La délégation européenne s’est recueillie hier devant les corps des migrants, en majorité érythréens, repêchés en mer et alignés dans un hangar. Photo AFP
Sur l’île de moins de 6 000 habitants, la tension est à fleur de peau, tant chez les immigrés entassés dans un centre d’accueil surpeuplé – un millier de personnes pour 250 places – que dans la population. « Honte ! », « Assassins ! », a crié un petit groupe d’habitants venus attendre la délégation à l’aéroport en brandissant des photos de migrants. Les pêcheurs de Lampedusa ont fait résonner les sirènes de leurs navires pour « faire entendre (leur) malaise ». « Cette misère ne peut être passée sous silence », a déclaré un peu plus tard la maire de Lampedusa, Giusi Nicolini.
Face à la colère, les responsables italiens et européens ont bouleversé leur programme à la dernière minute pour visiter le centre d’accueil. M. Barroso a annoncé le déblocage de 30 millions d’euros pour la rénovation des centres, tout en reconnaissant que « bien plus doit être fait ». À ses côtés, la commissaire chargée des Affaires intérieures, Cecilia Malmström, a répété que les États membres de l’UE allaient mettre en place une vaste opération de « sécurité et de sauvetage » de migrants en Méditerranée. D’ores et déjà, le vice-directeur de Frontex, l’agence de surveillance des frontières européennes, a annoncé le déblocage de deux millions d’euros supplémentaires pour l’Italie. Le président François Hollande a annoncé pour sa part qu’il proposerait « dans les prochains jours une politique » aux partenaires européens de la France.
(Source : AFP)