Au XIIe siècle, les croisés, de retour d’une expédition infructueuse, revinrent avec des pieds de pruniers dont ils avaient pu apprécier les fruits. On se moqua d’eux dans tout le royaume : « Ils sont allés là-bas pour des prunes ! » Voilà, selon la légende, l’origine de l’expression « pour des prunes ».
C’est à partir de la Renaissance que la prune connaît un véritable succès. La reine Claude de France (1499-1524), fille de Louis XII et première épouse de François Ier, surnommée « la bonne reine », en raffolait, et une variété de prunes fut même nommée ainsi en son honneur. Les reines-claudes sont des prunes à la chair variant du doré au vert en fonction des variétés. Ces prunes arrivent à maturité entre la fin de l’été et l’automne.
C’est au XIIe siècle, au retour de la troisième croisade, que les moines bénédictins de l’abbaye de Clairac dans la vallée du Lot (entre Agen et Villeneuve) eurent l’idée de greffer des pruniers locaux avec de nouveaux plants de pruniers de Damas ramenés de Syrie. Une nouvelle variété de prunes est créée, elle est appelée prune d’Ente. Le pruneau qui résulte de son séchage n’est autre que le fameux pruneau d’Agen : l’or noir du Lot-et-Garonne. Le pruneau est un fruit séché, à haute valeur nutritionnelle, qui se conserve longtemps pour les besoins alimentaires des mauvaises saisons comme pour les longs voyages en caravane ou sur mer. Le pruneau est connu depuis l’Antiquité pour ses vertus nutritionnelles, diététiques ou médicales. Il est recommandé par les médecins grecs, romains et arabes.
Henri IV eut de nombreuses maîtresses. Parmi elles, la belle Gabrielle d’Estrées qui, une fois devenue maîtresse officielle, se permit quelques écarts à son tour. Un jour, le Vert-Galant arriva à l’improviste dans la chambre de Gabrielle et se mit à manger des prunes. Et puis, de temps en temps, en jeta négligemment sous le lit. Sa maîtresse s’étonna :
– Mais... que faites-vous là ?
– Il faut bien que tout le monde vive !
Le bon roi Henri, non dénué d’humour, de générosité et d’esprit, avait reconnu, sous le lit, les chaussures et les pieds de M. de Bellegrade, grand écuyer de France !
Sources principales :
agriculture.gov.fr
certiferme.com
historia.fr