la guerre dans la région". Des propos qui visaient également à rassurer ses partisans, le leader chiite soulignant que les deux seuls alliés du Hezbollah, en l’occurrence l’Iran et la Syrie, ne l’ont jamais abandonné ou trahi par le passé, contrairement à l’autre camp "qui a été à plusieurs reprises abandonné par ses alliés". Il a également souligné que le parti sortirait "plus fort et plus puissant" de la concrétisation d'un accord sur le nucléaire iranien. Le leader chiite a également tancé directement l’Arabie, à qui il a fait assumer la responsabilité de la non-formation du cabinet.

 

Achoura commémore la mort de Hussein, petit-fils de Mahomet tué au 7e siècle à Kerbala (Irak) par les troupes du calife omeyyade, un meurtre à l'origine du plus important schisme dans le monde musulman, entre chiites et sunnites.

Une marée humaine a envahi les rues de la banlieue-sud de Beyrouth, fief du puissant parti chiite armé, a constaté une journaliste de l'AFP. Hommes, femmes et enfants habillés en noir en signe de deuil ont défilé dans les rues de la banlieue surpeuplée, certains le front ceint d'un bandeau sur lequel est écrit le nom de Hussein.

 

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