Contrôles plus stricts aux barrages routiers, renforcement des mesures de sécurité, repositionnement des forces armées, Damas se prépare progressivement à une confrontation avec les Occidentaux.
Face à la perspective d’une frappe, Rana ressent une « profonde inquiétude ». Elle a décidé de quitter sa maison à Qoudsaya, au nord de Damas, pour aller chez ses parents dans le quartier de Mazraa, au centre-ville. « Rester chez moi serait dangereux. Avec mon mari, nous allons chez mes parents le temps que les choses s’éclaircissent », explique-t-elle. Sa maison se trouve sur le mont Qassioun, qui abrite nombre de bases militaires ainsi que des positions d’artillerie souvent utilisées pour viser la banlieue. De même, Ayssar a plié bagage avec sa femme et leurs deux enfants pour les conduire à Beyrouth, où ses beaux-parents ont loué une maison. Son appartement se trouve juste à côté du bâtiment de l’armée de l’air dans le quartier d’Abou Remmaneh, une cible quasi assurée des frappes occidentales.
Dans la capitale syrienne, place forte du régime, la tension est palpable. L’ambiance est à la mobilisation. Les policiers dans leurs voitures sont prêts à faire face à tout désordre. Des agents de sécurité patrouillent en armes dans certaines rues. Depuis plusieurs mois, la moitié des rues à Damas sont fermées à la circulation, les barrages et des sacs de sable protègent les bâtiments publics. Hier matin, Ammar a mis plus de trois heures pour se rendre à son lieu de travail à Damas depuis Qtaïfé, à 50 km au nord-est de la capitale. « Il y avait un monde monstre, les soldats ont renforcé leurs contrôles, ils ont inspecté toutes les voitures. J’ai l’impression d’avoir fait un long voyage », raconte-t-il, l’air fatigué. Lana, 30 ans, travaille dans une importante organisation humanitaire. Elle affirme que beaucoup de ses collègues ont pris des congés et « comptent voyager en Europe ».
En cas de frappes occidentales, l’armée syrienne se prépare à la pire des hypothèses, a affirmé un responsable des services de sécurité. « Nous travaillons, comme le font toutes les armées du monde, sur le pire des scénarios. Nous prenons les mesures pour protéger le pays de la frappe et préparer les conditions d’une riposte adéquate », explique-t-il. Dans les hôpitaux, la présence des forces de l’ordre a été augmentée. L’armée a d’ailleurs commencé à se repositionner ces dernières 48 heures à Damas, mais aussi à Homs et à Hama.
Face à la perspective d’une frappe, Rana ressent une « profonde inquiétude ». Elle a décidé de quitter sa maison à Qoudsaya, au nord de Damas, pour aller chez ses parents dans le quartier...