Affrontements sporadiques, mais meurtriers, à Tripoli

Huit personnes au moins ont été blessées, dont une grièvement, depuis la reprise lundi soir des échanges de tirs entre les quartiers rivaux de Bab el-Tebbaneh (sunnites) et Jabal Mohsen (alaouites). Un enfant de 13 ans habitant Jabal Mohsen, Daniel el-Ahmad, a par ailleurs trouvé la mort lors des affrontements sporadiques. Les tirs se poursuivaient hier par intermittence, après une nuit d’affrontements dans le quartier de Bakkar et la rue de Syrie. Parmi les blessés, quatre militaires notamment Mehdi Moustapha, Hassan el-Asmar, Mahmoud Bardo et Mohammad Ayoub. Les unités de l’armée déployées dans la capitale du Liban-Nord ont en effet riposté fermement hier aux tirs de feu le long de la ligne séparant les deux régions, faisant circuler des patrouilles de chars, alors que l’autoroute internationale de Tripoli était la cible des francs-tireurs.
Le député Mohammad Kabbara a pour sa part appelé le président de la République Michel Sleiman à « intervenir afin de protéger Tripoli du chaos de sécurité qui s’exacerbe du jour au lendemain ». S’exprimant lors d’une conférence de presse, de sa demeure à Tripoli, le député Kabbara a regretté l’incapacité des institutions sécuritaires et étatiques à établir la stabilité dans la capitale du Nord.
Le bloc parlementaire du Futur, de son côté, a appelé, à l’issue de sa réunion hebdomadaire dans la Maison du Centre, à la prise de mesures de sécurité dissuasives à Tripoli, « au lieu de se suffire de propos sur des plans sécuritaires dérisoires, violés à plusieurs reprises ». Les députés présents ont en outre abordé les résultats de l’enquête menée par le service des renseignements des Forces de sécurité intérieure sur le double attentat terroriste, perpétré au mois d’août à Tripoli, estimant que la réussite de cette branche dans la découverte des acteurs de ces crimes constitue un exploit qui confirme le professionnalisme de cette institution. « L’enquête a prouvé que le régime syrien est derrière les crimes terroristes commis contre le Liban », a indiqué le bloc dans son communiqué, appelant l’État libanais à déclarer l’ambassadeur syrien persona non grata, à poursuivre en justice les responsables syriens impliqués dans les crimes et à déposer une plainte auprès de la Ligue arabe à ce sujet. Ils ont enfin dénoncé les propos du président syrien Bachar el-Assad « qui a considéré Jabal Mohsen comme une région syrienne », affirmant que cette dernière fait partie intégrante de Tripoli.