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Campus - À vous la parole

Le bus, un cauchemar quotidien

«Je ne suis pas de ceux qui croient qu’on peut supprimer la souffrance en ce monde, la souffrance est une loi divine, mais je suis de ceux qui pensent et affirment qu’on peut détruire la misère. » À l’instar de Victor Hugo, je crois que la destruction de la misère est possible.
En tant qu’étudiante à l’université, n’ayant pas de voiture, je me déplace souvent en autobus. Je me retrouve alors, quotidiennement, dans un de ces véhicules avec une trentaine d’autres passagers. Certains doivent changer plusieurs fois de bus pour aller d’une région à une autre, en l’absence d’un réseau de transport complet accessible à tous et partout. Il y a des passagers qui s’assoient tout près de la porte, constamment entrouverte, exposés au soleil et à la pluie, recherchant le moment approprié pour sauter du bus et s’échapper sans payer le coût de leur transport. Ils souffrent tous d’un manque d’argent, et partagent les mêmes souffrances et les mêmes inquiétudes.
Le brouhaha de la foule dégénère souvent en cacophonie. Parfois, des rires fusent, joyeux et dérisoires. Mal à l’aise, mal assurée, déboussolée, cela est, pour moi, nouveau et étrange. Le véhicule, lui, roule toujours très lentement pour embarquer le plus grand nombre possible de clients, même lorsqu’il n’y a plus de place. Les nouveaux passagers restent alors debout. Rares sont ceux qui se lèvent pour céder la place aux femmes enceintes ou aux personnes âgées. Les odeurs dans le bus sont insoutenables et les secousses très fréquentes vu l’état des routes.
Au cours de mes différents parcours, je rencontre toutes sortes de gens : les fumeurs en toute impunité, les vieux qui s’endorment inopinément, une mère d’une fille ayant des besoins spéciaux qui essaye de la protéger du regard de certains passagers. Mais ce qui m’a profondément marquée, c’est une passagère, une femme qui venait d’être battue et jetée hors de sa maison. Son chagrin était inqualifiable, mais elle ne pleurait pas ! Indignée, je me suis sentie très frustrée de mon incapacité à l’aider...
Aujourd’hui, je mets sur papier tous les mots qui me hantent et mes pleurs d’adolescente longtemps cachés... L’État, lui, est léthargique. La loi antitabac, les droits de la femme, le code de la route, le manque d’ infrastructures... Que nous cache l’avenir ?

Hala FÉGHALI
Étudiante en presse
à la faculté d’information
et de documentation,
section II, de l’UL
«Je ne suis pas de ceux qui croient qu’on peut supprimer la souffrance en ce monde, la souffrance est une loi divine, mais je suis de ceux qui pensent et affirment qu’on peut détruire la misère. » À l’instar de Victor Hugo, je crois que la destruction de la misère est possible. En tant qu’étudiante à l’université, n’ayant pas de voiture, je me déplace souvent en autobus. Je me retrouve alors, quotidiennement, dans un de ces véhicules avec une trentaine d’autres passagers. Certains doivent changer plusieurs fois de bus pour aller d’une région à une autre, en l’absence d’un réseau de transport complet accessible à tous et partout. Il y a des passagers qui s’assoient tout près de la porte, constamment entrouverte, exposés au soleil et à la pluie, recherchant le moment approprié pour sauter du bus et...
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