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À La Une - syrie

Démantèlement de l'arsenal chimique syrien : les experts mardi à Damas

Assad rejette tout rôle européen à Genève.

Un rebelle syrien dans une ruelle de Douma, dans la banlieue de Damas. Yousef Albostany/Reuters

Les inspecteurs de l'ONU enquêtant en Syrie dans des sites où des attaques chimiques auraient été perpétrées ont achevé lundi leur mission et quitté Damas pour laisser la place à des experts en désarmement attendus mardi.

 

L'équipe de six experts de l'ONU, dirigée par par Aake Sellström, avait pour mission d'enquêter sur sept sites près de Damas et dans le nord, où des attaques chimiques auraient eu lieu selon des informations fournies par l'opposition et le régime. Ils "ont reçu documents et échantillons et ont mené plusieurs interviews", et doivent remettre leur rapport fin octobre, selon l'ONU.

 

Ils avaient déjà enquêté sur une attaque à l'arme chimique le 21 août près de Damas, qui avait fait des centaines de morts. Dans leur rapport publié à la mi-septembre, ils avaient conclu à l'utilisation de gaz sarin à une large échelle, sans désigner les responsables.

 

 

Plus de 1.000 tonnes d'armes chimiques

Ils laissent la place à un groupe d'une vingtaine d'experts de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), qui doit inspecter les sites renseignés par la Syrie. "En ce moment, nous n'avons aucune raison de douter des informations fournies par le régime syrien", a déclaré un responsable de cette organisation.

 

Il se référait à la liste des sites de production et de stockage fournie par Damas à l'OIAC le 19 septembre dans le cadre d'un accord russo-américain prévoyant le désarmement chimique de la Syrie d'ici à mi-2014. Damas doit encore fournir des informations complémentaires sur son arsenal chimique. Selon des experts, la Syrie posséderait plus de 1.000 tonnes d'armes chimiques (sarin, gaz moutarde).

 

(Repère: Principaux points de l'accord russo-US sur l'élimination des armes chimiques syriennes)

 

A ce niveau, le président syrien Bachar el-Assad a affirmé dimanche qu'il se conformerait à la résolution des Nations unies encadrant la destruction de son arsenal chimique sous la supervision de l'OIAC. Ce vote obtenu de haute lutte constitue une percée diplomatique majeure depuis le début du conflit, qui a fait plus de 100.000 morts.

 

Mais de nouvelles tensions risquent d'apparaître entre Russes et Occidentaux au Conseil de sécurité avec le début d'examen lundi d'un projet de déclaration demandant à Damas de faciliter l'accès à la population pour les agences humanitaires de l'ONU.

 

"Bien sûr, nous allons la respecter et notre histoire prouve que nous avons toujours honoré notre signature", a déclaré M. Assad à la télévision italienne Raï News 24 qui lui demandait si son pays se conformerait à la résolution 2118. Cette résolution appelle aussi à la tenue, "le plus tôt possible", d'une conférence internationale à Genève pour amorcer une solution politique, mais son format reste encore à définir.

 

M. Assad a cependant dénié tout rôle à l'Europe dans la résolution de la crise syrienne. "La plupart des pays européens n'ont pas la capacité de jouer un rôle dans Genève 2, car ils ne possèdent pas les atouts pour réussir dans ce rôle".

 

 

Difficile départ pour Genève 2

Offusqué, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a assuré que des pays européens y seront associés. Le processus en vue de cette conférence "c'était au départ surtout une affaire russo-américaine", a-t-il dit, précisant qu'il avait "obtenu" qu'y soient associés la Chine, la France et la Grande-Bretagne.

 

Le chef de l'opposition Ahmad Jarba a quant à lui dit samedi au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon que la Coalition nationale syrienne était disposée à envoyer une délégation, selon l'organisation internationale.

Mais pour M. Assad, "on ne peut pas parler avec des organisations liées à el-Qaëda (ni) négocier avec des gens qui demandent une intervention militaire en Syrie", en allusion à la Coalition. Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a jugé de son côté qu'une telle conférence ne pouvait décider du sort du président alors que pour l'opposition M. Assad n'a pas sa place dans la transition.

 

(Lire aussi: L’opposition syrienne plus affaiblie que jamais)

 

Autre point de friction possible entre Russes et Occidentaux, le projet de "déclaration de la présidence" proposé par le Luxembourg et l'Australie.

Il appellerait à autoriser les convois d'aide en provenance de pays voisins à franchir la frontière syrienne. Selon des diplomates, la Russie, alliée du régime de Bachar el-Assad et membre permanent du Conseil de sécurité, risque de s'y opposer car l'aide parviendrait alors directement à des zones frontalières tenues par l'opposition.

 

Sur le terrain, l'aviation a mené des raids sur des positions rebelles dans les provinces de Homs et Alep tandis qu'une voiture piégée a "tué et blessé lundi une dizaine de membres de forces du régime" à un barrage à Jdeidé Chibani, à l'ouest de Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Plusieurs obus sont tombés à Damas.

 

 

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