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À La Une - Enquête

Rapport « accablant » de l’ONU sur l’attaque chimique en Syrie

Ban réclame que les responsables – qu’il n’a pas désignés – « rendent des comptes ».

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Photo AFP

Les experts de l’ONU qui ont enquêté en Syrie ont trouvé des « preuves flagrantes et convaincantes » de l’utilisation de gaz sarin lors du massacre du 21 août près de Damas, indique leur rapport. La première page du rapport, remis dimanche au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon par le chef des inspecteurs Aake Sellström, ajoute que « des armes chimiques ont été utilisées sur une échelle relativement grande (...) contre des civils, y compris des enfants ». Selon le rapport, « les échantillons environnementaux, chimiques et médicaux que nous avons recueillis fournissent des preuves flagrantes et convaincantes que des roquettes sol-sol contenant du gaz sarin ont été utilisées à Aïn Tarma, Mouadhamiyat al-Cham et Zamalka dans la Ghouta, à la périphérie sud et ouest de Damas le 21 août. Cette conclusion nous inquiète au plus haut point ».


Dans leur rapport, les enquêteurs donnent les noms de trois autres sites qu’ils avaient pour mandat d’inspecter pour vérifier des accusations d’attaque à l’arme chimique, ce qu’ils n’ont pu faire car ils se sont concentrés sur la Ghouta pendant leur séjour d’une dizaine de jours en Syrie en août. Il s’agit de Khan el-Assal, près d’Alep, Cheikh Maqsoud (un faubourg d’Alep) et Saraqeb, près d’Idleb. Ces trois sites avaient fait l’objet d’un accord entre l’ONU et le gouvernement syrien mais l’ONU n’avait jamais révélé les noms des deux derniers. Les Nations unies enquêtent sur 14 cas présumés d’attaques chimiques, a en outre précisé hier à Genève le président de la commission d’enquête mise en place par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, Paulo Pinheiro, ajoutant : « Mais nous n’avons établi ni les responsabilités ni la nature des substances utilisées. »

 

(Repère : Les principaux points du rapport de l'ONU sur les armes chimiques)


Le rapport a été présenté hier en fin de matinée par M. Ban au Conseil de sécurité. Il a qualifié l’utilisation d’armes chimiques de « crime de guerre ». « Les résultats (de l’enquête) sont accablants et irréfutables », a-t-il affirmé, ajoutant : « Les faits parlent d’eux-mêmes (...). La mission (d’enquête) des Nations unies a désormais confirmé sans équivoque et de manière objective que des armes chimiques ont été utilisées en Syrie. » Il a réclamé que les responsables – qu’il n’a pas désignés – « rendent des comptes » pour ce « crime méprisable » et il a demandé au Conseil de prévoir des « conséquences » si Damas ne respectait pas le plan de démantèlement de son arsenal chimique mis au point par Washington et Moscou. « Je demande instamment au Conseil (...) une résolution claire », a déclaré M. Ban, sans toutefois parler de frappe militaire.


Outre les échantillons médicaux et les indices qu’ils ont recueillis, dont des fragments de munitions, les experts, a précisé M. Ban, ont interrogé plus de 50 survivants, médecins ou secouristes. Ceux-ci ont décrit « une gamme de symptômes » allant de l’essoufflement à la perte de connaissance en passant par des irritations oculaires et des nausées. Les secouristes ont « vu de nombreuses personnes gisant sur le sol, beaucoup mortes ou ayant perdu connaissance » et ne portant pas de blessures apparentes, a ajouté M. Ban. Le rapport, a-t-il expliqué, souligne que la température en ce matin du 21 août près de Damas avait chuté entre 2 et 5 heures du matin, créant des conditions favorables pour que le gaz stagne au sol et « pénètre facilement dans les parties basses des habitations où de nombreuses personnes avaient trouvé refuge ».


Le rapport des experts de l’ONU « ne laisse aucun doute » sur son origine et « renforce la position de ceux qui ont dit que le régime est coupable », a réagi pour sa part le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius. La Maison-Blanche a également estimé que le rapport de l’ONU démontrait que le régime Assad en portait la responsabilité.

 

 

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