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Sleiman et les pôles du Futur stigmatisent à l’unisson l’attaque contre le bus

Le président Michel Sleiman et de nombreuses personnalités de différents horizons politiques ont vivement stigmatisé, à l’unisson, l’agression qui a visé samedi après-midi à Tripoli un bus transportant des ouvriers alaouites de Baal Mohsen.
Le chef de l’État est entré en contact à ce propos avec le commandant en chef de l’armée, le général Jean
Kahwagi, ainsi qu’avec le directeur général par intérim des Forces de sécurité intérieure, le brigadier Ibrahim Basbous, avec lesquels il a passé en revue les mesures prises par les forces de l’ordre afin de juguler la tension dans la capitale du Liban-Nord. Le président Sleiman a d’autre part donné ses instructions aux autorités concernées pour que les coupables de cette agression soient rapidement dévoilés et traduits en justice. Le chef de l’État a tenu dans ce cadre, samedi en fin de journée, une réunion avec le chef du gouvernement démissionnaire, Nagib Mikati, en présence du ministre sortant de l’Intérieur, Marwan Charbel, pour suivre de près les développements sécuritaires à Tripoli.


Au niveau des réactions, le chef du bloc parlementaire du courant du Futur Fouad Siniora a condamné en des termes très fermes l’agression contre les alaouites qui se trouvaient à bord du bus. Dans un communiqué de presse, M. Siniora a souligné sur ce plan que « l’agression qui a visé des ouvriers de Jabal Mohsen constitue un crime caractérisé que nul ne saurait tolérer ». « Celui qui a commis cette agression est un criminel qui doit être arrêté et traduit en justice, a déclaré M. Siniora. Ce crime qui a visé des civils libanais de Jabal Mohsen sert les intérêts des ennemis du Liban. Il nous rappelle les crimes suspects et soigneusement préparés qui ont marqué les événements tragiques vécus par les Libanais. »
Et M. Siniora d’ajouter : « Les habitants de Jabal


Mohsen sont les fils de Tripoli et sont des citoyens libanais. Ils sont nos frères dans la citoyenneté. Ceux qui s’en prennent à eux du simple fait qu’ils habitent Jabal Mohsen sont des criminels suspects qui doivent être condamnés. Les habitants de Tripoli sont étrangers à cette action lâche et criminelle, de même que les habitants de Jabal Mohsen sont étrangers aux crimes qui ont visé Tripoli et qui sont l’œuvre de personnes criminelles qui habitent cette région. »
Et M. Siniora de conclure : « En mon nom, au nom des députés du bloc du Futur et au nom de ceux que je représente, je voudrais condamner et rejeter de tels actes criminels suspects. Les autorités judiciaires sont appelées à mener les investigations qui s’imposent afin de sanctionner les criminels. »

 


Le mufti de Tripoli : « Un piège »
Le mufti (sunnite) de Tripoli et du Liban-Nord, cheikh Malek el-Chaar, a lui aussi stigmatisé l’agression contre le bus, mettant en garde à ce propos contre « un piège visant à saboter le plan de
sécurité prévu pour Tripoli ». Il a également mis en garde contre « les tentatives suspectes de détourner l’attention du grand crime perpétré contre Tripoli et de l’attentat qui a visé les deux mosquées, de manière à occulter les véritables criminels, lesquels doivent être sévèrement sanctionnés ». Et cheikh Chaar de conclure : « Les derniers agissements sont totalement étrangers aux traditions des habitants de Tripoli qui sont soucieux de préserver la coexistence. »

 


Réunion élargie chez Kabbara
Par ailleurs, une réunion élargie s’est tenue hier au domicile du député Mohammad Kabbara, à Tripoli, à la suite de l’agression contre le bus. Étaient présents à la réunion, outre M. Kabbara, les députés Samir el-Jisr, Badr Wannous et Khoder Habib, l’ancien député Moustapha Allouche, l’ancien directeur général des Forces de sécurité intérieure, le général Achraf Rifi, le conseiller politique du leader du courant du Futur Saad Hariri pour les affaires du Liban-Nord, Abdel Ghani Kabbara, ainsi que le colonel à la retraite Amid Hammoud.
À l’issue de la réunion, le député Mohammad Kabbara a donné lecture d’un communiqué indiquant que les personnalités présentes ont discuté « des agressions répétées qui visent les citoyens alaouites pacifiques, dont la dernière en date est celle qui a pris pour cibles des ouvriers » (alaouites). Le communiqué précise que les participants à la réunion ont également évoqué « les agressions qui ont visé les militaires libanais (à Tripoli) ainsi que la poursuite des tirs de francs-tireurs qui n’ont pas cessé en dépit du déploiement de l’armée dans les secteurs chauds ».
Condamnant l’agression contre « les citoyens pacifiques », les personnalités présentes ont invité les forces de l’ordre à « dévoiler et poursuivre les coupables », soulignant que l’agression contre le bus « est étrangère aux coutumes et traditions des habitants de Tripoli ». Le communiqué relève d’autre part que « l’armée et les forces de l’ordre sont une garantie pour la sécurité des citoyens et la paix civile, et toute agression qui prend pour cibles les membres de l’armée et des forces de l’ordre s’inscrit dans le cadre du complot contre la sécurité de la ville ».


Invitant l’armée à mettre un terme à l’action des tireurs embusqués qui entretiennent la tension, le communiqué souligne que les développements sur le plan sécuritaire « ne doivent pas détourner l’attention du problème essentiel qui est l’affaire des deux attentats qui ont visé Tripoli, de façon à poursuivre le réseau terroriste qui a exécuté ces deux attentats ». « Ce réseau a été dévoilé et ses liens avec les services de renseignements syriens ont été pointés du doigt », indique le communiqué.


Après avoir dénoncé « les campagnes insidieuses et suspectes qui visent la branche de renseignements » (des Forces de sécurité intérieure), le communiqué souligne que « toute action criminelle et anarchique perpétrée sous le couvert de représailles à la suite du crime de Tripoli ne ferait qu’occulter ce grand crime terroriste (les attentats contre les deux mosquées), de même qu’une telle action serait un cadeau offert au régime de Bachar el-Assad qui ne manquerait pas d’exploiter de tels actes dans sa propagande le présentant comme protecteur des minorités ».

 


Le Hezbollah et Ahdab
Le Hezbollah, pour sa part, a condamné « le crime perpétré par un groupe haineux à Tripoli », affirmant qu’il s’agit là d’un « grave message à l’adresse de tous les Libanais » en ce sens qu’il met en relief « ce à quoi peuvent aboutir les campagnes d’incitation à la haine sectaire ». Le Hezbollah a souligné la nécessité à cet égard de « mettre un terme à toute incitation à la haine sectaire ».


Quant à l’ancien député Misbah el-Ahdab, il a lui aussi vivement stigmatisé l’agression contre le bus, faisant assumer à l’État la responsabilité d’un tel acte. Recevant des délégations populaires à son domicile de Tripoli, M. Ahdab a dénoncé la position du conseil communautaire alaouite qui a pris fait et cause pour le chef du Parti arabe démocratique, Ali Eid, dont certains de ses membres sont accusés d’être impliqués dans les deux attentats de Tripoli. « Je voudrais mettre en garde contre une question très grave, a déclaré M. Ahdab, à savoir la position du conseil islamique alaouite qui a pris fait et cause pour Ali Eid et l’a présenté comme un symbole de la communauté alaouite. Or il est accusé d’avoir couvert la fuite de ceux qui ont perpétré les attentats contre les deux mosquées de Tripoli, qui ont fait des dizaines de victimes parmi les habitants de la ville, dont des citoyens alaouites. Il est inadmissible que la communauté alaouite soit transformée en barricade qui défend des terroristes. Une telle attitude porte préjudice à l’image de la communauté qui est présentée comme un défenseur du terrorisme. Le problème se pose non pas avec les fils de Tripoli de confession alaouite, mais avec le Parti arabe démocratique qui impose son diktat à la communauté. »


Dans ce cadre, M. Ahdab a exhorté le président Michel Sleiman et le ministre de la Justice à prendre les mesures nécessaires afin de contraindre Ali Eid à comparaître devant la branche des renseignements des FSI pour les besoins de l’enquête, de même qu’il a demandé au ministre de la Justice s’il avait demandé aux autorités syriennes d’extrader vers le Liban Ahmad Merhi « accusé d’être à l’origine des attentats de Tripoli et dont la fuite en Syrie a été assurée par le chauffeur de Ali Eid ».
M. Ahdab a demandé par ailleurs au pouvoir ce qu’il attend pour dissoudre le Parti arabe démocratique, rappelant à ce sujet qu’à la suite de l’attentat de Zouk, en 1994, un mandat d’arrêt avait été lancé contre le leader des Forces libanaises et le Conseil des ministres s’était empressé de tenir une réunion pour dissoudre les FL.

Le président Michel Sleiman et de nombreuses personnalités de différents horizons politiques ont vivement stigmatisé, à l’unisson, l’agression qui a visé samedi après-midi à Tripoli un bus transportant des ouvriers alaouites de Baal Mohsen. Le chef de l’État est entré en contact à ce propos avec le commandant en chef de l’armée, le général Jean Kahwagi, ainsi qu’avec le...
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