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À La Une - Négociations

Nucléaire iranien : discussions détaillées et nouvelle réunion programmée

Washington salue une approche "sérieuse et substantielle" de Téhéran.

A Genève, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif se déplaçait en fauteuil roulant, suite à de fortes douleurs au dos, résultat, selon son entourage, du stress après les critiques des conservateurs en Iran de son ouverture vis à vis des Occidentaux et des États-Unis. AFP PHOTO / FABRICE COFFRINI

Les deux jours de négociations à Genève entre l'Iran et les grandes puissances sur son programme nucléaire controversé ont débouché sur la convocation rapide d'une nouvelle réunion et pour l'Iran sur un "espoir" d'une "nouvelle phase" dans ses relations internationales. 


S'il n'y a pas eu d'avancée spectaculaire la plupart des participants se sont félicités de la nouvelle atmosphère des discussions et l'Iran a fait plusieurs ouvertures au second jour de travaux qui étaient considérés comme un test de la réalité du changement de politique défendu par le nouveau président Hassan Rohani.
Le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney a qualifié d'"utile" l'exposé de Téhéran sur son programme nucléaire et estimé qu'il avait traduit une approche "sérieuse et substantielle dont nous n'avions pas été les témoins dans le passé".

 

(Lire aussi : Téhéran prêt à « apaiser les inquiétudes de l’Occident »)


Une prochaine réunion sur le programme nucléaire iranien se tiendra à Genève les 7 et 8 novembre, selon la déclaration finale rendue publique mercredi. Elle doit se tenir au même niveau, sans les ministres, selon un responsable occidental. 


La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a souligné que les participants "n'allaient pas parler (en public) des détails" du plan proposé par l'Iran. Ils avaient déjà fait savoir que d'un commun accord, ils garderaient confidentiel ce plan présenté mardi à l'ouverture des travaux par le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif. 

 

 

Le début d'une nouvelle phase
Il y aura avant la prochaine réunion de Genève "une réunion entre experts nucléaires, scientifiques et experts dans le domaine des sanctions", a indiqué Mme Ashton qui depuis trois ans préside les négociations sur le programme nucléaire iranien controversé. Elles réunissent avec la délégation iranienne, les représentants des 5+1, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, États-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni, France, plus l'Allemagne.


Mme Ashton a estimé que les discussions de Genève avaient été "substantielles et tournées vers l'avenir". "Ce fut une réunion très intense et importante", a-t-elle dit. Depuis une réunion en avril à Almaty et jusqu'à une rencontre le mois dernier à l'ONU à New York le dialogue était dans l'impasse.


"Nous espérons que c'est le début d'une nouvelle phase dans nos relations", s'est félicité M. Zarif qui mercredi se déplaçait en fauteuil roulant, suite à de fortes douleurs au dos, résultat, selon son entourage, du stress après les critiques des conservateurs en Iran de son ouverture vis à vis des Occidentaux et des États-Unis. 

 

(Pour mémoire: Soutien partiel de Khamenei à l'ouverture diplomatique du président Rohani)


Il a jugé que les 5+1 avaient "fait preuve de la volonté politique nécessaire pour aller de l'avant".
"Des discussions complètes ont pu se dérouler sur la feuille de route", a encore affirmé le chef de la diplomatie iranienne. "En même temps, nous estimons qu'il n' y a pas lieu d'être préoccupé par notre programme nucléaire, il est cependant logique de répondre à toute préoccupation", a poursuivi M. Zarif, tout en rappelant que l'Iran "ne renoncera pas à ses droits".  "J'ai espoir que nous pouvons atteindre des objectifs communs. Les détails sont la partie la plus difficile", a ajouté M. Zarif. 

 

 

"Il n'y a pas lieu d'applaudir"
Une note plus prudente est venue du vice-ministre russe Sergei Ryabkov qui a jugé ces "discussions difficiles, parfois intenses, et parfois imprévisibles. Une des raisons c'est le niveau extrêmement faible de confiance mutuelle, pratiquement l'absence du niveau requis de confiance".
"Le résultat est meilleur qu'à Almaty mais cela ne garantit pas davantage de progrès. Il n'y a pas lieu d'applaudir. Les choses auraient pu mieux tourner", a encore estimé le représentant russe.
Il a noté qu'un des obstacles était la séquence à retenir, "ce qui devrait arriver d'abord le fin des sanctions ou la diminution du niveau d'enrichissement". 


Le sentiment était opposé côté américain, où un haut responsable parlant sous couvert d'anonymat a affirmé "n'avoir jamais eu une conversation aussi directe et franche, aussi détaillée avec les membres de la délégation iranienne". "C'était des discussions assez sérieuses pour qu'on leur donne une chance", a encore ajouté ce responsable américain.
"Cela peut être le commencement de vraies négociations", a estimé pour sa part un haut responsable occidental, relevant que "la méthode est différente, l'ambiance est différente". "Le fait qu'on ait parlé anglais, c'est bien plus qu'un simple détail", a-t-il souligné. 


Au niveau des ouvertures, l'Iran a dit mercredi accepter le principe d'inspections surprise de ses sites nucléaires, après les avoir exclues la veille. L'accord sur les visites surprise par l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) des installations nucléaires était une demande des États-Unis. Elles interviennent dans le cadre du protocole additionnel au Traité de Non Prolifération Nucléaire, protocole que l'Iran n'a pas signé ni ratifié, alors qu'il a signé le NPT. 


Parallèlement, l'Iran et le Royaume-Uni ont annoncé, à la suite d'une rencontre bilatérale, le dégel de leurs relations diplomatiques directes rompues depuis fin 2011, avec une réouverture dans deux semaines de leurs ambassades respectives, au niveau des chargés d'affaires.

 

 

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S'il n'y a pas eu d'avancée spectaculaire la plupart des participants se sont félicités de la nouvelle...

commentaires (1)

Quand la politique change de scène surtout entre les Etats Unis et l'Iran tout le monde en parle . Espérons une promotion de la tolérance des deux bords cette fois . Antoine Sabbagha

Sabbagha Antoine

11 h 21, le 17 octobre 2013

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Commentaires (1)

  • Quand la politique change de scène surtout entre les Etats Unis et l'Iran tout le monde en parle . Espérons une promotion de la tolérance des deux bords cette fois . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    11 h 21, le 17 octobre 2013

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