Un responsable de la principale composante de la rébellion syrienne a qualifié mercredi de "geste de désespoir" la décision des principaux groupes islamistes de rompre avec elle pour former une alliance incluant un groupe d'el-Qaëda.
Louaï Moqdad, le coordinateur politique et de communication de l'état-major de l'Armée syrienne libre (ASL), a fait assumer à la communauté internationale la responsabilité de cette nouvelle donne, dans une déclaration à l'AFP.
L'ASL est la principale coalition de groupes armés liée à l'opposition en exil au président Bachar el-Assad.
"Le deal russo-américain (sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien) et le manque de volonté de la communauté internationale pour faire tomber le régime sont les deux facteurs derrière" la dernière annonce des groupes rebelles, a déclaré M. Moqdad, joint à Paris. "Ce communiqué est une sonnette d'alarme, un avertissement à la communauté internationale", a-t-il affirmé en parlant d'un "geste de désespoir" des rebelles déçus par le manque d'armement de l'étranger mais aussi par l'opposition en exil jugée déconnectée de la réalité.
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Selon lui, le général Sélim Idriss, chef du Conseil militaire syrien et considéré par les Occidentaux comme l'interlocuteur de référence, a décidé de se rendre "immédiatement" dans les territoires sous contrôle rebelle en Syrie afin "de colmater la brèche et de resserrer les rangs". Il a tenu à préciser que les groupes qui opéraient sous le commandement de l'ASL l'étaient toujours, malgré la nouvelle alliance. "Si la communauté internationale continue avec son indifférence, cela va certainement affaiblir l'ASL", a-t-il toutefois averti.
L'annonce de rompre avec la Coalition nationale syrienne (opposition) à laquelle est liée l'ASL, a été faite mardi soir par 13 factions rebelles, dont la puissante organisation salafiste Ahrar al-Cham, Liwa al-Tawhid, proche des Frères musulmans, et Liwa al-Islam.
Des experts de l'ONU en Syrie
Parallèlement, des experts de l'ONU sont arrivés mercredi en Syrie où ils doivent enquêter sur plus d'une dizaine d'attaques présumées aux armes chimiques, sur fond de tractations internationales sur une résolution sur le désarmement de l'arsenal chimique syrien.
Dirigée par Aake Sellström, l'équipe d'experts des Nations unies est arrivée à Damas en fin de matinée dans un convoi de trois véhicules de l'ONU, selon un photographe de l'AFP sur place. Elle s'était déjà rendue le mois dernier en Syrie où elle avait enquêté sur une attaque à l'arme chimique le 21 août près de Damas, qui avait fait près de 1.500 morts, selon Washington.
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Dans un rapport présenté le 16 septembre, la mission de l'ONU a conclu à l'utilisation de gaz sarin à une large échelle.
Les experts doivent désormais enquêter sur d'autres allégations de recours à l'arme chimique à travers le pays. "Il y a eu d'autres accusations présentées au secrétaire général de l'ONU, datant de mars, contre les deux parties. Il y en a environ 13 ou 14 qui doivent examinées", avait dit récemment à l'AFP M. Sellström. Il a précisé que son équipe espérait être capable de présenter un rapport final sur toutes les accusations "peut-être à la fin octobre".
Les experts ont pour mandat de déterminer si des attaques chimiques ont eu lieu, mais pas de pointer du doigt leurs auteurs. Mais pour Washington, Paris et Londres, le premier rapport de l'ONU ne laisse "aucun doute" quant à la "responsabilité extrêmement claire" du régime syrien. La Russie, fidèle alliée de Damas, a de son côté jugé partial ce rapport et réclamé le retour de la mission en Syrie pour enquêter sur d'autres attaques présumées dont elle accuse les rebelles.
Paris réclame des "mesures coercitives"
L'attaque du 21 août avait conduit Washington à menacer Damas de frappes militaires, une action finalement repoussée sine die suite à l'engagement du régime syrien à démanteler d'ici la mi-2014 son arsenal chimique, après un accord conclu le 14 septembre à Genève entre les Etats-Unis et la Russie.
Si Damas a rendu dans les temps l'inventaire de son arsenal chimique à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), les tractations diplomatiques se poursuivent depuis une semaine en vue de l'adoption d'une résolution à l'ONU sur le désarmement chimique du régime syrien.
Depuis la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, le président américain Barack Obama a réclamé mardi une résolution "ferme" du Conseil de sécurité assortie de "conséquences" pour le régime de Bachar el-Assad s'il ne tenait pas parole sur la destruction de ses armes chimiques.
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Son homologue français François Hollande a lancé un appel similaire au Conseil de sécurité, l'exhortant à adopter une résolution prévoyant "des mesures coercitives, c'est-à-dire sous Chapitre VII, qui ouvriraient la voie à une éventuelle action armée contre le régime en cas de manquement à ses obligations".
Mais le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a réaffirmé que pour Moscou, il n'était "pas question d'adopter une résolution au Conseil de sécurité sous chapitre VII, ni d'application automatique de sanctions ou encore moins de recours à la force". Pour autant, M. Riabkov a admis la "mention" dans la résolution du chapitre en question, ouvrant ainsi l'espoir d'un compromis dans l'actuel bras de fer.
"Le chapitre VII ne peut être mentionné que comme un élément de l'éventail de mesures, si sont détectés (...) des faits comme le refus de coopération, la non-application des engagements, ou si quelqu'un, peu importe qui, a recours à l'arme chimique", a-t-il dit.
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commentaires (5)
Tu parles! les plans des islamistes étaient prêts dès les prémisses de la crise syrienne.les islamistes ne sont ni des déçus,ni des désespérés...par contre ce sont bien des égorgeurs et des assassins!
GEDEON Christian
14 h 26, le 26 septembre 2013