Rechercher
Rechercher

À La Une - conflit

Riyad plaide pour des frappes en Syrie

Assad se dit capable de faire face à toute agression extérieure.

La Syrie est en proie depuis mars 2011 à une révolte populaire devenue guerre civile qui a fait plus de 110.000 morts et a valu à la Syrie d'être suspendue fin 2011 des travaux de la Ligue arabe avant que son siège ne soit réattribué à l'opposition syrienne. Amr Abdallah Dalsh/Reuters

L'Arabie saoudite a plaidé dimanche soir devant la ligue arabe, divisée sur le sujet, pour un soutien à des frappes internationales contre le régime syrien accusé d'une attaque à l'arme chimique près de Damas.

 

"Toute opposition à une action internationale ne peut être qu'un encouragement pour le régime de Damas à poursuivre ses crimes", a déclaré le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud Al-Fayçal, devant ses homologues de l'institution panarabe. Il est "temps de demander à la communauté internationale d'assumer ses responsabilités et de prendre des mesures de dissuasion" contre le régime syrien, a-t-il ajouté.

Selon lui, le peuple syrien, "sentant l'incapacité des Etats arabes à répondre à ses appels à l'aide répétés a été forcé de lancer un appel à l'aide à la communauté internationale".

 

Plusieurs pays arabes s'opposent à toute intervention internationale, avançant notamment le refus d'une "ingérence étrangère". Mais pour le prince Saoud, il est trop tard pour parler d'ingérence, "car c'est le régime de Damas qui a ouvert les portes en faisant entrer les Gardiens de la révolution iraniens et les forces du Hezbollah, jusqu'à ce que la Syrie devienne ce qu'on peut appeler une terre occupée".

 

(Eclairage : Vote du Congrès américain sur la Syrie : une issue très incertaine)

 

Aussitôt après l'allocution du prince Saoud, le chef de la Coalition nationale syrienne, Ahmad Jarba, a plaidé dans le même sens. "Je me tiens aujourd'hui devant vous pour faire appel à vos sentiments de fraternité et d'humanité et je vous demande de soutenir l'opération internationale contre la machine de guerre et de destruction" du régime syrien, a-t-il déclaré.

 

Samedi, le président américain Barack Obama a annoncé sa décision de demander l'autorisation du Congrès avant toute frappe contre le régime syrien, tout en se disant confiante dans le futur vote des élus américains.

Alors qu'une frappe ciblée semblait imminente cette semaine, M. Obama tout comme le président français François Hollande étant déterminés à agir contre le régime syrien, accusé d'avoir "gazé" son peuple, le chef de l'Etat américain a finalement écarté une intervention à court terme, préférant consulter le Congrès, en vacances jusqu'au 9 septembre.

 

Le projet de résolution envoyé aux parlementaires indique que le soutien du Congrès à des frappes "enverrait un signal clair de l'attitude résolue de l'Amérique" à "faire cesser" les attaques chimiques.

L'issue du débat est incertaine, de nombreux parlementaires restant à convaincre, y compris au sein du parti démocrate. Mais l'administration américaine s'est conservé une porte de sortie en assurant que M. Obama n'avait pas renoncé à agir unilatéralement si le Congrès décidait de rejeter une intervention.

 

Damas critique Washington et Paris

A Damas, le président Bachar el-Assad a déclaré dimanche que la son pays "est capable de faire face à toute agression extérieure". Le chef de l'Etat syrien, cité par l'agence officielle SANA, a ajouté que "la Syrie grâce à la résistance de son peuple et de son armée continue d'accumuler les victoires jusqu'au retour de la sécurité et de la stabilité dans le pays".

Le président Assad a fait cette première déclaration à l'occasion d'une rencontre avec un haut responsable iranien, a précisé SANA.

 

(Analyse : Quel serait l'impact d'une attaque alliée sur la guerre en Syrie ?)

 

Plus tôt dans la journée, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Moqdad avait estimé que M. Obama était "hésitant et confus" et avait accusé le gouvernement français d'être "irresponsable" et de soutenir el-Qaëda.

"Le Congrès américain doit faire preuve de sagesse", a-t-il lancé à Damas, après avoir de nouveau nié la responsabilité du régime dans l'attaque du 21 août.

 

Mais dimanche, le secrétaire d'Etat américain John Kerry est de nouveau monté au créneau, assurant que les Etats-Unis avaient reçu et analysé des "échantillons de cheveux et sanguins" prouvant l'utilisation de gaz sarin par le régime le 21 août. "Il s'agit d'un développement très important", a-t-il souligné.

 

Un rapport des services de renseignement américains a fait état de 1.429 morts, dont 426 enfants, dans l'attaque du 21 août. Evoquant un bilan encore provisoire, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a indiqué samedi avoir recensé plus de 500 personnes tuées, dont 80 enfants.

 

De leur côté, mes inspecteurs de l'ONU chargés d'enquêter sur l'attaque chimique ne tireront "aucune conclusion" avant le résultat d'analyses de laboratoire, a précisé l'ONU. Ces analyses pourraient prendre "jusqu'à trois semaines", selon l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques.

 

(Eclairage : La rébellion syrienne veut tirer profit de frappes occidentales)

 

Dimanche soir, l'Elysée n'avait pas réagi au changement de cap de M. Obama.

Mais le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a estimé que la France ne pouvait agir seule en Syrie, insistant sur la nécessité d'une coalition internationale pour intervenir. "Si le Conseil de sécurité (des Nations unies) est empêché d'agir", en raison de l'opposition des Russes et des Chinois, "une coalition doit se former. Elle doit être, c'est la position de la France, le plus large possible", a-t-il déclaré au Grand rendez-vous Europe 1 - iTélé - Le Monde.

M. Valls a par ailleurs assuré qu'il y a actuellement "plus d'une centaine de Français ou de résidents en France" qui combattent en Syrie, soit dans les forces d'opposition au régime, soit au sein de groupes jihadistes.

 

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a, quant à lui, souligné dimanche qu'Israël restait "prêt à tous les scénarios".

 

(Lire aussi: Intervention militaire en Syrie : Hollande sous la pression de l'opposition)

 

"Agression contre la nation arabe et islamique" 

Dimanche, l'institution d'Al-Azhar au Caire, plus haute autorité de l'islam sunnite, s'est également déclarée hostile à toute éventuelle frappe américaine en Syrie y voyant une "agression contre la nation arabe et islamique".

Pour sa part, le Pape François a décrété dimanche une journée de jeûne dans le monde entier le 7 septembre pour la paix en Syrie, condamné l'usage des armes chimiques et réitéré son opposition à une intervention armée.


Le vote au Congrès américain interviendra après le sommet du G20 des 5 et 6 septembre en Russie.
Moscou, principal allié de la Syrie, a dépêché deux nouveaux bateaux de guerre en Méditerranée.
Ces derniers jours, les Etats-Unis avaient également renforcé leurs capacités près des côtes syriennes, avec cinq destroyers équipés de missiles de croisière capables de mener des attaques ciblées contre des infrastructures stratégiques du régime. Selon le New York Times, le FBI a par ailleurs renforcé sa surveillance des Syriens vivant aux Etats-Unis pour prévenir toute action de représailles en cas de frappes américaines.


 

Lire aussi

Assurances tous risques, l'Editorial de Issa Goraieb

 

Bagatelles pour un massacre (bis), le billet de Ziyad Makhoul

 

Interrogations sur le rôle du Hezb en cas de frappes, les pro-Occidentaux confiants, l’éclairage de Philippe Abi-Akl

 

Commentaire

Diplomatie et double langage 

 

Voir aussi notre dossier

Repères : vers une intervention militaire étrangère en Syrie
L'Arabie saoudite a plaidé dimanche soir devant la ligue arabe, divisée sur le sujet, pour un soutien à des frappes internationales contre le régime syrien accusé d'une attaque à l'arme chimique près de Damas.
 
"Toute opposition à une action internationale ne peut être qu'un encouragement pour le régime de Damas à poursuivre ses crimes", a déclaré le ministre saoudien...

commentaires (6)

Ce qui échappe encore à cette simple "caisse à sous" (sans mérite personnel bien sûr) bruyante qu'est riad, c'est que le défi Syrien est devenu "un problème INTERNE" à leurs maitres et alliés occidentaux... Et que les alliés sionistes de leurs alliés font grave dans leurs culottes à l'étoile davidienne.. et pour cause.. Ce qui en soi est une victoire hautement symbolique et stratégiquement de retraite vers les lignes arrières portant avec soi embarras, doutes et mauvaises nouvelles... faut voir la gueule des lignes arrières en les voyant revenir pour leur demander "alors qu'est-ce qu'on fait?".

Ali Farhat

13 h 02, le 02 septembre 2013

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • Ce qui échappe encore à cette simple "caisse à sous" (sans mérite personnel bien sûr) bruyante qu'est riad, c'est que le défi Syrien est devenu "un problème INTERNE" à leurs maitres et alliés occidentaux... Et que les alliés sionistes de leurs alliés font grave dans leurs culottes à l'étoile davidienne.. et pour cause.. Ce qui en soi est une victoire hautement symbolique et stratégiquement de retraite vers les lignes arrières portant avec soi embarras, doutes et mauvaises nouvelles... faut voir la gueule des lignes arrières en les voyant revenir pour leur demander "alors qu'est-ce qu'on fait?".

    Ali Farhat

    13 h 02, le 02 septembre 2013

  • IL ÉTAIT TEMPS ! ENFIN......

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 04, le 02 septembre 2013

  • L'ADAGE DIT QUE QUAND L'OURAGAN TARDE À SE FORMER IL VIENT TRÈS FORT !

    SAKR LOUBNAN

    09 h 23, le 02 septembre 2013

  • Qu'est ce que je me marre en ce moment, les pauvres !!!

    Jaber Kamel

    22 h 57, le 01 septembre 2013

  • Septembre est le mois porte malheur des américains . 9 ou 11 septembre un vrai drame dans le monde des superstitions pour revivre un nouveau drame . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    17 h 01, le 01 septembre 2013

  • Choix cornélien ! le 11 septembre ferait bizarre...

    M.V.

    14 h 37, le 01 septembre 2013

Retour en haut