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À La Une - Liban

Nasrallah : L'alternative à un accord sur le nucléaire iranien, c'est la guerre régionale

"Notre parti sera plus puissant s'il y aura une entente entre l'Iran et l'Occident sur le dossier nucléaire"

Hassan Nasrallah lors de son discours du 13 novembre 2013. AFP/STR

En personne et devant des centaines de partisans, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah a prononcé un discours mercredi soir lors d'une cérémonie organisée dans la banlieue-sud de Beyrouth à l'occasion de la commémoration de Achoura dans lequel il a affirmé que l'alternative à un accord entre à l'Iran et le groupe des grandes puissances sur le programme nucléaire iranien était "la guerre dans la région".

 

Il s'agit d'une très rare apparition publique pour le numéro un du Hezbollah, qui redoute une tentative d'assassinat et se contente de discours réguliers à la télévision ou d'interventions à distance, par vidéo sur écran géant, lors des rassemblements.

La dernière fois que le dirigeant chiite s'était présenté à ses partisans remonte au 2 août, quand il a participé en personne dans la banlieue-sud de Beyrouth à une réunion à l'occasion de la journée al-Qods, nom arabe pour Jérusalem.


Dans son discours mercredi soir, Hassan Nasrallah a surtout évoqué les discussions entre l'Iran, grand allié du Hezbollah et l'Occident sur le programme nucléaire de la république islamique.

"Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est devenu le porte-parole de certains pays arabes. Ces derniers ne veulent pas du tout qu'un accord soit conclut entre l'Iran et l'Occident", a-t-il accusé.
"Mais la décision (de guerre ou de paix) ne revient pas à l'Etat hébreu. Israël travaille pour les États-Unis, et Washington agit selon ses intérêts. C'est pour cela que les Américains n'ont pas attaqué la Syrie, pour préserver leurs intérêts", a-t-il martelé.

Téhéran a récemment entamé une nouvelle série de négociations avec plusieurs pays occidentaux sur son programme nucléaire. Un accord sur ce dossier mettrait fin à dix ans de tensions et repousserait le risque d'une confrontation armée.

Hassan Nasrallah a, en effet, estimé que le parti chiite "sera plus puissant s'il y aura une entente entre l'Iran et l'Occident sur le dossier nucléaire".
"Nous avons toujours eu deux alliés : l'Iran et la Syrie. Nous sommes certains que nos alliés ne vont pas nous décevoir", a-t-il indiqué. Puis poursuivant à l'adresse de ses adversaires politiques : "Nous ne sommes pas inquiets. Vous, par contre, devez être inquiets car vos alliés vous ont déçus. Ne pariez pas sur la guerre en Syrie", a-t-il ajouté.

Le gouvernement libanais
Dans ce contexte, le numéro un du parti chiite a dénoncé "ceux qui attendent la fin de la guerre en Syrie" pour donner le feu vert à la formation du nouveau gouvernement libanais. "Ils rêvent s'ils croient qu'un accord entre l'Iran et l'Occident se fera aux dépends du Hezbollah", a-t-il dit.
"Au Liban, les partis n'ont pas le choix, ils doivent travailler ensemble afin de déterminer l'avenir du pays", a-t-il poursuivi.

Désigné le 6 avril dernier, le nouveau Premier ministre Tammam Salam peine toujours à former un gouvernement en raison des divisions au Liban sur la guerre en Syrie.

En ce qui concerne le matériel d’espionnage installé par Israël le long de la frontière libanaise Hassan Nasrallah a indiqué que le Hezbollah est capable de faire "beaucoup de choses" pour contrer l'espionnage israélien au Liban.
"Nous n'avons rien fait pour le moment pour que certaines parties ne nous accusent pas d'avoir agi avant l'Etat", a-t-il dit. "Le gouvernement devrait assumer ses responsabilités et s'il a besoin de notre aide (dans cette affaire, ndlr) nous sommes prêts", a-t-il ajouté.

Les installations israéliennes seraient dispersées le long de la frontière allant de Naqoura à Maïs el-Jabal, la porte de Fatmé, Adaïssé, et jusqu’à la porte des fermes de Chebaa et Abbassiyé. Elles consistent en des antennes de réception, des radars et du matériel pour l’analyse des données, ainsi que des robots utilisés récemment pour remplacer les soldats.

Dans ce contexte, Hassan Nasrallah a justifié le réseau de télécommunication privé de son parti estimant qu'il était "vital" dans la guerre contre Israël. "Les Israéliens espionnent toutes les conversations téléphoniques au Liban", a-t-il encore dit.


Haro sur l’État hébreu
Par ailleurs, Hassan Nasrallah a estimé lors de son discours qu'Israël est "satisfait" de la situation actuelle dans la région. "L’État hébreu fait tout son possible pour que les pays de la région soient en guerre. Israël veut la guerre dans la région. La guerre qui préserve sa sécurité", a indiqué le numéro un du Hezbollah.
"Israël ne veut pas la paix, il tente d'entraîner les États-Unis dans une nouvelle guerre", a-t-il insisté, tout en regrettant le fait que "certain pays arabes" soient d'accord avec cette situation.

 

Selon lui, les derniers propos du secrétaire d’État américain John Kerry à l'encontre du Hezbollah "n'ont pas de valeur" et ne changent rien sur le terrain.

"Son discours prouve que les États-Unis admettent que certains partis ont le droit de déterminer l'avenir du Liban alors que d'autres n'ont pas le droit", a indiqué Hassan Nasrallah. "Nul n'a le droit de nous éliminer et nul n'a le droit de déterminer l'avenir du Liban. C'est le peuple libanais qui est responsable de son avenir, a-t-il martelé.


Le secrétaire d’État américain John Kerry avait affirmé à l'issue de sa dernière rencontre avec le roi Abdallah en Arabie saoudite qu'"il ne faut pas permettre au Hezbollah de déterminer l'avenir du Liban".

Enfin, Hassan Nasrallah a estimé que "rien ne pourra nous empêcher de commémorer Achoura" demain (jeudi, ndlr) à Beyrouth. "Ni les dangers, ni les voitures piégées, ni la violence, ne nous empêcherons de commémorer Achoura", a martelé le numéro un du parti chiite.

L'armée libanaise a renforcé ses mesures de sécurité dans la banlieue-sud de la capitale libanaise en raison de menaces sécuritaires lors de la commémoration de Achoura.

Celle-ci est la plus importante de l'année pour les chiites. Selon la tradition, l'imam Hussein, tué avec nombre de ses compagnons, a été décapité et son corps mutilé, ce que de nombreux fidèles chiites dans certains pays commémorent par des actes d'auto-flagellation parfois jusqu'au sang.

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