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À La Une - Violences

Plus aucune région n’est épargnée en Irak

Six morts à Erbil, au Kurdistan ; au moins 60 morts à travers le pays.

Un groupe armé a attaqué hier le siège des services de sécurité à Erbil, au Kurdistan irakien. Les attentats sont très rares dans cette région autonome, jusqu’à présent à l’abri des violences.  Azad Lashkari/Reuters

Un groupe armé a attaqué hier le siège des services de sécurité à Erbil, au Kurdistan irakien, a annoncé le ministère kurde de l’Intérieur. Six membres des asayesh, les services de sécurité kurdes, ont été tués et 62 personnes blessées lorsque des kamikazes ont attaqué l’entrée du siège de la sécurité, dans le centre-ville, selon Saman Barzanci, un responsable du ministère de la Santé. Les kamikazes se sont fait exploser après avoir ouvert le feu sur des gardes à l’entrée du bâtiment, tandis qu’une ambulance utilisée par le groupe armé a également explosé.
Les attentats sont très rares dans cette région autonome, jusqu’à présent à l’abri des violences qui font des dizaines de morts chaque jour dans le reste de l’Irak. Erbil n’avait pas été touchée par des attentats à la bombe depuis plusieurs années. Le dernier attentat sanglant dans cette ville remonte au 10 mai 2007, lorsqu’un camion piégé avait explosé, lui aussi près du quartier général des services de sécurité, faisant au moins 14 morts.

Retombées syriennes
Un analyste des problèmes sécuritaires, Ali al-Haidari, a estimé que l’attentat d’hier pouvait être lié aux différends entre les Kurdes et le Front al-Nosra, mouvement jihadiste à la pointe de l’insurrection syrienne. « L’attaque pourrait être une vengeance du Front al-Nosra contre les Kurdes à l’intérieur du Kurdistan », a-t-il dit. Des combats ont récemment opposé des jihadistes de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) et du Front al-Nosra à des éléments des Comités de protection du peuple kurde (YPG) dans le nord-est de la Syrie. À la mi-2012, l’armée syrienne s’était retirée des zones kurdes pour se concentrer sur les autres zones rebelles. Les Kurdes, qui représentent 15 % de la population syrienne, avaient tenté de rester neutres dans le conflit et d’instaurer dans leur région une forme d’autonomie. Depuis plusieurs semaines, des milliers de Kurdes habitant le nord de la Syrie ont fui en direction du Kurdistan irakien. Quelque 161 000 Syriens, pour la plupart Kurdes, ont trouvé refuge en Irak, selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés. « La Syrie a également un effet sur nous », a estimé Ali Moussaoui, porte-parole du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki. L’attaque pourrait être le fait « d’une retombée de la crise syrienne », selon lui.

À Moussayib
En outre, l’attentat intervient une semaine après des élections législatives pour renouveler le Parlement régional du Kurdistan irakien. Des résultats préliminaires, annoncés samedi, confirmaient la prééminence du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) du président du Kurdistan Massoud Barzani, mais marquaient un recul pour son allié, l’Union patriotique du Kurdistan (PUK) du président irakien Jalal Talabani. Les résultats définitifs sont attendus en début de semaine.
Par ailleurs, au moins 14 personnes ont été tuées hier dans d’autres actes de violences en Irak, notamment à Bagdad, Mossoul, Kirkouk, et près de Baaqouba, selon des sources de sécurité. Au sud de la capitale, à Moussayib près de Hilla, au moins 40 personnes sont mortes et 50 autres blessées dans un attentat-suicide contre une mosquée chiite. Le kamikaze s’est fait exploser à l’intérieur même de l’édifice. Le plafond s’est écroulé sur les fidèles qui assistaient à des funérailles.

 

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