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Pour promouvoir la paix, de jeunes journalistes repensent leur métier

La Media Association for Peace (MAP) est née dans une période de grandes tensions et de grands bouleversements dans la région. Quels sont ses objectifs ? Qu’est-ce que le journalisme de paix ? Comment peut-il contribuer à consolider cette paix dans la région ? Bribes de réponses.

Des membres de la MAP et de MasterPeace célébrant la Journée internationale de la paix le 21 septembre passé.

«C’est en partant d’une constatation : les médias diffusent de plus en plus d’images violentes, suivie d’une réflexion profonde, que notre association a été mise sur pied », explique Vanessa Bassil, présidente de la MAP, avant d’ajouter : « Nous, les journalistes, pouvons jouer un rôle essentiel dans la construction de la paix. » C’est ainsi que Vanessa et un groupe de jeunes journalistes fondent en 2011, en collaboration avec le Center for Global Peace Journalism de l’Université Park aux États-Unis et sa section libanaise MasterPeace, la Media Association for Peace (MAP), une association à but non lucratif, apolitique et non confessionnelle, dans le but de promouvoir le journalisme de paix.
Comment ? En organisant des ateliers professionnels pour initier les journalistes à la pratique du journalisme de paix, à travers la sensibilisation, la recherche et le développement de ce concept. Mais aussi en contribuant à la création de réseaux d’échange entre journalistes ou institutions non gouvernementales qui œuvrent pour la promotion de la paix, qu’ils soient au Liban ou ailleurs. « La solidarité est essentielle, le travail de groupe ainsi que la synergie sont vitaux, ils nous permettent d’avancer », poursuit Vanessa.
À ce jour, plus de soixante-dix jeunes journalistes, étudiants dans les médias ou membres d’ONG ont adhéré à la MAP ou ont suivi des séminaires organisés par la jeune association. « Il y a une complémentarité entre nous et les activistes de la société civile ; nous travaillons ensemble dans le but de promouvoir la paix et de pratiquer la non-violence au quotidien », affirme la présidente de la MAP.

Une mission de tous les jours
Un journaliste de paix construit sa pratique journalistique autour de la préservation et la consolidation de la paix. Exemple concret de l’actualité libanaise : au mois de juillet, suite à l’explosion d’une voiture piégée dans la banlieue sud de Beyrouth, il y a eu des tirs à Tripoli. Les journalistes se sont empressés de publier l’information en soulignant qu’il s’agissait de « tirs de joie ». Un journaliste de paix, lui, rendra compte des tirs entendus dans la capitale du Nord sans les qualifier de « tirs de joie ». Corine Chalfoun, 22 ans, membre actif de la MAP, raconte : «Ce fut une découverte intense que de comprendre cette double approche du journalisme et de la paix. Je me disais au début que cela est contradictoire, mais après avoir suivi un premier séminaire de plusieurs jours, j’ai compris. Pour moi, aujourd’hui, mon métier a un sens différent. » Corine, qui est la responsable presse de l’association, poursuit : « J’essaye de construire mes articles sous un angle positif et d’atténuer les impacts négatifs des informations que je diffuse. »
Corine travaillait pour une chaîne de télévision locale où « l’administration n’a pas toujours accepté cette approche ». Actuellement, elle travaille dans une boîte de production et compte réintégrer la télé. Nehmate Achkar, 21 ans, étudiante en 3e année de presse à la faculté d’information et de documentation de l’UL, reconnaît qu’il y a des difficultés à faire accepter aux médias politisés ce concept, mais elle se dit confiante : « J’écris souvent en tant que journaliste indépendante, j’essaye de faire parvenir mes message d’une manière implicite en évitant la confrontation. » Dans les ateliers ou au cours des événements organisés par la MAP, Nehmate rencontre beaucoup d’autres jeunes de la société civile. « Nous commençons à former un cercle assez solide. Nous sommes les journalistes de demain et je suis confiante quant à l’avenir. »
«Nous accordons nos violons avec les ONG, les jeunes étudiants, les journalistes et les intervenants qui ont collaboré à nos ateliers de travail, et cela dans le but de faire bouger les choses », répète Vanessa qui souligne que petit à petit, les choses bougent.
Bien que la route soit encore longue, ces jeunes journalistes sont sur le bon chemin.

Karine HAYEK GERMANI
«C’est en partant d’une constatation : les médias diffusent de plus en plus d’images violentes, suivie d’une réflexion profonde, que notre association a été mise sur pied », explique Vanessa Bassil, présidente de la MAP, avant d’ajouter : « Nous, les journalistes, pouvons jouer un rôle essentiel dans la construction de la paix. » C’est ainsi que Vanessa et un groupe de...
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