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À La Une - Kenya

Le président kényan annonce la fin du siège du Westgate à Nairobi

"Il y a un nombre incalculable de cadavres éparpillés" dans le bâtiment, selon les islamistes.

Des membres des forces spéciales kényanes sur le toit du Westgate, à Nairobi. CARL DE SOUZA/AFP

Le président kényan Uhuru Kenyatta a annoncé mardi soir que le siège du centre commercial Westgate de Nairobi, occupé depuis samedi par un commando islamiste armé, était terminé.

"Nous avons humilié et vaincu nos assaillants", a déclaré le président, précisant que "cinq terroristes ont été tués par balles, et 11 suspects sont en détention".

 

"J'ai déclaré trois jours de deuil national à partir de demain" mercredi, a ajouté le président.

 

L'attaque du centre commercial Westgate de Nairobi par un commando islamiste a fait 67 morts, dont 61 civils et six membres des forces de l'ordre, a affirmé le président Kenyatta, déplorant des "pertes immenses" pour le pays.

 

La situation était confuse mardi après-midi dans le centre commercial, où les affrontements avaient à l'aube.
Une explosion et des coups de feu sporadiques ont retenti brièvement, suivis quelques heures plus tard par un échange, bref mais intense, de tirs d'armes automatiques.

A la mi-journée, une partie du toit du bâtiment, fragilisé par un incendie qui s'était déclenché lundi, s'est effondrée.


Dans un nouveau message audio mis en ligne sur internet de leur porte-parole Sheikh Ali Mohamud Rage, les shebab somaliens, liés à el-Qaëda répètent avoir attaqué Westgate en représailles d'une intervention militaire kényane lancée en Somalie fin 2011. Et ils réitèrent leurs menaces.

"Que l'armée kényane quitte la Somalie!"
"Nous lançons un avertissement au gouvernement kényan et à tous ceux qui le soutiennent. S'ils veulent la paix, qu'ils quittent notre territoire, qu'ils arrêtent leur ingérence dans nos affaires, qu'ils libèrent nos prisonniers et qu'ils arrêtent toutes les formes de combat contre notre religion", a lancé Mohamud Rage.
Sur un nouveau compte Twitter, ils ont par ailleurs affirmé que "les otages détenus par les moujahidines à l'intérieur du Westgate sont toujours vivants, choqués mais néanmoins vivants". "Il y a un nombre incalculable de cadavres éparpillés" dans le bâtiment pris d'assaut samedi par un commando fortement armé d'une douzaine de personnes, ont-ils décrit.


Lundi soir, le gouvernement kényan avait affirmé que tous les otages piégés dans le bâtiment avaient probablement été secourus. Il avait ajouté que ses forces contrôlaient le Westgate et qu'elles passaient au peigne fin les étages sans rencontrer de résistance. Il était toujours très difficile d'obtenir des informations précises sur l'identité des assaillants, dont trois ont été tués dans les affrontements, selon Nairobi.
Lundi, la ministre kényane des Affaires étrangères, Amina Mohamed, a affirmé depuis New York que deux ou trois Américains et une Britannique faisaient partie du commando.

L'ombre de la "veuve blanche"
La police kényane avait affirmé plus tôt vérifier des informations selon lesquelles la Britannique Samantha Lewthwaite, veuve d'un des kamikazes des attentats du 7 juillet 2005 à Londres, serait "impliquée". Mais Londres a refusé de commenter l'information.


La Cour pénale internationale (CPI), qui poursuit actuellement le président et le vice-président kényans pour crimes contre l'humanité, a proposé son aide en vue de poursuivre les responsables de l'attaque. L'Union africaine (UA), dont une force intervient en Somalie pour combattre les shebab aux côtés des fragiles autorités de Mogadiscio, a, elle, promis d'intensifier sa lutte contre les insurgés.


Au moins 16 étrangers, dont deux Françaises, ont été tués dans l'attaque, aux côtés de nombreux Kényans.
Samedi, au moment de l'attaque, le Westgate, détenu en partie par des Israéliens, était bondé de Kényans et d'expatriés de toutes nationalités. L'attaque est la plus meurtrière à Nairobi depuis celle suicide d'el-Qaëda en août 1998 contre l'ambassade des Etats-Unis, qui avait fait plus de 200 morts.
Des intérêts israéliens au Kenya ont également déjà été la cible d'attaques revendiquées par el-Qaëda: en 2002, un attentat suicide contre un hôtel fréquenté par des touristes israéliens avait tué 12 Kényans et trois Israéliens près de la ville côtière de Mombasa. Presque simultanément, un avion de la compagnie israélienne El Al avec 261 passagers à bord avait échappé de peu aux tirs de deux missiles à son décollage, également à Mombasa.


Dans une capitale connue comme le "hub" de l'Afrique de l'Est, où vivent de nombreux expatriés rayonnant dans toute la région, le Westgate était régulièrement cité par les sociétés de sécurité comme une cible possible de groupes liés à el-Qaëda comme les shebab. Ouvert en 2007, le bâtiment compte restaurants, cafés, banques, un grand supermarché et un cinéma multiplexe qui attirent des milliers de personnes chaque jour.


La classe politique kényane a appelé à l'unité face à la crise. Le vice-président William Ruto a obtenu de la CPI de pouvoir rentrer dans son pays pour gérer la situation. Il comparaît à La Haye pour son rôle présumé dans les violences politico-ethniques qui ont suivi les élections kényanes de 2007 et fait plus de 1.000 morts.
Des milliers de Kényans se sont eux déplacés pour donner leur sang et venir en aide aux victimes.

 

 

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Le président kényan Uhuru Kenyatta a annoncé mardi soir que le siège du centre commercial Westgate de Nairobi, occupé depuis samedi par un commando islamiste armé, était terminé.
"Nous avons humilié et vaincu nos assaillants", a déclaré le président, précisant que "cinq terroristes ont été tués par balles, et 11 suspects sont en détention".
 
"J'ai déclaré trois...

commentaires (2)

Il faut arrêter de parler de "petite minorité" d'islamistes...ce n'est pas une petite minorité,et ce sont des sauvages et rien d'autre...çà suffit avec l'hypocrisie pseudo politique. Une bête enragée est une bête enragée!

GEDEON Christian

16 h 29, le 24 septembre 2013

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Commentaires (2)

  • Il faut arrêter de parler de "petite minorité" d'islamistes...ce n'est pas une petite minorité,et ce sont des sauvages et rien d'autre...çà suffit avec l'hypocrisie pseudo politique. Une bête enragée est une bête enragée!

    GEDEON Christian

    16 h 29, le 24 septembre 2013

  • Une nouvelle boucherie halal... fut inaugurée au centre WestGate à Nairobi....Quel, immense ...pas en avant de l'obscurantisme religieux aux 21 siècle... !

    M.V.

    14 h 43, le 24 septembre 2013

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