Michel Moawad, à Tripoli : Pas de solution en dehors de l’État

Le chef du mouvement de l’Indépendance, Michel Moawad, a effectué hier une tournée à Tripoli à la tête d’une délégation du mouvement, comprenant notamment l’ancien député Jawad Boulos et plusieurs responsables de son courant. M. Moawad a notamment rendu visite à l’ancien directeur général des FSI, le général Achraf Rifi, aux dignitaires sunnites de Dar el-Fatwa à Tripoli, aux députés Mohammad Kabbara et Samir el-Jisr, au ministre Fayçal Karamé et à l’ancien député Misbah el-Ahdab. Il s’est par ailleurs entretenu par téléphone avec le Premier ministre sortant Nagib Mikati et avec le ministre Mohammad Safadi, qui étaient en dehors de Tripoli. M. Moawad a ensuite assisté à la messe à la cathédrale Saint-Maron de Tripoli.
Dans une déclaration faite à l’issue de sa visite à l’ancien directeur des FSI, Michel Moawad a notamment souligné que le général Rifi et lui-même ont foi « dans la même cause, qui est celle de la modération et de la coexistence islamo-chrétienne, une cause qui est celle du pluralisme de Tripoli et de son ouverture ». Stigmatisant en outre le double attentat de vendredi dernier dans la capitale du Nord, M. Moawad a souligné que « l’autosécurité ne saurait préserver le Liban ». « La voie la plus facile est de se laisser entraîner dans la discorde et dans le langage des voitures piégées, mais où cela nous mènerait-il ? s’est interrogé M. Moawad. La seule solution est le retour aux constantes du pacte national, à la Constitution et à l’État. Ce n’est pas en vidant l’État de son essence que l’on protégerait le Liban. Ce qui s’est produit a prouvé que le fait de s’ingérer dans les affaires d’autrui ne protège personne au Liban. »
En conclusion, Michel Moawad a affirmé, dans une allusion à peine voilée au Hezbollah, que « celui qui rejette l’extrémisme ne combat pas la modération ».