Le Conseil supérieur grec-catholique a stigmatisé hier « les voix dissonantes » qui s’élèvent pour critiquer les prises de position du patriarche grec-catholique, Mgr Grégoire III Lahham, par rapport aux combats qui se déroulent dans le périmètre de la ville chrétienne syrienne de Maaloula, entre les forces du régime syrien et les combattants de l’opposition.
« Le Conseil supérieur grec-catholique considère que les positions du patriarche Grégoire III Lahham s’inspirent de son sens des responsabilités spirituelles, paroissiales et nationales, ainsi que de son souci de préserver la vie des civils en Syrie et de sa détermination à consolider les principes de paix, de rencontre et de réconciliation entre les groupes, les cultures et les religions », indique le CSG, dans un communiqué qu’il a fait paraître hier, en insistant sur la volonté de Mgr Lahham de « préserver les droits des civils, notamment la présence chrétienne en Orient, en cette période houleuse ».
Selon le texte, « les démarches du patriarche rejoignent celles du Vatican et du Conseil des évêques maronites et se recoupent avec les appels arabes favorables à la présence chrétienne en Orient. Elles tendent à consolider les valeurs de coexistence, de fraternité et de paix ». « Le Conseil supérieur grec-catholique stigmatise les voix dissonantes et les positions parasites émises par certains à l’encontre du patriarche et considère qu’elles reflètent un manque de responsabilité nationale et régionale », poursuit le communiqué qui invite les médias à « traiter les dossiers brûlants avec responsabilité en ces temps exceptionnels que traverse la région ».
Parallèlement, le ministre démissionnaire du Travail, Sélim Jreissati, a dénoncé « les propos impulsifs et rancuniers de l’opposant syrien Michel Kilo, qui avait violemment réagi à la décision de Mgr Lahham d’envoyer une lettre au président américain, Barack Obama, dans laquelle il avait désigné une éventuelle intervention militaire en Syrie comme un “acte criminel” ». Pour M. Jreissati, la réaction de l’opposant syrien « est d’autant plus choquante qu’elle émane d’une personne qu’on prenait pour une intellectuelle ». « Mais le masque est tombé avec l’évolution des événements politiques et de sécurité en Syrie », a-t-il commenté.
Le député Michel Moussa s’est aussi insurgé, dans une déclaration, contre le discours de Michel Kilo, mais sans le nommer, en soulignant qu’il condamne « tous les propos porteurs de discorde et incitant aux divisions et au conflit entre les composantes d’une même société ».
Le président du Conseil central maronite, Wadih el-Khazen, qui a eu hier un entretien avec l’évêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, a dénoncé « les attaques contre Maaloula et leur impact sur la situation des chrétiens au Moyen-Orient », en estimant que ce qui se passe à Maaloula « fait partie d’un plan diabolique visant les minorités dans la région et notamment les chrétiens, devenus une cible de prédilection pour l’intégrisme islamique, qui ne relève d’aucune religion ».
Un autre son de cloche, celui de M. Élie Mahfoud, chef du Mouvement du changement, qui a considéré que l’affaire de Maaloula « est devenu un prétexte à exploiter pour les alliés de Bachar el-Assad au Liban ». « Si le régime syrien voulait réellement protéger les chrétiens, il aurait tout fait pour maintenir son armée à Maaloula et défendre la ville. Il aurait au moins armé ses habitants pour qu’ils puissent se défendre » en cas d’attaques, a-t-il indiqué dans une déclaration, en estimant que Bachar el-Assad « a fait exprès de laisser cette localité livrée à elle-même pour pouvoir se placer, devant la communauté internationale, comme le protecteur des chrétiens ».
M. Mahfoud a ensuite fait référence à une déclaration du patriarche grec-orthodoxe, Youhanna X Yazigi, pour relever que « les médias ainsi que des hommes de religion gonflent les événements qui se déroulent dans la région de Maaloula ».
commentaires (6)
Pauvre chrétienneté en pays d'orient , c'est déjà pas très reluisant en occident, mais si chez nous on a des kilo et des tonnes à faire pour amener cette communauté à rester sur place , c'est grave . Et si on avait accepté que les chrétiens d'orient s'arment et se protègent contre le fanatisme bensaoudique plutôt que de les pousser à l'éxil, l'eurodécadente n'en serait pas voir se dépeupler le M.O de ses fils authentiques !
Jaber Kamel
17 h 08, le 12 septembre 2013