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À La Une - Tension

Raid israélien au Liban en représailles à des tirs de roquettes

L'attaque a visé une position du FPLP-CG d'Ahmad Jibril, un groupe palestinien proche du régime syrien.

Au Liban-Sud, un membre de la FINUL montant la garde près de l'endroit où quatre roquettes ont été tirées, le 22 août 2013, vers Israël. Mahmoud Zayyat/AFP

L'armée de l'air israélienne (IAF) a mené un raid aérien au Liban vendredi, quelques heures après le tir de quatre roquettes vers le nord de l’État hébreu revendiqué par un groupe lié à el-Qaëda.

 

"L'IAF a ciblé un site terroriste situé entre Beyrouth et Saïda en réponse aux quatre roquettes lancées sur le nord d'Israël hier", indique un communiqué de l'armée israélienne. "Les pilotes ont dit avoir touché leur cible directement".

 

Le raid a visé une position d'un groupe palestinien proche du régime syrien, a rapporté l'Agence nationale d'information (ANI, officielle). "L'aviation de l'ennemi israélien a lancé un raid à l'aube dans la vallée de Naamé sur une position du Front populaire de libération de la Palestine-commandement général (FPLP-CG)", a indiqué l'agence en référence au groupe mené par Ahmad Jibril et connu pour son soutien au régime du président syrien Bachar el-Assad.

Une source sécuritaire libanaise a précisé qu'un missile était tombé près d'un réseau de tunnels utilisés par le FPLP-CG.

 

Le porte-parole du FPLP-CG, Ramez Moustapha, a affirmé à l'AFP que "vers 04H00 (01H00 GMT), l'aviation israélienne a lancé un obus sur la vallée de Naamé, sans faire ni victimes, ni dégâts". Mais il a démenti à l'AFP tout lien entre son groupe et le tir de roquettes sur l'Etat hébreu la veille.

"Le FPLP-CG n'a rien à voir avec l'affaire des roquettes. Au contraire, nous estimons que le timing de ces roquettes est assez suspect, il y a des points d'interrogation", a-t-il dit dans un appel téléphonique. "Les Israéliens tentent tout le temps de semer la dissension entre Palestiniens et Libanais", a-t-il ajouté.

 

 

El-Qaëda derrière l’incident ?

Les tirs de roquettes ont été revendiqués sur Twitter par un responsable des Brigades Abdallah Azzam, un groupe lié à el-Qaëda qui avait déjà revendiqué des attaques similaires contre l’État hébreu en 2009 puis 2011.

 

"Les Brigades Abdallah Azzam ne se trouvent pas à Naamé", a précisé le porte-parole du FPLP-CG.

La chaîne israélienne 10 a également indiqué hier que "des groupes sympathisants avec el-Qaëda seraient derrière le tir de roquettes" et la chaîne al-Jadeed rapportant en soirée de sources sécuritaires autorisées que "les forces de l’ordre libanaises ont trouvé des pistes importantes dans le cadre de l’enquête et les coupables ne sont pas libanais".

 

Aucune des roquettes, "probablement tirées par une organisation jihadiste internationale", n’a atterri sur le territoire israélien, a déclaré pour sa part hier un porte-parole de l’armée israélienne, le lieutenant-colonel Peter Lerner, qui a relevé que les projectiles ont pu chuter "dans la mer ou autre part". M. Lerner a ajouté que l’espace aérien du nord d’Israël avait été fermé à la suite de ce qu’il a qualifié d’"attaque gratuite contre les citoyens israéliens".

L’armée israélienne a précisé que son système de défense antimissile Iron Dome avait intercepté l’une des "trois ou quatre roquettes tirées depuis le sud de Tyr", l’interception ayant eu lieu entre Nahariya et la ville d’Acre, plus au sud.

 

Un autre porte-parole a affirmé qu’il voyait dans cette attaque un "incident isolé".

Une source au sein des services de renseignement libanais a précisé que les roquettes avaient été tirées à partir de deux secteurs, à l’est et au sud de la ville de Tyr. L’armée libanaise a découvert quatre plateformes en bois ayant été utilisées pour les lance-roquettes dans la région d’al-Haouch, au sud-est de Tyr, dans des vergers à environ 20 kilomètres de la frontière avec Israël. L’armée a encerclé le site et interdit à quiconque de s’en approcher, alors que des avions israéliens survolaient la région.

 

 

Condamnations libanaises

Les tirs de roquettes ont été fermement stigmatisés au Liban.

Le président Michel Sleiman a condamné les tirs, estimant qu'il s'agissait d'une violation de la résolution 1701 des Nations unies et de la souveraineté du Liban, appelant les autorités à démasquer les responsables et à les traduire en justice.

 

Le Premier ministre démissionnaire Nagib Mikati a ainsi estimé qu’il s’agit d’"une tentative de déstabiliser la sécurité du pays et qui constitue une violation flagrante de la 1701". Le Premier ministre désigné Tammam Salam a lui aussi dénoncé le lancer de roquettes, le qualifiant de "suspect". "Cet incident pourrait causer des problèmes au Liban et lui faire valoir des attaques ennemies de la part d’Israël", a-t-il dit. Le député Abdel Majid Saleh, membre du bloc parlementaire de Nabih Berry a estimé que l’objectif de cet incident est de semer le trouble dans la zone d’opération de la Finul et de l’armée. "À la suite de la décision de l’Union européenne d’inscrire la branche armée du Hezbollah sur sa liste des organisations terroristes, nous avions mis en garde contre l’exploitation de cette décision par les forces jihadistes pour troubler la sécurité du Liban-Sud et semer le doute dans les rangs de la Finul", a-t-il rappelé.


Le commandant de la Finul, le général Paolo Serra, a affirmé dans un communiqué publié par la force onusienne que "le tir de roquettes constitue une violation de la 1701 qui met les civils en danger et révèle que des personnes désirent déstabiliser la région".

 

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a pour sa part dénoncé vendredi les tirs de roquettes contre Israël et "appelé ceux qui sont impliqués à faire preuve du maximum de retenue et à coopérer avec la Finul pour éviter une escalade".


Israël prend "très au sérieux" cette attaque

"Quiconque nous fait du mal, ou tente de nous faire du mal, devrait savoir que nous le frapperons", avait averti, jeudi soir, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, lors d’une intervention télévisée.

 

Arieh Herzog, un ancien directeur de l’Organisation de défense balistique, qui dépend du ministère de la Défense, a averti de son côté que ce genre d’attaque pourrait provoquer une action "très sérieuse" de la part d’Israël. Il a souligné par ailleurs que les capacités de défense balistique de l’État hébreu étaient "bien meilleures" qu’elles ne l’étaient lors de la guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006. "Nous n’avons pas suffisamment de batteries (Iron Dome) pour couvrir chacune des villes en Israël, a-t-il dit aux journalistes. Mais il y a eu un grand changement depuis la deuxième guerre du Liban. À l’époque, de nombreuses roquettes se sont abattues sur le nord d’Israël. Notre système de défense est bien meilleur aujourd’hui", a-t-il assuré. Iron Dome a été conçu pour intercepter des roquettes à courte portée et des obus d’artillerie tirés d’une portée de 4 à 70 km, similaires aux milliers d’engins que le Hezbollah et le mouvement palestinien Hamas ont tirés contre le territoire israélien.




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L'armée de l'air israélienne (IAF) a mené un raid aérien au Liban vendredi, quelques heures après le tir de quatre roquettes vers le nord de l’État hébreu revendiqué par un groupe lié à el-Qaëda.
 
"L'IAF a ciblé un site terroriste situé entre Beyrouth et Saïda en réponse aux quatre roquettes lancées sur le nord d'Israël hier", indique un communiqué de l'armée israélienne....

commentaires (2)

CEUX QUI ONT TIRÉ CES ROQUETTES, POUR METTRE LE FEU AUX POUDRES DANS LE PAYS, TRÈS POSSIBLE AUTEURS DES ABJECTS ATTENTATS !

SAKR LOUBNAN

17 h 55, le 23 août 2013

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Commentaires (2)

  • CEUX QUI ONT TIRÉ CES ROQUETTES, POUR METTRE LE FEU AUX POUDRES DANS LE PAYS, TRÈS POSSIBLE AUTEURS DES ABJECTS ATTENTATS !

    SAKR LOUBNAN

    17 h 55, le 23 août 2013

  • Le raid aérien bien ciblé contre les palestiniens prouve encore une fois la suprématie du service des Renseignements israélien . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    12 h 32, le 23 août 2013

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