Skunk Anansie au Beirut Rock Festival

Trois grandes estrades, une fosse et une large scène ont été dressées au Beirut Waterfront, la façade maritime de Beyrouth, pour accueillir en plein air deux têtes d’affiche venues de l’étranger, Skunk Anansie et L.A. Vation, ainsi que quatre jeunes groupes libanais, The Coolcumbers, Pindoll, Near Surface et Jay Wud, dans le cadre du Beirut Rock Festival, l’un des rares rendez-vous pour les amateurs de ce style de musique au Liban. Créé en 1983, ce festival a été interrompu à plusieurs reprises, mais il est de nouveau organisé tous les deux ans depuis 2009 par 2U2C. L’espace s’est rempli lentement, la majorité du public venant uniquement pour Skunk Anansie, un groupe de rock alternatif anglais célèbre dans les années 1990, qui a joué vers 23 heures. Dans le public également, de jeunes étudiants venus soutenir leurs amis, membres d’un des quatre groupes programmés en première partie, mais pas suffisamment pour remplir tout l’espace. Il faut dire que ce genre de musique peine encore à plaire au Liban.
Les spectateurs, toutes générations confondues, ont été séduits par Deborah Dyer, alias Skin, la chanteuse sautillante de Skunk Anansie. Avec sa voix suave et ses faux airs de Grace Jones, elle a mené le concert avec une énergie débordante, enchaînant les tubes, comme Weak ou Secretly, avant de finir par quelques morceaux de Black Traffic, le nouvel opus du groupe aux sonorités électro. «C’est la première fois depuis dix-neuf ans que le groupe existe que je viens au Liban. Quel pays fascinant!», s’est-elle exclamée. Se jetant à plusieurs reprises dans la foule, elle a fini son concert dans la fosse, chantant au milieu d’un public conquis.

 Jeunes groupes locaux
Un exemple de prestance scénique pour les jeunes groupes qui l’ont précédée avec une demi-douzaine de chansons chacun. Le premier à ouvrir le bal, The Coolcumbers, un groupe composé de jeunes garçons fraîchement sortis du lycée, a été choisi par le public sur Facebook pour participer à l’événement. Le festival a en effet voulu mettre l’accent sur les réseaux sociaux cette année, en offrant également l’accès au wifi pour que le public puisse poster ses photos, vidéos et commentaires en temps réel, une première. The Coolcumbers a repris des chansons rock à la sauce américaine. Même style, mais plus de compositions personnelles pour Near Surface, qui a récemment sorti son premier album, Crooked Landings. Jay Wud, avec ses longs cheveux et ses bras tatoués, a lui conquis les fans de métal, tandis que la chanteuse de Pindoll a captivé l’auditoire par sa voix chaude et son attitude théâtrale, malgré un guitariste pas très au point. La soirée s’est terminée par le concert de L.A. Vation, un groupe de Los Angeles reprenant les plus grandes chansons du célèbre groupe U2 en se prévalant d’imiter parfaitement leurs concerts. L’audience, moins convaincue, a progressivement déserté le front de mer.
Rappelons que 2U2C, qui tente de séduire chaque année les adeptes libanais du rock, parfois oubliés, amorçait mardi avec le Rock Festival une série de concerts qui se poursuivront cette semaine au Beirut Waterfront et devraient plaire à un large public. Ce soir, et pour la septième année consécutive, la soirée orientale (Oriental Night) regroupera plus de 20 artistes libanais sur une même scène. Samedi, le NRJ Music Tour présentera une dizaine d’artistes internationaux pour interpréter les tubes de l’année. Parmi eux, Amelia Lily, Tyga, ou encore Macklemore, le rappeur américain qui s’est hissé en tête des classements internationaux de 2012 avec son album The Heist, produit par Ryan Lewis.

Anaïs MOUTOT