Deux rebelles chiites abattus à Sanaa

Deux chiites ont été abattus et quatre autres blessés jeudi par des hommes armés non identifiés à Sanaa, a déclaré à l'AFP un membre d'Ansar Allah (les partisans d'Allah), le nouveau nom que s'est donné la rébellion chiite.

"Deux hommes qui se déplaçaient sur une moto ont ouvert le feu sur les rebelles", qui observaient un sit-in sur la place du changement à Sanaa, a indiqué cette source qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat.

"Deux de nos jeunes ont été tués et quatre autres blessés", a-t-elle dit, précisant que les assaillants avaient pris la fuite.

Les rebelles d'Ansar Allah, qui appartiennent à une branche du chiisme (zaïdisme) majoritaire dans le nord du Yémen mais minoritaire à l'échelle nationale, observent ce sit-in dans la capitale pour réclamer le limogeage de tous les responsables de l'époque de l'ancien président Ali Abdallah Saleh.

Les rebelles zaïdites avaient participé au mouvement de protestations qui a entraîné le départ de M. Saleh en 2012.

La source zaïdite n'a accusé personne concernant cette attaque mais de fortes tensions existent entre les membres de la communauté zaïdite et les sunnites extrémistes, avec des affrontements réguliers depuis l'année dernière.

Les violences étaient jusqu'à récemment confinées au nord du pays mais avec le début du mois de ramadan le 10 juillet, elles se sont étendues à Sanaa où les deux camps se disputent le contrôle de mosquées.

Des heurts et un attentat à la bombe ont fait notamment cinq blessés cette semaine, selon des témoins et la police. En juin, un attentat suicide sur un marché de Saada, ville tenue par les zaïdites, avait fait deux morts.

El-Qaëda dans la Péninsule arabique (Aqpa), présent dans le sud du pays et qui est connu pour ses attaques impliquant des motos, a critiqué de façon répétée les rebelles.

Les zaïdites s'étaient soulevés en 2004 contre le pouvoir de l'ex-président Saleh pour dénoncer une marginalisation politique, sociale et religieuse. Les combats avec l'armée ont fait des milliers de morts avant un cessez-le-feu en février 2010.

Des représentants d'Ansar Allah participent actuellement à la conférence de dialogue national, lancée en février pour débattre des principaux problèmes du Yémen --violences attribuées à Al-Qaïda, revendications autonomistes dans le Sud et rébellion chiite--, élaborer une nouvelle Constitution et préparer des élections générales pour février 2014.

Les rebelles zaïdites sont accusés par les autorités d'être soutenus par l'Iran, un pays majoritairement chiite.