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Liban - Minisommet

Sommet Sleiman-Hollande à Nice : un partage d’appréhensions

Le président français s’est entretenu avec son homologue libanais, Michel Sleiman, en marge de la cérémonie d’ouverture des VIIes Jeux de la francophonie à Nice.

Le président français, François Hollande, discutant avec son homologue libanais, Michel Sleiman. Sébastien Nogier/Reuters

Après la cérémonie d’ouverture des VIIes Jeux de la francophonie qui a eu lieu samedi à Nice, le président Michel Sleiman a rencontré, au palais des Rois sardes, le palais préfectoral de Nice, son homologue français François Hollande. Un tête-à-tête qui a permis aux deux chefs d’État de faire le point de la situation sur trois axes, outre un échange de vues sur des questions bilatérales.


Le président Sleiman était arrivé vendredi à l’hôtel Le Méridien, son lieu de résidence, en compagnie de Samir Mokbel, vice-président sortant du Conseil, Gaby Layoun, ministre sortant de la Culture, et de ses conseillers Nagi Abi Assi, Élias Assaf et Adib Abi Akl. C’est bien entendu la partie diplomatique serrée qui se joue en ce moment à propos de la Syrie qui était au centre de ce sommet, avec ses volets diplomatique, politique, militaire, humanitaire et, bien entendu, sécuritaire.


Le chef de l’État français, retour du G20 de Saint Pétersbourg, a expliqué à son hôte la position de la France, précisant que seule une action militaire pourrait « punir » le président syrien Bachar el-Assad pour le bombardement à l’arme chimique du 21 août dernier dans la Ghouta de Damas, précisant que, contrairement à ce qui se disait jusqu’ici, la France et les États-Unis ne sont plus isolés puisque nombre de pays européens et arabes leur expriment leur soutien. M. Hollande a ajouté qu’une telle opération militaire attendrait le soutien du Congrès américain, du Parlement français et le rapport technique de la mission d’experts envoyée par les Nations unies sur les lieux du bombardement. Il a précisé que le but d’une opération militaire contre le régime syrien ne vise nullement à le renverser, mais à l’affaiblir pour le mener à la table d’une négociation politique avec l’opposition syrienne.


En ce qui concerne le Liban, le président Hollande aurait réaffirmé le soutien indéfectible de la France au pays du Cèdre, notamment aux plans politique et militaire, en insistant sur le fait que Beyrouth doit rester en dehors du conflit syrien, malgré l’implication de certaines parties libanaises dans cette guerre. Il aurait souhaité par ailleurs que les autorités libanaises fassent tout ce qui est possible pour éviter des représailles contre des objectifs français au Liban si les frappes contre le régime syrien se concrétisaient.


De source proche de l’Élysée, on apprend que M. Hollande a rappelé que si le Liban subit déjà des dommages collatéraux des événements de Syrie, il peut encore tenir face à ces dangers à condition que les Libanais « fassent quelque chose maintenant », à savoir une entente sur des positions communes même minimales.

 

(Lire aussi : Après les Européens, Kerry mobilise chez les Arabes)


Dans l’entourage de la délégation libanaise, on indiquait qu’outre des questions bilatérales, l’ordre du jour comportait les difficultés du Liban de gérer le flot de réfugiés syriens tant au plan humanitaire qu’au niveau sécuritaire. De plus, le président Sleiman aurait évoqué les dangers au Liban d’une action militaire franco-américaine contre Damas. À savoir la présence prolongée de réfugiés syriens au Liban et l’inquiétude sur l’avenir des chrétiens de Syrie, et, à court terme, des manifestations hostiles à l’Occident dans la rue qui pourraient donner lieu à des débordements.


Parallèlement aux pourparlers franco-libanais, la journée de prières et de jeûne pour la Syrie décrétée par le Vatican et la sévère condamnation des frappes en territoire syrien par le « préposé général » de la Compagnie de Jésus, le père Adolfo Nicolas (également appelé « le pape noir »), ont créé dans les milieux chrétiens de France et d’Europe, ainsi qu’au niveau de partis français (extrême droite, extrême gauche, centristes, et même au sein de l’UMP et du PS) un climat d’inquiétude et d’hostilité à l’égard de la ligne politique du tandem franco-US favorable aux frappes. Le souci des opposants à MM. Hollande et Obama étant essentiellement le chaos en Syrie, la crainte de représailles contre l’Europe et les USA en cas de dérapage ou de prolongation des opérations militaires.


Le président Sleiman a également rencontré à Nice M. Abdou Diouf, président de l’OIF, le président Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire, pays organisateur des prochains Jeux de la francophonie, et, brièvement à l’hôtel Le Méridien, le président sénégalais Macky Sall.

 

 

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