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À La Une - Conflit

Syrie : les grandes puissances sont sur la "bonne voie", affirme Poutine

Le Conseil de sécurité va exiger de Damas un meilleur accès humanitaire.

Des combattantes rebelles lors d'une séance d'entraînement militaire, le 2 octobre 2013, dans le quartier de Salaheddine à Alep. AFP PHOTO / KARAM AL-MASRI

La communauté internationale est sur "la bonne voie" pour parvenir à la destruction des armes chimiques syriennes sans intervention militaire extérieure, a estimé mercredi le président russe, Vladimir Poutine.

 

Des experts de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) sont arrivés mardi en Syrie en compagnie de 14 membres du personnel de l'ONU pour une mission censée aboutir à la destruction de l'arsenal chimique du régime de Bachar el-Assad, dans le cadre d'une résolution historique du Conseil de sécurité de l'ONU.

 

M. Poutine s'est dans ce contexte réjoui de la collaboration avec son homologue américain, Barack Obama, et d'autres dirigeants afin de trouver un accord sur les armes chimiques syriennes.

"Je crois que si nous continuons à agir de façon aussi coordonnée, il ne sera pas nécessaire de recourir à la force et d'accroître le nombre de personnes blessées et tuées en Syrie, un pays qui souffre depuis longtemps", a-t-il déclaré.

 

 

Les inspecteurs de l'ONU à Damas

Sur le terrain, les inspecteurs internationaux chargés de superviser le démantèlement des armes chimiques entamaient mercredi le deuxième jour d'une mission cruciale dans un pays en pleine guerre civile. Les 19 inspecteurs de l'OIAC doivent commencer à répertorier un stock estimé à un millier de tonnes, dont la destruction est prévue d'ici mi-2014.

 

(Lire aussi : L’accord américano-russe signe-t-il l’avènement d’une ère de paix ?, le commentaire d'Emile Khoury)

 

Leur mission, aboutissement d'un bras de fer inédit depuis la guerre froide entre les États-Unis, partisans de l'opposition syrienne, et la Russie, alliée du régime, est l'une des opérations de désarmement les plus ambitieuses jamais tentées.  C'est aussi l'une des plus dangereuses, la Syrie s'enfonçant chaque jour un peu plus dans un conflit complexe qui a fait plus de 115.000 morts, en majorité des combattants.


Une attaque menée le 21 août au gaz sarin selon une équipe de l'ONU chargée d'enquêter sur l'utilisation d'armes chimiques, a poussé plusieurs pays, États-Unis en tête, à envisager une action militaire punitive, avant qu'un accord russo-américain sur le démantèlement de l'arsenal chimique n'éloigne cette menace.
Les autorités syriennes ont agréé à cet accord et fourni une liste des sites de production et de stockage des armes chimiques. Ce sont ces sites que les inspecteurs s'apprêtent à visiter. Cet accord a permis au Conseil de sécurité, paralysé par ses divisions jusque là, d'adopter fin septembre une première résolution sur la Syrie. 


Un nouveau consensus s'est dessiné mercredi au Conseil de sécurité, concernant une déclaration exigeant un meilleur accès à l'ensemble du territoire syrien pour les agences humanitaires de l'ONU.
Selon des diplomates, une déclaration demandant aux autorités syriennes de "prendre immédiatement des mesures" pour lever les obstacles à la livraison de l'aide, et d'autoriser l'entrée en Syrie de convois d'aide de l'ONU venant de pays voisins, doit être adoptée formellement dans les heures à venir.


Combats entre rebelles et jihadistes

Pendant ce temps, le régime poursuit sans relâche sa guerre contre les rebelles, bombardant mercredi leurs bastions dans le sud de la province d'Alep (nord), pour tenter de créer une nouvelle route d'approvisionnement.
Le 26 août, les insurgés avaient coupé la seule route d'approvisionnement de l'armée vers la ville d'Alep, divisée entre quartiers pro et anti-régime et théâtre de violents combats.


Des combats opposent aussi les rebelles à des groupes jihadistes. Des centaines de combattants de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), affilié à el-Qaëda, ont ainsi avancé mercredi vers un poste-frontière entre la Syrie et la Turquie tenu par les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL), la force rebelle appuyée par des pays arabes et occidentaux.

 

(Reportage : Les mille et une nuits de Damas pour oublier la guerre)


Les violences ont poussé 2,1 millions de personnes à se réfugier dans les pays voisins, un chiffre qui devrait atteindre les 3,5 millions avant la fin de l'année selon l'ONU.
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, souhaite mobiliser 3,8 milliards de dollars pour ces réfugiés. Il a pour cela appelé le Koweït, qui avait accueilli en janvier une première conférence des donateurs, à en accueillir une deuxième. A l'intérieur de la Syrie, 6,8 millions de personnes ont besoin d'aide cette année, dont une majorité de déplacés, et un nouveau bilan établi par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) fait état de 115.000 morts.

 

Le régime prépare un plan de reconstruction...
Selon l'OSDH, qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins à travers la Syrie, les violences ont fait notamment 47.206 morts parmi les forces loyales au régime du président Bachar el-Assad, dont 174 membres du Hezbollah libanais, et 23.707 du côté des rebelles.


Outre le désarmement chimique, la résolution adoptée vendredi par l'ONU, appelle à la tenue "le plus tôt possible" d'une conférence internationale à Genève pour amorcer une solution politique, mais son format reste encore à définir.
Selon la Russie, le régime syrien pourrait ouvrir des négociations avec les éléments modérés de l'opposition armée.

 

 

(Lire aussi : À Alep, la laborieuse réouverture des écoles)


Trente mois après le début du conflit meurtrier en Syrie, le Premier ministre Waël al-Halqi a annoncé mercredi qu'un plan de reconstruction était en cours de préparation et que l’État syrien allait demander "des prêts de pays amis".

"Les dégâts ont été évalués à 2.900 milliards de livres syriennes (environ 16,5 milliards de dollars) dans les secteurs public et privé en raison des actes terroristes", a indiqué M. Halqi, qui s'exprimait lors d'une réunion du Parlement.

 

Il a rappelé par ailleurs que les réserves de devises étrangères étaient en train de s'épuiser, notamment en raison de la chute de la production dans le secteur énergétique.

Principalement alimentées par la production pétrolière, ces réserves étaient de 18 milliards de dollars au début du conflit en mars 2011. Frappée de sanctions internationales et pénalisée par le fait que les puits pétroliers sont en majorité aux mains des rebelles, la Syrie a vu sa production chuter de 90% depuis le début du conflit en mars 2011.

 

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