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À La Une - football

Manifestations au Brésil : les gloires de la Seleçao entrent dans le jeu

Pelé et Ronaldo, les deux plus grands joueurs de l'histoire de l'équipe multiplient les volte-face.

Plusieurs grands anciens de l'équipe du Brésil sont entrés dans le débat sur les investissements consentis pour organiser le Mondial-2014, dénoncés par des centaines de milliers de manifestants. AFP PHOTO / VANDERLEI ALMEIDA

De Pelé à Romario, de revirements en propos fracassants, plusieurs grands anciens de l'équipe du Brésil sont entrés dans le débat sur les investissements consentis pour organiser le Mondial-2014, dénoncés par des centaines de milliers de manifestants qui ont défilé cette semaine dans le pays du "futebol".


Les joueurs de la Seleçao actuelle, engagée dans la Coupe des Confédérations, soutiennent le mouvement mais se gardent de critiquer la construction de stades et plus largement l'organisation des deux tournois. Certains de leurs glorieux prédécesseurs, libérés des obligations du métier, n'ont pas hésité à franchir ce pas.


Champion du monde 1994 et désormais député fédéral, Romario a livré un message sans équivoque dans une vidéo vendredi soir. "Après la Coupe des Confédérations, il va falloir faire des choses dans l'optique du Mondial, et celui qui décidera de cela c'est le vrai président du Brésil, qui aujourd'hui s'appelle la Fifa", a jugé le "Baixinho" (le petit), vêtu d'un simple marcel blanc.
Romario a aussi critiqué l'exemption d'impôts pour la Fifa accordée par le gouvernement brésilien en avril 2010: la Fifa "monte un cirque, ne dépense pas un centime et emporte tout".

La statue de Pelé bâillonnée
Rivaldo, champion du monde 2002, avait parlé sur Twitter dès mardi, au lendemain des premières manifestations massives, de "honte de dépenser tant d'argent pour cette Coupe du monde et laisser les hôpitaux et les écoles dans des conditions précaires". Le Ballon d'Or 1999 a également fait part d'un événement personnel: "Aujourd'hui encore ça me fait mal quand je me rappelle que mon père a été renversé et qu'il en est mort parce qu'on ne s'occupait pas de lui à l'hôpital de Recife..."


Mais ce sont les deux plus grands joueurs de l'histoire de la Seleçao qui ont fait des allers-retours, Pelé et Ronaldo. Le premier, triple champion du monde (1958, 1962, 1970), a d'abord invité à "oublier toute cette confusion actuelle" pour soutenir l'équipe nationale, mercredi dans une vidéo. On l'a alors largement critiqué, et on a bâillonné sa statue, située dans sa ville natale de Três Corações
Virage à 180 degrés le lendemain: "O Rei" (le roi) implore sur Twitter qu'on ne le "méprenne pas" et se dit "à 100% en faveur de ce mouvement pour la justice au Brésil". Et de rappeler, pour prouver sa bonne foi: "Après mon millième but (en 1969, ndlr), j'ai parlé de l'importance de l'éducation de nos enfants".

"On ne fait pas une Coupe du monde avec des hôpitaux"
Ronaldo, lui, a vu surgir sur Internet un extrait d'une conférence de presse donnée en 2011, en tant que membre du Comité d'organisation local (COL). Dans lequel il disait: "Beaucoup d'argent est dépensé dans la sécurité, la santé, mais on va faire la Coupe du monde, et sans stade, on ne peut pas y arriver. On ne fait pas une Coupe du monde avec des hôpitaux".


Une dernière phrase qui fait mouche et tache dans le contexte actuel et le "Fenômeno" est raillé de toutes parts.
L'ancien buteur a réagi en deux temps à cette vidéo qui refaisait surface. Il a d'abord tweeté qu'il s'agissait d'un "autre contexte". "La Coupe est une opportunité incroyable pour le Brésil", soutient-il, "mais ce n'est pas pour ça qu'il faut arrêter d'investir dans les questions sociales prioritaires". "Nous n'avons pas de Coupe du monde depuis 1950 et nous n'avons pas atteint pour autant l'excellence dans aucun de ces domaines, remarque-t-il aussi. Je doute que notre pays se porte mieux s'il n'avait pas été choisi pour le Mondial-2014".


Samedi, dans un entretien avec plusieurs médias brésiliens, Ronaldo "demande pardon" pour ses propos et se démarque de Romario, "qui a une fonction publique et peut faire quelque chose, il ne suffit pas de pointer du doigt, il faut agir", et de Pelé: "Je ne suis pas d'accord avec lui. Le Brésil ne peut plus attendre".

 

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