La presse libanaise s’interroge sur l’après-Assir

La presse libanaise s’interrogeait dans son ensemble mardi sur la période post-Assir après l’offensive couronnée de succès de l’armée contre ses partisans à Saïda, au Liban-Sud.

Pour le quotidien as-Safir, proche du 8 Mars, l’"armée a réussi à libérer la capitale du Liban-Sud de la mainmise d'Ahmad el-Assir qui allait entraîner le Liban dans une discorde confessionnelle aveugle".

"La victoire s’est aussi illustrée par le soutien quasi-unanime à la troupe et servira de leçon à tous ceux qui seraient tentés de jouer sur la fibre confessionnelle", estime le journal en se demandant "qui a permis l’émergence du phénomène Assir, l’a financé et armé" et si d'autres "Assir ne risqueraient pas de surgir ailleurs dans le pays".

Sous le titre "la révolution de l’armée", le journal al-Akhbar, appartenant au même bord politique, accuse l’Arabie saoudite et le Qatar d’être responsables du "phénomène" Assir. "L’armée sera tenue d'expliquer dans les prochains jours les dessous de tout ce qui s’est passé à Saïda et le plan visant à la chasser de la ville".

Pour le quotidien libanais, "ce sont les renseignements saoudiens et qataris qui ont peut-être poussé Assir à commettre cet impair contre l’armée. Le sang versé des militaires et des civils relève à jamais de la responsabilité du Qatar et de l’Arabie saoudite".

La presse du 14 Mars, tout en saluant la fin du cheikh Assir, s'interroge de son côté sur les autres "espaces militaires sécurisés", une référence implicite au Hezbollah et à sa branche armée.

"Les autorités politiques sunnites ont affiché tout leur soutien à l’armée dans sa bataille contre les partisans de cheikh Assir, refusant que ces affrontements ne soient interprétés comme une bataille entre la troupe et la communauté sunnite", souligne le quotidien an-Nahar.

"Que se passera-t-il après la fin du carré milicien de cheikh Assir à Abra au prix élevé de 16 martyrs et de plus de 100 blessés dans les rangs de l’armée ? Quelles seront les conséquences d’une telle bataille ?", s’interroge-t-il ensuite. "Il s’agit à présent d'en finir avec les appartements aux mains du Hezbollah à Saïda", ajoute le journal. Ahmad el-Assir avait accusé à de multiples reprises le parti chiite, dont il dénonçait l'implication en Syrie au côté des troupes syriennes, d'avoir stocké des armes dans des appartements de Abra, bastion du cheikh salafiste dans la banlieue-est de Saïda.

Tout en saluant la décision de l’armée libanaise de mettre un terme à un "carré de sécurité" à Saïda, le journal al-Mustaqbal met en exergue "le problème des espaces militaires fermés beaucoup plus importants et qui répondent aux ordres du wali el-fakih", en référence au Hezbollah et à son parrain iranien.

Le quotidien espère en outre que cette opération de l’armée sera "un prélude à la remise en marche des institutions de l’État libanais".

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