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Campus - À vous la parole

Un été pas comme les autres !

« Il n’y a pas de vol pour Beyrouth avant lundi », m’annonce-t-on à l’aéroport de Varsovie, à 12h35, dans la nuit du samedi 21 octobre 2012. Après avoir vécu six semaines uniques, passionnantes et inoubliables en Pologne, l’aventure continue...

Eh bien, voici mon histoire. J’ai eu l’opportunité d’effectuer un stage d’un mois et demi en Pologne, plus précisément à Krakow (Cracovie), par le biais de l’Association internationale des étudiants en sciences économiques et commerciales (Aiesec). Au lieu de passer les dernières semaines de mes vacances d’été à me détendre, me reposer et profiter de la chaleur méditerranéenne, je me suis lancée dans un projet qui consistait à enseigner le français et l’anglais à des enfants polonais, âgés de 6 à 11 ans. C’était pour moi un grand défi à relever.
Ce séjour s’est avéré être une expérience très enrichissante au niveau tant professionnel que personnel. Il marquera ma vie. Dès que je me suis retrouvée dans la zone hors taxes, à l’aéroport de Beyrouth, prête à m’envoler vers la Pologne, j’ai réalisé ce que c’est que d’être seule et indépendante, face à l’inconnu.
À Krakow, je me suis retrouvée immergée au sein d’une nouvelle culture. Un « dzień dobry » (bonjour) par-ci et un « do widzenia » (au revoir) par-là... Je n’entendais autour de moi que des mots bizarres et une langue très différente de la mienne. Très rares étaient les Polonais qui comprenaient l’anglais, seuls les jeunes se débrouillaient pas mal dans la langue de Shakespeare. Les premiers jours, un « buddy » ou un parrain, un étudiant polonais volontaire, m’a accompagnée et guidée. Il m’a aidée dans tout ce qui concerne mon installation, le transport et les formalités. Ce qui a facilité mon adaptation à ce nouveau mode de vie.
J’ai pu faire, en outre, la connaissance d’étudiants de différentes nationalités, venus des quatre coins du monde, dans le cadre d’échanges avec l’Aiesec. Ma colocataire au foyer, elle, venait de Slovaquie. Nous sommes devenues de vraies amies. Une relation qui perdure. Nous continuons aujourd’hui à échanger des cartes postales, des lettres et des souvenirs. Ce « melting pot » (creuset) culturel a développé mes connaissances et mon ouverture à l’autre.
Mon expérience avec les enfants a été, elle aussi, amusante et édifiante. Je me croyais tutrice, je me suis rendu compte que j’étais moi-même l’élève ! C’est à travers mes petits Polonais que j’ai appris les traditions, le folklore et quelques mots de leur langue.
La ville de Krakow est l’une des plus anciennes de Pologne. Elle a conservé son aspect médiéval. Elle est entourée de monuments authentiques, tels que la Barbacane, ou ce qui reste du vieux mur de défense de la ville médiévale, le château de Wawel, l’architecture ancienne baroque, la basilique Santa-Maria et la tour de l’ancienne mairie... Tous ces sites ont conféré à cette cité «royale» une atmosphère magique, romantique et mystérieuse. Devant chaque monument historique, les enfants racontaient la légende qui lui est attribuée. C’est avec eux aussi que j’ai dégusté les plus délicieuses soupes et les meilleurs plats traditionnels. À mon tour, j’ai parlé de mon pays aux petits curieux qui essayaient de saisir ce qu’est mon Liban...
Elles sont encore fraîches dans ma mémoire, mes impressions, lorsque j’ai visité le camp de concentration nazi à Auschwitz, à environ deux heures de Cracovie. Entre ce que j’avais appris en cours d’histoire à l’école et ce que j’ai vu et ressenti sur le lieu même où se sont produites les atrocités cruelles et barbares, une très grande différence. Dans cet endroit, mais dans un temps passé, des victimes ont lentement étouffé dans des chambres à gaz, alors que l’orchestre du camp jouait un morceau de Chopin ou de Mozart ! J’entends encore les échos des cris des enfants que j’ai accompagnés dans cet endroit immense et qui donne le frisson. Bouche bée, j’ai quitté Auschwitz les larmes aux yeux.
Ce voyage a dépassé mes attentes et élargi mes horizons. Avec tout le bien qu’il m’a apporté, une fois que l’avion a atterri au Liban après deux nuits, seule, dans un aéroport étranger, j’ai apprécié pour la première fois le « sans-façon » libanais.
Aujourd’hui en ce début juillet, j’ai hâte de passer encore une fois « un été pas comme les autres » !

Dominique JABRA
Fraîchement diplômée en journalisme de la faculté d’information et de documentation de l’UL, section de Fanar
Eh bien, voici mon histoire. J’ai eu l’opportunité d’effectuer un stage d’un mois et demi en Pologne, plus précisément à Krakow (Cracovie), par le biais de l’Association internationale des étudiants en sciences économiques et commerciales (Aiesec). Au lieu de passer les dernières semaines de mes vacances d’été à me détendre, me reposer et profiter de la chaleur...

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