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Toute la splendeur de la Ville Lumière vue de la tour Saint-Jacques

"A chaque fois que je monte ici, j'ai l'impression d'être debout dans un plan-relief. J'ai vu des vieux Parisiens pleurer de joie face à ce spectacle".

La légendaire tour Saint-Jacques, à Paris, ouverte au public depuis juillet jusqu'à mi-septembre. AFP PHOTO / MIGUEL MEDINA

Du haut de ses 54 mètres en plein cœur de Paris, elle offre une vue à couper le souffle sur la Ville Lumière : la flamboyante et légendaire tour Saint-Jacques, vieille de près de cinq siècles, s'ouvre enfin au public.


"A chaque fois que je monte ici, j'ai l'impression d'être debout dans un plan-relief. J'ai vu des vieux Parisiens pleurer de joie face à ce spectacle", commente, ému, Rémi Rivière.
Directeur de l'association de gestion du patrimoine, "les amis de la tour Jean-Sans-Peur", cet archéologue de 57 ans est à l'origine de l'ouverture au public de plusieurs édifices parisiens oubliés et, depuis juillet jusqu'à mi-septembre, de la célèbre tour de style gothique flamboyant qui trône, solitaire, à deux pas du Châtelet.
Il s'est donné pour mission de "faire revivre le patrimoine en déshérence : l'accès pour tous de bâtiments historiques restaurés mais fermés au public".


Sous le regard des chimères et gargouilles monstrueuses, sculptées au fil des siècles sur ce qui fut un clocher d'église, il gravit les 300 marches de la tour plusieurs fois par jour, accompagné d'un groupe de 17 personnes au maximum.
"Le succès a été immédiat", commente l'archéologue, qui a déjà fait revivre la moyenâgeuse Tour Jean-Sans-Peur, près des Halles, et le pavillon des plaisirs de l'Ermitage (XVIIIe) dans le 20e arrondissement de Paris.


Car hormis l'extraordinaire vue qu'elle offre du haut de sa terrasse octogonale dotée d'un dôme de zinc, la tour Saint-Jacques recèle bien des mystères, explique M. Rivière qui espère pérenniser les visites à l'année.
A commencer par une statue de Blaise Pascal, installée entre quatre contreforts au pied de la tour où le célèbre philosophe et physicien aurait mené des expériences sur la pesanteur de l'air.
"Les légendes sont nées au fil des siècles nourries de la triple vie, religieuse, industrielle et scientifique, de la tour, un édifice +romantique+ par excellence, objet de tous les fantasmes", explique Rémi Rivière. La tour a notamment inspiré Gérard de Nerval et Gaston Leroux ainsi que les surréalistes "qui invoquaient son fantôme à la nuit tombée", raconte M. Rivière.

 

Hormis l'extraordinaire vue qu'elle offre du haut de sa terrasse octogonale dotée d'un dôme de zinc, la tour Saint-Jacques recèle bien des mystères.  AFP PHOTO / MIGUEL MEDINA

 


Achevée en 1523 dans l'un des plus anciens quartiers de la capitale, la tour est le seul vestige d'une église, Saint-Jacques-de-la-boucherie - du nom de la puissante corporation des bouchers - édifiée à partir du XIe siècle.
Sa plus célèbre légende s'inspire du XIVe siècle et de Nicolas Flamel, un riche paroissien qui habitait tout près et se fit enterrer dans l'église. "La légende veut que son fantôme hante la tour. Alchimiste amateur, il aurait pactisé avec le diable afin de mettre la main sur la pierre philosophale", raconte l'archéologue.


Pendant la Révolution française, l'église est vendue comme bien national puis détruite. La tour est préservée mais ses 13 cloches sont dispersées.
"Elle sert probablement alors de tour de guet pour les incendies avant de devenir une fabrique de plombs de chasse à partir de 1824", raconte M. Rivière. "On faisait couler le plomb liquide du haut de la tour à travers un tamis pour former des gouttelettes qui s'arrondissaient et durcissaient dans leur chute pour terminer leur course dans un bassin d'eau froide", explique-t-il.
Les travaux du baron Haussmann, dont les gigantesques perspectives rectilignes quadrillent la capitale, l'ont aussi épargnée bien que tout le quartier autour fut rasé.


Les ouvertures du clocher ont été comblées par des vitraux au XIXe siècle, le transformant en tour. Protégée au titre des monuments historiques en 1862, elle a subi trois restaurations majeures dont la dernière a duré trois ans (2006-2009) et a rendu à la pierre des carrières de Saint-Leu (Oise) sa fraîcheur d'origine.


La tour a aussi abrité l'observatoire de météorologie de Paris, de 1898 à la fin du XXe siècle. L'une des salles qui se visitent abrite encore quelques vestiges scientifiques parmi lesquels une bouteille d'eau de pluie.

 

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"A chaque fois que je monte ici, j'ai l'impression d'être debout dans un plan-relief. J'ai vu des vieux Parisiens pleurer de joie face à ce spectacle", commente,...

commentaires (3)

Et si on avait pu sauvegarder le centre ville dans toute sa splendeur , on aurait probablement vu une autre tour Saint-Jacques recelant aussi des mystères. Antoine Sabbagha

Sabbagha Antoine

15 h 13, le 10 août 2013

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Commentaires (3)

  • Et si on avait pu sauvegarder le centre ville dans toute sa splendeur , on aurait probablement vu une autre tour Saint-Jacques recelant aussi des mystères. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    15 h 13, le 10 août 2013

  • Ah enfin, bonne nouvelle, après des années de travaux. En plein centre de Paris, c'est effectivement le plus beau panorama à 360° qui nous est offert. Je mettrais celui du haut de la tour Montparnasse ex aequo, bien que le site soit excentré mais c'est ce qui permet d'avoir la vue la plus émouvante de la Tour Eiffel. Bien qu'époustouflant, le spectacle du haut de la Tour Eiffel ne vient qu'en 3ème position pour la simple et bonne raison que du sommet de la Tour Eiffel on ne voit pas la Tour Eiffel. Une vue de Paris sans la Tour Eiffel est une vue tronquée.

    Robert Malek

    14 h 37, le 10 août 2013

  • Bizarre la photo ...je ne reconnais pas Homs...

    M.V.

    12 h 36, le 10 août 2013

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