Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Objets et histoire

Guernica !

Été 1936 : la guerre civile éclate en Espagne ; elle oppose le front nationaliste – la Phalange–, mené par le général Franco, et le front républicain. En avril 1937, Franco fait appel aux armées fascistes italiennes et aux commandos allemands. La petite ville de Guernica est bombardée par un raid aérien de la Luftwaffe allemande. Sans défense, elle est totalement anéantie en quelques heures.
Cette petite localité de la province de Biscaye était célèbre pour son fameux chêne sous lequel les monarques espagnols promettaient, selon la tradition, de respecter les libertés basques. Le bombardement massif de cette ville eut ainsi un grand retentissement dans le monde. Le quotidien Le Parisien l’avait relaté ainsi : « C’était un lundi, jour de marché. Il y avait beaucoup de monde dans les rues de la petite ville de Guernica, qui comptait sept mille habitants. À 16h30, les cloches de l’église ont commencé à sonner, et cinq minutes plus tard, le premier avion est apparu et a lâché six bombes de 450 kilos, suivies d’un chapelet de grenades. Quelques minutes plus tard, un deuxième avion est apparu. L’enfer a duré trois heures. En tout, ce sont 42 avions qui ont bombardé et mitraillé la ville, ses habitants et les environs où ils s’étaient réfugiés. Toute la ville a brûlé. L’incendie a duré longtemps. Bilan : 70 % des édifices brûlés et un nombre de morts indéterminé, situé entre 800 et 1 600 personnes. »
Deux hommes ont contribué de manière décisive à faire de Guernica un symbole : George Steer et Pablo Picasso.
Le premier était un jeune journaliste âgé de 27 ans, né en Afrique du Sud, correspondant de guerre du quotidien londonien The Time et partisan déclaré de la cause républicaine et basque. George Steer arriva à Guernica quelques heures après le bombardement et câbla dans la nuit même son reportage de la ville martyre, qui parut le lendemain dans The Time, avant d’être repris par de nombreux journaux dans divers pays. C’est cet article qui a alerté le monde, suscitant des manifestations de protestation dans les rues de Londres et New York et déclenchant une contre-offensive médiatique des franquistes et de leurs alliés, l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste. Une rue de Guernica porte son nom et il a une statue à son effigie.
Le second, à 56 ans, est un peintre célèbre installé en France. Il soutient la cause républicaine face à la rébellion franquiste. Il se met immédiatement au travail. Le résultat sera une toile monumentale de 8 mètres de long et de 3m50 de haut, en noir et blanc, qui sera exposée au pavillon espagnol de l’Exposition universelle. Comme l’a dit Picasso lui-même, « la peinture n’est pas faite pour décorer les appartements. C’est un instrument de guerre offensive et défensive contre l’ennemi ». Lorsqu’il l’exposa à Paris, un membre de l’ambassade d’Allemagne resta longtemps devant et dit à Picasso : « C’est vous qui avez fait ça ? » Le peintre lui répondit alors : « Ah non... c’est vous ! »
L’artiste avait souhaité que son tableau ne bouge pas du musée MoMA de New York, sauf pour revenir en Espagne « quand les libertés publiques seraient rétablies ». En effet, Pablo Picasso refusait son retour en Espagne tant que vivrait le général Franco ; aussi le tableau a-t-il passé une partie de sa vie en exil. Il est rapatrié du MoMA en Espagne en 1981 et installé au musée du Prado, en attendant la construction du musée d’art moderne. Il est actuellement exposé au musée Reina Sofia de Madrid, depuis 1992, dans une salle à son intention.

Sources principales :
historiweb.com
herodote.net
histoire-pour-tous.fr
Été 1936 : la guerre civile éclate en Espagne ; elle oppose le front nationaliste – la Phalange–, mené par le général Franco, et le front républicain. En avril 1937, Franco fait appel aux armées fascistes italiennes et aux commandos allemands. La petite ville de Guernica est bombardée par un raid aérien de la Luftwaffe allemande. Sans défense, elle est totalement anéantie en...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut