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Sport

France-Qatar, une solide interdépendance dans le domaine du sport

En une paire d’années, le football français est devenu économiquement dépendant de l’argent qatari, mais pas plus cependant que le petit pays du Golfe qui, en matière de sport, a lui aussi impérativement besoin de la France pour asseoir sa visibilité et sa notoriété internationale.
Le Qatar n’a pas jeté son dévolu sur le seul sport français. Depuis 15 ans, sous l’impulsion de l’émir Hamad ben Khalifa al-Thani, fan de sport et accessoirement francophile, le richissime État gazier investit tous azimuts dans ce domaine, multipliant les acquisitions et, surtout, les candidatures à l’accueil de grands événements internationaux, avec plus (Mondial 2022 de foot) ou moins (JO d’été) de succès.
« Le sport, c’est un choix stratégique. C’est sympathique et visible », décrypte Pascal Boniface, directeur de l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS), passionné par la géopolitique du sport. « Ils investissent partout, mais ce qui a fait véritablement la différence, c’est le Paris SG. La visibilité du Qatar avant et après le rachat du PSG, ça n’a rien à voir, alors qu’ils avaient déjà investi des millions. »
Le rachat, en 2011, du club parisien, sa mutation rapide en équipe quasi galactique, n’ont en effet rien de commun en termes d’impact avec l’autre acquisition footballistique des Qataris, celle du club espagnol de Malaga. Et ont attaché définitivement dans l’imagerie collective le Qatar à la France et la France au Qatar.

Droits TV de la Ligue 1
« Cet investissement minime (NDLR : 70 millions d’euros d’achat au départ, sans compter les transferts certes) a donné au pays une visibilité incroyablement supérieure aux milliards dépensés dans l’immobilier ou le luxe », reprend M. Boniface. « Le PSG pour le Qatar, c’est un rapport qualité-prix extraordinaire. » Et irremplaçable : le ticket d’entrée dans le foot anglais est considérablement plus élevé qu’en France, en Allemagne la loi interdit les investissements étrangers, et en Espagne, les deux clubs intéressants, Real et Barça, ne sont pas à vendre.
Si la France est un eldorado pour le Qatar, ce dernier est un mécène tombé du ciel pour le foot français. Très inquiets pour le maintien au niveau des droits TV de la Ligue 1, ses patrons ont poussé un ouf de soulagement en 2012 en voyant apparaître sur le marché la petite sœur de la chaîne qatarie al-Jazeera sport. BeIn Sport, en rachetant une partie des droits du championnat de France, a permis à la L1 de ne pas sombrer. Et la transformation du PSG en a considérablement augmenté l’attrait, notamment à l’étranger.
Derrière le PSG – décliné également en version handball – et BeIn Sport, les autres points d’implantation du Qatar en France sont plus anecdotiques et concernent pour la plupart des contrats de sponsoring. C’est le cas de l’équipementier helveto-qatari Burrda qui habille les footballeurs de Nice et les rugbymen de Toulon et Biarritz, ou de Qatar Airways, transporteur officiel du Tour de France. Sans parler des courses hippiques, dont les plus beaux fleurons tricolores ont été « achetés » par les Qataris, comme le Prix de l’Arc de triomphe, voyant au passage leur dotation sensiblement augmenter.
C’est encore le cas, sur le mode un peu différent du partenariat, avec la société ASO, organisatrice du Tour de France et depuis peu de celui du Qatar. Car le but ultime de l’émirat est d’attirer les plus grands rendez-vous sur son sol. Avec le Mondial de foot 2022, premier événement sportif planétaire, le petit pays a frappé un grand coup. Reste à consolider cette réputation pour transformer l’essai.
(Source : AFP)
En une paire d’années, le football français est devenu économiquement dépendant de l’argent qatari, mais pas plus cependant que le petit pays du Golfe qui, en matière de sport, a lui aussi impérativement besoin de la France pour asseoir sa visibilité et sa notoriété internationale.Le Qatar n’a pas jeté son dévolu sur le seul sport français. Depuis 15 ans, sous l’impulsion de...
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