S. Gemayel : 622 Libanais toujours dans les geôles de Damas

Le député Samy Gemayel a répondu hier au secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, en affirmant que « 622 Libanais sont toujours détenus et pris en otages dans les prisons en Syrie, et qu’ils ne sont pas portés disparus ». M. Gemayel, qui s’est prononcé au terme de la réunion périodique du parti Kataëb, a appelé Hassan Nasrallah à ne pas négliger ce dossier. « Ne couvrez pas les personnes qui en sont responsables et qui sont bien connues. Vous êtes un homme d’honneur dans vos alliances et vos oppositions. Ne faites pas de sorte que votre campagne soit un moyen de faire oublier les Libanais toujours emprisonnés en Syrie », a-t-il dit. M. Gemayel a en outre souligné que le dossier des Libanais enlevés en Syrie remontait à plus de quarante ans et que l’État n’avait, jusqu’à l’heure, pris aucune initiative à cet égard. M. Gemayel a de même comparé la Syrie à Israël « notre ennemi ». « Définir un pays comme étant un ennemi ne se limite pas strictement à l’identité de l’agresseur mais se rapporte aussi aux actes qu’il a entrepris. La Syrie a détruit le Liban, enlevé des Libanais et violé le territoire et l’espace aérien et maritime du pays », a-t-il estimé. Et d’ajouter : « Il y a quarante ans, nous nous en sommes remis à l’État pour libérer nos détenus dans les prisons syriennes et l’État n’a pas répondu à nos appels. Mais quand l’État a remarqué que des Libanais étaient prêts à de faire justice eux mêmes, il les a soutenus. Allez-vous nous donner nos droits car nous avons misé sur l’État ou sommes-nous des idiots pour l’avoir fait ? »
Le député du Metn a ensuite critiqué l’État « qui coordonnait avec les ravisseurs des pilotes turcs », rappelant que « la personne qui a remis ces derniers à la Sûreté générale n’a pas été arrêtée ». Et de préciser : « Des personnes poursuivies par la justice sont venues accueillir les otages de Aazaz. » Samy Gemayel a enfin appelé le gouvernement démissionnaire de Nagib Mikati à s’activer pour rétablir la sécurité dans le pays, notamment à Tripoli, en donnant le feu vert à l’armée pour régler définitivement le dossier sécuritaire de la ville.