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Liban - Attentats de Tripoli

Sept alaouites du « Jabal » accusés de terrorisme, Mikati « satisfait » de l’enquête

« Si nous sommes coupables, que notre parti soit dissous, et si nous sommes innocents, que les SR des FSI le soient », affirme Rifaat Eid.

Rifaat Eid, l’homme-clé de Jabal Mohsen, niant hier lors d’une conférence de presse l’implication de son parti dans le double attentat contre les mosquées de Tripoli. Photo Naïm Assafiri

Dans l’affaire du double attentat de Tripoli contre les mosquées d’as-Salam et al-Takwa le 23 août dernier, le juge Sakr Sakr, commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, a engagé hier des poursuites contre sept personnes, toutes de confession alaouite et habitant Jabal Mohsen à Tripoli. Trois d’entre elles sont déjà arrêtées : Youssef Diab, Hussein Jaafar et Anas Hamdi, et quatre toujours en fuite, notamment Hayan Haydar (le chef du groupuscule), surnommé Ramadan, Ahmad Merhi, Khodr Jdoudou et Salmane Assaad. Ils sont accusés d’avoir créé un groupuscule armé dans l’objectif de mener des actions terroristes et de commettre des attentats à l’explosif contre les deux mosquées as-Salam et al-Takwa à Tripoli. Le juge Sakr a transféré le dossier au premier juge d’instruction militaire Riad Abou Ghida, et demandé à l’ordre des avocats de Beyrouth de charger des avocats de l’assistance judiciaire d’assister aux interrogatoires des trois suspects lors de la séance qui aura lieu vendredi prochain.


Pour sa part, le Premier ministre démissionnaire Nagib Mikati a félicité les services de renseignements (SR) des Forces de sécurité intérieure (FSI) pour les avancées de l’enquête sur les attentats de Tripoli, et notamment l’arrestation des suspects qu’il a qualifiée de « réalisation importante ». Il a également félicité les habitants de Tripoli « pour leur sens de la cohabitation et leur attachement aux valeurs nationales et aux institutions étatiques ».


Rifaat Eid, secrétaire général du Parti démocratique arabe auquel les suspects appartiendraient suivant les éléments de l’enquête, a réagi hier en organisant une conférence de presse. « Nous accepterons tout ce qui viendra de la justice et que notre conflit demeure dans ce cadre, comme l’a dit une fois (l’ancien Premier ministre) Saad Hariri, a-t-il affirmé. Il n’y a pas lieu de refléter ce conflit dans les médias. Mais si vous vous dirigez vers les médias, nous le ferons aussi, et si vous descendez dans les rues, nous ferons de même. »

 


La bataille de Qalamoun
Et d’ajouter : « Le complot est de très grande envergure. Quand Ahmad Gharib a été arrêté, et après lui cheikh Ahmad Minkara, personne n’a mis en relief le fait qu’ils soient de Mina et de Minyé. Mais pour Youssef Diab, son appartenance à Jabal Mohsen a tout de suite été montée en épingle. » Il a révélé qu’un officier des SR des FSI l’a contacté quatre jours avant l’arrestation de Diab, afin de le féliciter pour sa coopération dans le cadre de l’enquête. Il a assuré que trois des suspects, Hamdi, Jaafar et Ramadan, ne sont pas membres du parti, et qu’il y a plus d’une cinquantaine de personnes à Jabal Mohsen portant le nom d’Ahmad Merhi. « Seul le père de Youssef Diab est membre du parti, a-t-il répété. Un des suspects est même plus connu pour sa relation avec (l’ancien directeur des FSI) le général Achraf Rifi qu’avec notre parti. »


Rifaat Eid a estimé que les explosions de Tripoli avaient pour but de créer un conflit dans la ville et que « si le Parti démocratique arabe voulait semer la discorde, il aurait pu le faire de quarante autres façons ». Il n’a pas ménagé ses critiques aux SR des FSI, leur annonçant qu’ « une seconde arrestation à Jabal Mohsen ne sera pas aussi facile que la première ». « Si nous sommes coupables, que notre parti soit dissous, et si nous sommes innocents, que les SR des FSI le soient », a-t-il lancé à l’adresse du ministre de l’Intérieur Marwan Charbel.


Rifaat Eid a été plus loin dans ses accusations, impliquant l’Arabie saoudite dans les derniers événements qui ont secoué Tripoli, s’interrogeant sur le « timing » de ces arrestations. « Quand le Hezbollah a participé à la bataille de Qousseir, ils ont considéré cela comme une attaque contre Qatar, a-t-il déclaré. Nous sommes apparemment à l’approche d’une nouvelle bataille à Qalamoun et au Rif de Damas. C’est l’Arabie saoudite qui s’est emparée du dossier cette fois. Nous avons des informations précises sur la volonté du royaume de faire comprendre au Hezbollah que c’est lui qui le confrontera au cas où il demeurerait sur le terrain en Syrie. En d’autres termes, si le Hezb participe à cette bataille, le Liban peut s’attendre à une guerre sur tout son territoire. Je ne comprends pas suivant quelle logique les Syriens voudraient que de tels événements éclatent à Tripoli alors qu’ils sont gagnants sur le terrain. »

 

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commentaires (3)

Dans un pays civilise des mectons pereils seraient jetes manu militari en prison. Mais bon faut s'y faire car pour repeter la grande hablerie de notre ministre du Tourisme Lubnan ahla balad...... Alors continuons a subir de tells vexations et sornettes (je parle du voyou Eid) et Lubnan deviendra akh.... balad (s'il ne l'est pas deja)

Karim Tabet

11 h 18, le 16 octobre 2013

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Commentaires (3)

  • Dans un pays civilise des mectons pereils seraient jetes manu militari en prison. Mais bon faut s'y faire car pour repeter la grande hablerie de notre ministre du Tourisme Lubnan ahla balad...... Alors continuons a subir de tells vexations et sornettes (je parle du voyou Eid) et Lubnan deviendra akh.... balad (s'il ne l'est pas deja)

    Karim Tabet

    11 h 18, le 16 octobre 2013

  • Soyez dissous et sinon rejoignez votre bourreau a Damas et ne remettez plus les pieds chez nous. Les FSI sont l’état et rien ne les dissous. Vos patrons de la banlieue vont faire de même s'ils continuent sur leur lancée. Pas besoin de remonter dans l'histoire très loin pour rappeler a ce Monsieur que bien d'autres se sont cassé les dents au Liban en essayant soit de l’assujettir, soit de le détruire, mais toujours comme le Phoenix, il s'est remis de ses cendres. Il est temps que tous les partis politiques a référence étrangères soient mis au pas et déclarés anti-constitutionnels sans cela le pays ne se remettra jamais a flot. Du fait même que cet énergumènes ai défendu ces criminels, il faut l’arrêter pour complicité et atteinte a la sécurité de l’état. Et si jamais ces voyous s'avisent de descendre dans la rue, l’armée se doit d'envahir leur quartier comme pour Nahr el Bared. Plus de pitié aux criminels.

    Pierre Hadjigeorgiou

    08 h 18, le 15 octobre 2013

  • Un chef de voyous à la solde des "moukhabarat" criminelles de Damas considéré un zaim, un "homme-clé" d'une grande partie de la 2e ville du pays. Quel pays !

    Halim Abou Chacra

    04 h 16, le 15 octobre 2013

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