Pour des experts, les États-Unis sont donc tiraillés, pris en étau, entre morale et réalisme politique et peinent à articuler une diplomatie cohérente sur l’Égypte : comment combiner la promotion de la démocratie et des droits de l’homme et la protection de « leurs intérêts de sécurité nationale », c’est-à-dire ménager leur alliance avec un pays pivot de la stabilité au Moyen-Orient. D’un côté donc, l’administration Obama condamne la répression « lamentable » des manifestations pro-Morsi, réclame le retour de la démocratie et menace de geler son aide militaire et économique de 1,55 milliard de dollars par an. De l’autre, elle évite soigneusement de qualifier de « coup d’État » le renversement de M. Morsi, accepte de facto le nouveau régime installé par l’armée et s’interdit de parler de « guerre civile ».
Le département d’État résume d’ailleurs parfaitement son dilemme. « Nous devons prendre des décisions fondées sur nos intérêts de sécurité nationale mais aussi sur nos valeurs et nos principes. (...) C’est un numéro d’équilibriste », explique la porte-parole adjointe du ministère, Marie Harf. De fait, aux yeux de Gregory Gause, professeur de sciences politiques à l’université du Vermont, le débat entre valeurs morales et intérêts stratégiques nationaux agite la diplomatie américaine depuis la présidence Jimmy Carter (1977-1981) qui avait érigé les droits de l’homme en pièce maîtresse de sa politique étrangère. « Il y a toujours eu cette tension. L’intérêt stratégique national à court terme l’a en général emporté sur la démocratie et les droits de l’homme. Nous y sommes en Égypte », pense l’expert.
(Source : AFP)
Si l'administration Obama "prenait des décisions" avec le moindre "fondement sur ses valeurs et ses principes", elle aurait fourni dès le début de la révolution syrienne les armes nécessaires à l'opposition pour qu'elle défende son peuple du génocide et qu'elle déloge la dictature nazie. D'autre part il y a lieu de se demander comment, en laissant ainsi sans armes ladite révolution à sa faiblesse et les jihadistes d'al-Qaeda s'implanter en Syrie, l'administration Obama sauvegarde "ses intérêts de sécurité nationale". Tout indique la plus grande sottise dans la passivité de cette administration
11 h 50, le 23 août 2013