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À La Une - Typhon Haiyan

L'ONU réclame 301 millions de dollars d'aide pour les Philippines

Des navires américains et britanniques voguent vers le centre de l'archipel pour venir en aide aux survivants.

Des survivants attendent d'être évacués de la ville de Tacloban, sur l'île de Leyte, le 12 novembre 2013. AFP /Philippe Lopez

Les rescapés du typhon Haiyan, à court d'eau et de nourriture, attendaient mardi avec anxiété une aide qui arrive enfin peu à peu.

 

Le porte-avions George Washington et des navires de la Marine américaine ont quitté le port de Hong Kong, avec 7.000 marins à bord, pour se rendre au plus vite vers l'archipel, quatre jours après le passage de Haiyan, un des plus violents typhon à jamais avoir touché terre.

 

Le bilan humain et l'ampleur des dégâts, causés par des vents dépassant les 300 km/heure et des vagues de plus de 5 mètres, restaient difficiles à évaluer. Mais l'ONU a d'ores et déjà lancé un appel aux dons de 301 millions de dollars.

"Nous venons de lancer un plan d'action qui se concentre sur la nourriture, la santé, l'assainissement, les abris, le retrait des débris et aussi la protection des plus vulnérables (...). Ce plan est de 301 millions de dollars", a déclaré la chef des opérations humanitaires des Nations unies Valerie Amos à Manille.

De son côté, l'organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a lancé un appel de fonds urgent de 24 millions de dollars pour aider l'agriculture et la pêche, deux secteurs dévastés par le typhon.

 

De nombreux pays, agences et ONG ont promis aide matérielle ou financière. En plus des navires américains, Londres a annoncé l'envoi d'un avion de transport et d'un navire militaires. Mais il faudra plusieurs jours à certains éléments de cette armada pour atteindre les régions dévastées.

Un avion de l'Unicef avec 60 tonnes d'aide, dont des tentes et des médicaments, devait également arriver mardi aux Philippines, suivi d'équipements de purification d'eau.

 

 

(Diaporama : Après le passage de Haiyan : images de chaos et de désespoir)

 

"Nous nous attendons au pire. Au fur et à mesure que l'accès à certains sites se débloque, nous découvrons toujours plus de cadavres", a commenté John Ging, directeur des opérations du bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU.

Les Nations unies ont évoqué la mort possible de 10.000 personnes dans la seule ville de Tacloban, capitale de la province de Leyte, une des îles les plus meurtries. Le dernier bilan officiel, mardi, faisait état de 1.774 morts, pour l'ensemble de la région touchée.

Près de dix millions d'habitants, soit 10% de la population du pays, ont été affectés par cette catastrophe. Quelque 660.000 sont désormais sans abri.

 


Des Marines américains avant leur départ vers les régions
des Philippines dévastées par le typhon Haiyan. REUTERS/Tyrone Siu

 

 

Aide difficile

Des conséquences auxquelles ont du mal à faire face les autorités, incapables pour l'instant de fournir eau, nourriture, médicaments ou abris aux nombreux survivants désespérés, dont certains cherchent désormais à prendre la fuite.

 

"S'il vous plaît, s'il vous plaît" "Il n'y a plus rien pour nous ici. Nous n'avons plus de maison, plus d'argent, plus de papiers", se désolait Carol Mampas, 48 ans, en tenant son fils de trois ans fiévreux.

"S'il vous plaît, s'il vous plaît, dites aux autorités de nous aider. Où est la nourriture? Où est l'eau? Où sont les soldats pour rassembler les cadavres?", a-t-elle lancé à un journaliste de l'AFP en attendant un vol pour quitter la ville, comme des centaines de survivants qui ont passé la nuit dans l'aéroport endommagé de Tacloban.

 

Des cadavres en décomposition jonchaient toujours les ruines de Tacloban, où des survivants ont pris les armes pour piller les bâtiments encore debout.

 

 

(Témoignage : Des ressortissantes philippines au Liban racontent le cauchemar de leurs proches)

 

 


 

Pour décourager les maraudeurs, les autorités ont instauré un couvre-feu à Tacloban, déployé quatre véhicules blindés et des centaines de soldats et de policiers à travers la ville, et mis en place des barrages routiers.

"La présence de policiers, de soldats (...) va sans aucun doute améliorer les choses (mais) cela ne se fera pas en une nuit", a espéré le ministre de l'Intérieur, Mar Roxas.

Les sinistrés se sont plaints ces derniers jours de l'absence de la police dans une ville ravagée et livrée à elle-même.

 

La pluie tombée dans la nuit de lundi à mardi a encore ajouté au drame des habitants. Et une nouvelle dépression s'approche du sud de l'archipel et menace des îles déjà blessées par Haiyan.

Face à cette tragédie, le président philippin Benigno Aquino avait déclaré lundi l'état de catastrophe nationale. "Dans les jours qui viennent, soyez en certains, l'aide va vous arriver de plus en plus vite", avait-il promis.

 

 

Changement climatique ?

Les Philippines sont frappées chaque année par une vingtaine de typhons ou tempêtes tropicales. Mais la violence de Haiyan a renforcé les questions liées au changement climatique.

 

Le délégué philippin à la conférence internationale sur le climat à Varsovie a annoncé qu'il s'abstiendrait de manger pendant la réunion jusqu'au 22 novembre. "Par solidarité avec mes compatriotes, qui luttent pour trouver de la nourriture" et "pour le climat", a expliqué Naderev Sano.

 

Après les Philippines, le typhon largement affaibli a frappé le Vietnam, où plus de 800.000 personnes avaient été évacuées, et la Chine, où au moins sept personnes auraient été tuées.

 

Les Chinois ont annoncé une aide de 100.000 dollars aux Philippines et le quotidien officiel Global Times a appelé Pékin à mettre de côté ses différends territoriaux avec Manille en mer de Chine méridionale. "C'est un devoir que de venir en aide aux victimes aux Philippines, en dépit (...) des tensions bilatérales".


 

 

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