Une volontaire montrant la queue-de-cheval qu’on lui a coupée et qui servira à la fabrication d’une perruque.
« Make the cut » : la clôture de la campagne de collecte de cheveux en faveur de la lutte contre le cancer du sein s’est tenue hier à Beyrouth. L’ONG One Wig Stand, en collaboration avec L’Oréal, collecte depuis maintenant huit mois les cheveux de volontaires qui seront ultérieurement utilisés dans la fabrication de perruques, et ce dans plusieurs salons de coiffure sur le territoire libanais.
Ce sont des donneuses de tout âge qui ont répondu hier à l’appel de l’ONG pour donner « quinze centimètres ou plus » de leur chevelure aux malades. « Cela en vaut largement la peine, confie Melissa, 9 ans, au moins j’aide celles qui en ont besoin. » Douze coiffeurs étaient présents pour mener la collecte. « C’est une si bonne cause, et ce genre d’action est relativement nouveau au Liban. Je suis ravi que nous puissions aider », affirme l’un d’entre eux.
« Il faut six à huit queues-de-cheval pour faire une seule perruque, explique Loryne Atoui, fondatrice de One Wig Stand. Notre objectif est d’en recueillir 400. »
Au terme de la campagne, les cheveux collectés seront confiés à des artisans libanais qui en feront des perruques. One Wig Stand les distribuera ensuite à différentes ONG consacrées aux femmes souffrant d’un cancer du sein. Les patientes pourront alors s’adresser à ces ONG pour s’approprier une perruque pour la durée de leur traitement, et puis la rendre afin que d’autres en profitent. « Notre but est de redonner à ces patientes confiance en soi et en leur apparence », affirme Mme Atoui.
Précédemment, One Wig Stand avait mené une campagne « Bras for a cause » qui visait à distribuer des soutiens-gorge post-mastectomie aux malades du cancer du sein. Au début de cette campagne, l’ONG a organisé une compétition pour choisir le modèle de brassière à produire.
Dans tous les cas, que ce soit avec les cheveux ou les brassières, One Wig Stand insiste à faire participer la population dans sa lutte, dans le but de sensibiliser un maximum de personnes à sa cause et de les impliquer contre le cancer.
Interrogée sur ses motivations, Loryne Atoui raconte : « En 2006, une de mes proches s’est fait diagnostiquer du cancer du sein. Quelques années plus tard, après sa guérison, je lui ai demandé ce qu’elle avait fait de sa perruque. Elle m’a dit qu’elle l’avait donnée à une connaissance qui souffrait de la même maladie, qui à son tour l’a donnée après la fin de son traitement. Là, j’ai compris que pour toutes ces femmes, la perruque n’était pas juste un simple accessoire. Transmise de l’une à l’autre, cette perruque a tissé une véritable toile sociale entre les malades, les accompagnant et les réconfortant au cours d’une étape de leur vie où elles se sentaient plus seules que jamais. En fondant One Wig Stand en janvier 2010, j’ai voulu élargir ce réseau pour qu’il englobe de plus en plus de patientes », poursuit-elle.
Pour le futur, l’ONG veut exporter son mode d’action vers d’autres pays de la région et prépare de nouvelles campagnes innovantes pour venir en aide aux victimes du cancer du sein.
C’est des personnes comme Loryne Atoui, avec cette volonté, cette capacité de passer à l’action quand la cause est noble et urgente, que l’on aimerait décidément rencontrer plus souvent au Liban. À tous les niveaux.
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