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À La Une - Espionnage

Les portes se ferment devant Snowden, coincé à Moscou

Plusieurs pays refusent l’asile à l’informaticien américain.

L'ex-consultant informatique de l'agence d'espionnage des Etats-Unis Edward Snowden. AFP PHOTO / THE GUARDIAN

Edward Snowden, l’informaticien américain réfugié dans un aéroport de Moscou et recherché par Washington pour espionnage, a renoncé à rester en Russie et a essuyé hier un refus de la part de plusieurs pays auxquels il a demandé l’asile politique.


La Pologne, l’Inde, le Brésil, l’Allemagne et les Pays-Bas ont annoncé hier refuser d’accorder l’asile au jeune Américain de 30 ans, qui avait déposé dimanche des demandes auprès de 21 pays.
L’Autriche, la Finlande, la Norvège, l’Espagne et l’Italie ont pour leur part confirmé avoir reçu une demande d’asile politique, tout en soulignant qu’elle ne correspondait pas aux critères officiels, laissant ainsi entendre qu’elle serait rejetée.


Dans la matinée, le Kremlin a annoncé que le jeune Américain avait retiré sa demande d’asile en Russie. « En apprenant hier la position de Poutine sur les conditions nécessaires pour qu’il reste en Russie, il a renoncé à sa demande », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Le chef de l’État russe, Vladimir Poutine, avait déclaré lundi qu’Edward Snowden, coincé depuis le 23 juin dans la zone de transit de l’aéroport Moscou-Cheremetievo, pouvait rester en Russie à condition qu’il cesse « ses activités visant à faire du tort » aux Américains.


Parmi les autres pays auxquels s’est adressé Edward Snowden, la France et la Suisse ont assuré ne rien avoir reçu.
Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, en visite à Moscou, a, lui aussi, affirmé que son pays n’avait pas reçu de demande, selon l’agence officielle de presse russe ITAR-Tass. Mais il a estimé qu’Edward Snowden méritait d’être « protégé par le droit humanitaire international », soulignant qu’il n’avait tué personne et qu’il avait juste dit la vérité.


Le chef de l’État bolivien, Evo Morales, a, de son côté, déclaré que son pays « prendrait en considération » une telle demande s’il était sollicité. « Bien sûr, la situation est loin d’être idéale, son cas est constamment discuté au niveau international. La Bolivie est prête à accorder l’asile politique aux gens qui révèlent des activités d’espionnage », a-t-il déclaré à la chaîne Russia Today, dans des propos traduits en anglais.


Dans une lettre au ministère polonais des Affaires étrangères et dont le contenu a été divulgué à la presse, M. Snowden affirme qu’il « risque d’être persécuté », voire exécuté par les États-Unis s’il doit retourner dans son pays appliquant toujours la peine de mort.


L’ancien consultant de l’agence nationale de sécurité NSA est à l’origine des révélations fracassantes sur un programme américain secret de surveillance des communications mondiales.
Invisible depuis son départ de Hong Kong il y a dix jours, il a permis la publication ce week-end de nouvelles informations sur l’espionnage des communications de l’Union européenne, provoquant la colère des Européens. Le président du Parlement européen, l’Allemand Martin Schulz, a jugé les méthodes d’espionnage des États-Unis dignes des « régimes autoritaires », dans une interview télévisée diffusée hier.


Dans une déclaration postée lundi sur le site Internet de WikiLeaks, la première depuis son départ de Hong Kong, Edward Snowden a accusé le président américain Barack Obama de « faire pression sur les dirigeants » des pays auprès desquels il cherche une protection. Il y affirme que M. Obama a donné l’ordre à son vice-président Joe Biden de faire pression sur les dirigeants des pays auprès desquels il a demandé l’asile pour obtenir, le cas échéant, son extradition.


L’abandon de la demande d’asile à la Russie est une bonne chose pour Moscou, a estimé Alexandre Konovalov, expert de l’Institut des évaluations stratégiques. « La Russie a tout intérêt à se débarrasser le plus vite de Snowden. Cela n’est pas dans notre intérêt de chercher des problèmes avec les États-Unis », a-t-il déclaré à l’AFP.

 

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