Homme rond à la moustache touffue et au teint basané, Mohammad Brahmi, 58 ans, avait été élu député à Sidi Bouzid, le berceau de la révolution qui a renversé le régime de Ben Ali en 2011. Cet homme très critique des islamistes au pouvoir avait démissionné le 7 juillet de son poste de secrétaire général du Mouvement populaire, mouvement qu’il a fondé, en déclarant que sa formation avait été infiltrée par les islamistes.
Sa famille a accusé le parti islamiste au pouvoir d’être responsable du meurtre. « J’accuse Ennahda, ce sont eux qui l’ont tué », a déclaré en pleurs Chhiba Brahmi, la sœur du défunt, sans avancer de preuves. Des centaines de Tunisiens ont manifesté dans le centre de Tunis et en province, notamment à Sidi Bouzid. « La Tunisie est libre, les frères dégagent », ont scandé des manifestants dans Tunis, en référence au lien d’Ennahda avec la confrérie des Frères musulmans en Égypte. « Ghannouchi assassin », « Ennahda doit tomber aujourd’hui », ont-ils notamment crié sur l’avenue Habib Bourguiba. À Sidi Bouzid, les manifestants ont envahi le siège du gouvernorat et incendié des bureaux au rez-de-chaussée du bâtiment. Dans la même région, à Menzel Bouzaïane, les manifestants ont saccagé les locaux du parti islamiste en criant : « À bas les obscurantistes, Ennahda et salafistes. »
La présidence a condamné « l’horrible crime » et mis en garde les Tunisiens contre « ceux qui veulent entraîner le pays dans l’enfer de la sédition ». À l’étranger, le président français François Hollande a condamné « avec la plus grande fermeté » cet assassinat et exprimé son « effroi ». La haut-commissaire de l’ONU aux Droits de l’homme, Navi Pillay, a demandé « une enquête rapide et transparente » sur ce crime que l’Algérie a « fermement » condamné. Le Conseil de l’Europe a fait part de sa « consternation » et le Parlement européen a dénoncé un « meurtre abject ».
(Source : AFP)
Il suffirait d'inonder le pays d'armes pour que ça pète comme en Syrie et au Liban !
18 h 54, le 26 juillet 2013