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Moyen Orient et Monde - Indonésie

Dans la province d’Aceh, les femmes cibles privilégiées de la charia

Les récalcitrantes sont rares, même si certaines y voient une intrusion dans leur vie privée.

La police de la charia contrôle des femmes à mobylette pour comportement indécent et non musulman. Romeo Gacad/AFP

Port obligatoire du foulard, interdiction de monter à califourchon sur un deux-roues, jeans proscrits : dans la province indonésienne d’Aceh, les femmes sont la cible privilégiée de la charia (loi islamique). Uniformes kaki et rangers noires, les cinq hommes effectuant leur ronde dans la ville de Lhokseumawe ont tout de policiers. Pourtant, ils ne traquent ni les voleurs ni les petits voyous, mais les « impurs » qui osent braver la charia. Tandis qu’au loin, les appels à la prière du soir se multiplient dans une forêt de minarets, les policiers appréhendent une jeune femme achetant à manger à un vendeur ambulant. Sa faute ? Ses cheveux sont visibles. Sermonnée par les policiers, elle est renvoyée chez elle pour aller chercher le foulard de rigueur.


L’Indonésie, pays musulman le plus peuplé au monde avec 240 millions d’habitants, est réputé pratiquer un islam modéré. Mais Aceh, une province à l’extrême nord-ouest de l’archipel et qui se targue d’être le berceau de l’islam indonésien, s’est singularisée en 2001 en devenant la seule à appliquer la charia dans le pays. À l’époque, la mesure avait été largement perçue comme un moyen de rétablir l’ordre dans une province qui sortait d’un long et sanglant conflit séparatiste et qui venait de gagner une large autonomie. Mais récemment, les militants des droits de la femme pointent du doigt une multiplication des réglementations tendant à gérer le comportement quotidien des musulmanes.
Parmi elles, le maire de Lhokseumawe oblige dorénavant les femmes à s’asseoir en amazone sur les deux-roues, motorisés ou non, estimant que monter à califourchon n’est pas dans les règles de la bienséance islamique. « Si une femme monte à califourchon, les parties sensibles de son corps vont toucher le conducteur », explique le secrétaire des autorités locales, Dasni Yuzar, montrant d’un geste sa poitrine pour évoquer les seins des femmes. « Cela n’est pas permis par l’islam », ajoute-t-il. La réglementation n’est pas encore officiellement appliquée, mais la police islamique procède déjà à des arrestations. Les passagères assises d’une « manière féminine », donc en amazone, sont plus jolies, estime Heri Mutti, membre de la police islamique. « Et c’est notre mission de faire en sorte qu’elles restent comme cela », dit-il.


Les récalcitrantes sont très rares, même si des femmes y voient parfois une intrusion dans leur vie privée. « Pourquoi les autorités devraient-elles se préoccuper de la manière dont on monte sur un deux-roues ? » se demande Fauzia qui, comme beaucoup d’Indonésiens, ne possède qu’un seul nom. « C’est agaçant », lâche la femme de 36 ans. « Nous notons une tendance en Aceh qui fait que les autorités locales sont injustes envers les femmes. La loi islamique ici ne prend pas en compte le point de vue féminin », regrette Rinawati, militante auprès de la Commission des Indonésiennes à Lhokseumawe.


Non loin de là, il est interdit aux femmes de porter des pantalons moulants ou tout simplement des jeans. Plusieurs femmes ont également été arrêtées parce qu’elles étaient seules le soir avec un homme qui n’était pas un membre de leur famille. L’an dernier, une adolescente s’est suicidée après avoir été accusée par la police locale de prostitution car elle se trouvait en compagnie d’amis masculins à un concert. Plus récemment, une controverse a éclaté après la possibilité, évoquée par le responsable du district d’Aceh-Nord Mohammad Thalib, d’interdire les femmes de danser en public. Le projet a été largement critiqué, les Acehnaises étant réputées pour leurs danses traditionnelles.
Le mécontentement gronde, reconnaît le chef du conseil de la charia, Syahrizal Abbas. « La charia en Aceh n’a pas évolué avec le temps », admet-il.

 

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commentaires (4)

Ils interdisent aux femmes d'enfourcher des deux-roues et, pour les punir, ils s'octroient le droit de les enfourcher pour les violer avant de les lapider.

Robert Malek

12 h 15, le 23 juillet 2013

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Commentaires (4)

  • Ils interdisent aux femmes d'enfourcher des deux-roues et, pour les punir, ils s'octroient le droit de les enfourcher pour les violer avant de les lapider.

    Robert Malek

    12 h 15, le 23 juillet 2013

  • A REVOIR ABSOLUMENT, LE FILM "ZORBA" !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 11, le 23 juillet 2013

  • C'EST LE "BÉTAIL" CHEZ CES MALADES... LA FEMME... QUI PAIE TOUJOURS LE PRIX !

    SAKR LOUBNAN

    08 h 32, le 23 juillet 2013

  • Assez! Assez et assez...la connerie chariaïste progresse à pas de géant. Ces gens là sont de grands très grands malades.

    GEDEON Christian

    02 h 00, le 23 juillet 2013

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