Le 14 Mars met en garde contre « l’exploitation mesquine » par le régime syrien des minorités chrétiennes

Le secrétariat général du 14 Mars a rejeté hier « les tentatives de la part du régime syrien de se poser en protecteur des minorités chrétiennes et autres en Syrie », au terme de sa réunion hebdomadaire à Achrafieh sous la présidence de son coordinateur général, l’ancien député Farès Souhaid.
« Le régime syrien tente de dire au monde entier que sa chute conduira inévitablement à des massacres à l’encontre des chrétiens de la part des musulmans », a indiqué le 14 Mars dans un communiqué publié à l’issue de la réunion. « Nous mettons l’accent sur la nécessité de préserver la sécurité du peuple syrien dans toutes ses composantes, chrétienne et musulmanes, qui est sacrée. Toute agression contre n’importe quel groupe, qu’il soit chrétien ou musulman, pour des raisons confessionnelles, est totalement inacceptable et rejetée », a souligné le 14 Mars.
Le secrétariat général a appelé dans ce cadre « l’opposition syrienne à prendre garde à cette question et à assumer ses responsabilités dans la préservation de la sécurité des citoyens syriens, pour empêcher toute exploitation mesquine » de la part du régime.
« Le pouvoir en place, qui prétend protéger les chrétiens, les expose en fait à de grands dangers. Il s’en sert comme des boucliers, comme il le fait d’ailleurs avec toutes les minorités. Cette “protection” suspecte n’est en fait qu’une tentative vaine de détourner les yeux du monde des crimes qu’il a commis à l’aide des armes chimiques, afin de pouvoir accuser les rebelles de tuer des innocents », souligne le communiqué, qui, tout en appréciant à leur juste valeur « les efforts déployés par les patriarches chrétiens visant à effectuer les démarches nécessaires pour protéger les paroissiens des Églises orientales », a cependant mis en garde contre « les dangers de glisser sur la pente que constitue la défense d’un régime assassin qui ne fait aucune distinction entre chrétiens et musulmans lorsqu’il s’agit de tuer ».
Le secrétariat général du 14 Mars a par ailleurs rejeté en bloc « toutes les formes d’autosécurité pratiquées par le Hezbollah sous différents prétextes, afin de justifier ses patrouilles et son déploiement dans les rues des villages et des municipalités du pays ». « Le Hezbollah exploite les circonstances sécuritaires, dont il est en partie responsable à partir du moment où il a contrevenu à la déclaration de Baabda, aux textes constitutionnels et légaux et où il a torpillé l’action des institutions, afin de mettre la main sur l’État et de spolier les libertés publiques et privées des Libanais », note le communiqué du 14 Mars, pour qui ce comportement constitue « une atteinte flagrante à la loi et à la Constitution », qui « porte atteinte à la convivialité islamo-chrétienne et interislamique ».
Le 14 Mars a appelé l’État à « mettre un terme à ces actions et à veiller à ce que les forces de l’ordre légales prennent en charge la sécurité des citoyens, que ce soit dans la banlieue sud de la capitale, à Tripoli, dans la Montagne, ou sur n’importe quelle parcelle du territoire libanais ».
« Les Libanais sont tous d’accord sur la volonté de préserver la paix civile et appellent à ne pas exposer le Liban à des aventures ou des confrontations qui pourraient conduire à sa destruction. La majorité écrasante d’entre eux refuse également que le Hezbollah maintienne son hégémonie sur la décision de guerre. Le Liban ne peut plus supporter d’être la victime du jeu des nations qui se déroule dans la région ni d’être une boîte aux lettres entre les États-Unis et l’Iran », note enfin le communiqué.
Et de conclure : « Le Hezbollah est arrivé à l’heure de vérité. Il doit soit faire triompher l’intérêt national sur les autres intérêts, soit confirmer qu’il est un bataillon des gardiens de la révolution iranienne dans la région. »
La réunion s’était déroulée en présence notamment de MM. Youssef Doueihi, Rached Fayed, Naufal Daou, Sassine Sassine, Chaker Salamé, Hrair Hovivian, Vatcheh Nourbatlian, Ardim Nanijian, Simon Dergham et Joseph Karam.