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À La Une - Liban - Agroalimentaire

Le marché de la bière libanaise, une consommation encore timide

Depuis la création de la première bière libanaise il y a 80 ans, le marché local a été dominé, durant la majeure partie de son histoire, par une marque unique. Néanmoins, les récentes années ont vu la naissance d’un mouvement axé sur les bières artisanales, apportant un changement... rafraîchissant.

Comparé à la moyenne de 80 litres par personne par an (l/p/a) consommés aux États-Unis et à celle de 75 l/p/a en Europe, le Liban tend à faire pâle figure avec 5,5 l/p/a, a relevé le rapport de la BlomInvest.

Le marché de la bière au Liban est estimé à 29 millions de litres consommés annuellement, a indiqué dans un rapport le Lebanon Brief de la BlomInvest. Cela place le Liban en 90e position au classement international de la consommation par personne, sur 123 pays recensés.
Comparé à la moyenne de 80 litres par personne par an (l/p/a) consommés aux États-Unis et à celle de 75 l/p/a en Europe, le Liban tend à faire pâle figure avec 5,5 l/p/a, a relevé le rapport. Néanmoins, a-t-il ajouté, même si l’on prend en compte que près de la moitié du pays ne consomme pas de breuvages alcoolisés pour des raisons religieuses et que le ratio double alors à 10 ou 11 l/p/a, la moyenne demeure basse.
« Cela s’explique par des facteurs culturels, a noté la BlomInvest, la bière au Liban étant principalement consommée dans un optique d’étancher la soif ou pour égayer une journée à la plage. » Or les consommateurs européens ou américains ont plutôt tendance à privilégier la bière comme boisson de choix, « à table ou en soirée, ou même quotidiennement, pour se détendre après le travail », a souligné le rapport. De plus, a-t-il rappelé, le Liban n’a pas tant une culture de la bière que celle du vin, avec plus de 30 domaines, en raison des prédispositions naturelles du pays sur le plan de la viniculture.

Almaza : un règne de 80 ans
Les marques importées, comme Budweiser, Heineken et Corona, représentent 21 % du marché local, tandis que la part de 961 Beer, une marque libanaise relativement jeune, est estimée à 5 % (environ 1,6 million de litres). Pour sa part, la marque nationale, Almaza, fondée en 1933 par la famille Jabre, continue de régner sur le marché avec quelque 24 millions de litres produits annuellement.
Ce succès s’explique par deux événements, a expliqué le rapport : le premier, qui remonte au début des années 60, est l’association d’Almaza avec la bière Amstel (elle-même rachetée plus tard par le géant Heineken).
L’un des fondateurs d’Almaza a, à l’époque, eu l’idée de proposer une participation de l’ordre de 10 % à la marque hollandaise en échange de son expertise technique. Cette collaboration a permis à la marque libanaise d’améliorer sa capacité et sa qualité de production. Le second est l’implantation de Heineken au Liban, le brasseur néerlandais ayant racheté Almaza et Laziza en 2002 et 2003. En faisant de Laziza une boisson uniquement non alcoolisée, Heineken a permis à Almaza de consolider sa position en tant que seule bière locale sur le marché, a expliqué la BlomInvest.

Les bières artisanales débarquent en force
Néanmoins, ce statut incontesté vacille en 2006 en raison de l’apparition de la bière blonde 961 Beer, lancée par Mazen Hajjar et ses amis. Conçue à la manière d’une start-up, la brasserie est née dans la cuisine de ce jeune entrepreneur, qui s’est simplement appuyé sur du matériel de cuisine basique et des guides spécialisés.
Officiellement lancée sur le marché en 2007, la 961 Beer a également apporté de la diversification aux consommateurs, se déclinant en plusieurs variétés allant de la blonde à la brune. Face à la très forte demande, la brasserie a fermé ses portes en 2010 pour être remplacée par une structure qui produit aujourd’hui 2 millions de litres annuellement et emploie 15 salariés.
« Mais 961 Beer a encore du chemin devant elle avant d’être rentable », a affirmé M. Hajjar à la BlomInvest, expliquant que les coûts de production sont élevés, « d’autant plus que les ingrédients-clés sont importés d’Allemagne, de République tchèque et des États-Unis (...) les graines requises pour fabriquer de la bière n’étant pas disponibles au Liban ».
De fait, a-t-il noté, les frais de transport des matières premières viennent s’ajouter aux taxes douanières et autres taxes, ce qui représente des charges conséquentes et influe sur la profitabilité de l’entreprise. « Même les bouteilles sont importées car les produire localement consommerait beaucoup trop d’énergie » et coûterait trop cher, a souligné le rapport. Mais il rappelle que les brasseurs ne peuvent échapper à une facture énergétique de taille, « environ 10 fois plus élevée qu’en Europe ou aux États-Unis, selon M. Hajjar.
Face aux coûts élevés dont souffre l’industrie de la bière, la fabrication artisanale pourrait représenter une alternative moins onéreuse, a relevé la BlomInvest. Une nouvelle bière “maison”, baptisée Shtrunz, a d’ailleurs récemment été lancée lors d’une dégustation. Son créateur, le Germano-Libanais Émile Strunc, la fabriquait depuis 1995 durant ses loisirs. Passionné, il a affirmé sa volonté d’étendre « petit à petit » ses activités et a récemment augmenté sa capacité de production à 100 litres par brassage.

 

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