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Lifestyle - Cinéma

« The Butler », une leçon d’histoire depuis les cuisines de la Maison-Blanche

Oprah Winfrey, Forest Whitaker, Robin Williams, Mariah Carey... Une brochette de stars pour narrer la lutte des droits civiques aux États-Unis.

De gauche à droite : Lee Daniels, Oprah Winfrey et Forest Whitaker lors de la première de « The Butler » à Los Angeles.     Alberto E. Rodriguez/Getty Images/AFP

Embrassant plus de 50 ans d’histoire et une dizaine de présidents américains, The Butler retrace la lutte pour les droits civiques aux États-Unis à travers la vie et la longue carrière, largement romancées, du majordome afro-américain de la Maison-Blanche. Librement inspiré de la vie d’Eugene Allen, qui fut de fait employé à la Maison-Blanche pendant 34 ans, le film de Lee Daniels sort demain sur les écrans nord-américains (le 11 septembre en France) et fait déjà figure de candidat sérieux aux prochains oscars. Lee Daniels, réalisateur de Precious et du récent Paperboy, a bâti sur Eugene Allen – décédé en 2010 à l’âge de 90 ans – un nouveau personnage, Cecil Gaines (interprété par Forest Whitaker), que l’on suit des champs de coton de la Géorgie ségrégationniste à l’élection de Barack Obama en 2008. Sous les yeux de ce personnage placide, discret et silencieux – « Tu n’entends rien, tu ne vois rien, tu ne fais que servir », lui ordonne le maître d’hôtel lors de son premier jour de travail à la Maison-Blanche – se déroule la grande histoire de la lutte des Afro-Américains pour les droits civiques.
Ségrégation, Freedom Riders, Martin Luther King, Black Panther Party, grandes manifestations... le film embrasse fidèlement les grandes étapes du mouvement, au risque parfois de les survoler, mais parvient à enraciner son discours dans des personnages de chair et de sang. Il y a Cecil, bien sûr, mais aussi sa femme Gloria (incarnée par l’actrice et animatrice de télévision Oprah Winfrey) ou ses fils Louis (David Oyelowo) et Charlie (Elijah Kelley), aussi opposés que possible, le premier optant pour le militantisme radical et le second choisissant de s’enrôler pour la guerre du Vietnam. Dans un récent entretien au New York Times, Forest Whitaker affirmait : « Il y a quelque chose qu’on ne dit pas : pourquoi ces histoires ne sont-elles pas traitées davantage ? Parfois les gens ont peur de regarder en face ce qui se passe (...). Le fait est que beaucoup des problèmes sociaux (montrés dans le film) sont encore d’actualité. »

Taillé pour les récompenses
Dans le même entretien, Oprah Winfrey, que l’on n’avait plus vue au cinéma depuis Beloved de Jonathan Demme en 1998, rappelle que l’actrice Viola Davis avait été critiquée pour avoir joué une énième domestique noire dans La couleur des sentiments (2011). « Pourquoi faut-il raconter cette histoire ? Pourquoi devons-nous continuer à interpréter des domestiques? » demande-t-elle. « Parce que c’est arrivé et que sans eux, aucun d’entre nous ne serait ici aujourd’hui. Ma mère était domestique, ma grand-mère était domestique et sa mère était domestique. » L’actrice, nommée à l’oscar du second rôle en 1986 pour La couleur pourpre et récompensée en 2011 par un oscar d’honneur pour son action humanitaire, a également su tenir tête à Lee Daniels, notamment pour une scène qui suit immédiatement l’assassinat de JFK et où Gloria, lassée des absences de Cecil, refuse de réconforter son mari, avant de se raviser. « Il en faisait une telle garce que je lui ai dit : Jeune homme, cet assassinat a fait à ce pays ce que lui fera plus tard le 11-Septembre. Tout le monde pleurait et je crois qu’elle devrait avoir un peu de compassion », raconte-t-elle.
Produit par les frères Weinstein, grands sorciers des oscars – ils furent les artisans des 5 statuettes de The Artist –, The Butler semble taillé pour récolter de nombreux prix. La rumeur hollywoodienne parle déjà d’une nomination pour Oprah Winfrey, ou pour Forest Whitaker, oscarisé en 2006 pour son incarnation du dictateur Amin Dada dans Le dernier roi d’Écosse. Le film bénéficie en outre d’une brochette de seconds rôles prestigieux, de Mariah Carey à Lenny Kravitz, en passant par Robin Williams, Vanessa Redgrave, John Cusak, Liev Schreiber ou Jane Fonda, qui se glisse dans le tailleur de la Première dame Nancy Reagan.

Source : AFP)
Embrassant plus de 50 ans d’histoire et une dizaine de présidents américains, The Butler retrace la lutte pour les droits civiques aux États-Unis à travers la vie et la longue carrière, largement romancées, du majordome afro-américain de la Maison-Blanche. Librement inspiré de la vie d’Eugene Allen, qui fut de fait employé à la Maison-Blanche pendant 34 ans, le film de...

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