Tirs contre un camp d'opposants iraniens en Irak: des morts (ONU)

Une attaque contre un camp hébergeant des Moudjahidine du peuple, un groupe d'opposition iranien, a fait des morts et des blessés samedi près de Bagdad, a annoncé une porte-parole de l'ONU.
"Il y a eu une attaque meurtrière (...). Nous n'avons pas les chiffres mais il y a eu des morts et des blessés", a déclaré Eliana Nabaa à l'AFP, sans préciser qui étaient les auteurs de ces violences.
Un colonel de police irakien s'exprimant sous couvert de l'anonymat a fait état de trois morts et 11 blessés dus à six obus de mortier.

Selon Shahriar Kia, un porte-parole des Moudjahidine du peuple de Camp Liberty, plus d'une dizaine de "missiles" ont touché le camp, tuant un homme et une femme, et mettant le feu à plusieurs logements en préfabriqué.
A Paris, un porte-parole du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) a fait part d'un bilan de 2 morts et 27 blessés et dénoncé l'absence d'agents de l'ONU au moment de l'attaque.

Les deux porte-parole ont critiqué le refus de l'ONU de ramener les habitants de Camp Liberty à leur ancienne base du Camp Achraf, près de la frontière iranienne. Les Moudjahidine du peuple, chassés d'Iran dans les années 1980, y avaient été accueillis par Saddam Hussein.

Quelque 3.000 opposants iraniens vivent actuellement au Camp Liberty, où ils ont été transférés fin 2012 et où ils ont déjà été la cible en février d'une attaque au mortier et à la roquette.
Il s'agit d'un camp de transit, ultime étape avant leur départ d'Irak en vertu d'un accord entre l'ONU et Bagdad. Lors du dernier départ en date, 14 résidents du camp sont partis en mai pour l'Albanie, qui a accepté d'accueillir à terme plus de 200 Moudjahidine du peuple.
Le CNRI a dénoncé samedi les "promesses mensongères de sécurité et de transfert rapide vers des pays tiers" qui ont permis à l'ONU de convaincre les opposants iraniens de se rendre dans "la prison de Liberty".