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À La Une - Turquie

Les manifestants toujours décidés à pas céder aux menaces d'Erdogan

La Bourse d'Istanbul a clôturé lundi une nouvelle fois en baisse.

Des manifestants arrivent au parc Kugulu Gundogdu, à Izmir le 10 juin 2013, pour une manifestation anti-Erdogan. AFP/OZAN KOSE

Les manifestants turcs restaient déterminés lundi au 11e jour de leur mobilisation contre le gouvernement, malgré les menaces du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan qui, de plus en plus agacé, a promis de leur faire payer "un prix élevé".

 

Au lendemain d'un weekend qui a encore vu des dizaines de milliers de personnes défiler dans plusieurs grandes villes du pays aux cris de "Tayyip, démission!", l'emblématique place Taksim d'Istanbul tardait en fin de journée à retrouver l'affluence monstre de la nuit du samedi à dimanche.

 

"Nous allons à l'école mais nous reviendrons plus tard dans la journée", a confié à l'AFP Ecem Yakin, une lycéenne de 17 ans. "Je suis urbaniste, pas homme politique, mais je pense qu'aussi longtemps qu'Erdogan persistera dans sa rhétorique violente, le mouvement va continuer", a jugé de son côté Akif Burak Atlar, le secrétaire du collectif Taksim Solidarité, dont l'opposition à la destruction du parc Gezi, près de Taksim, a donné le coup d'envoi de la fronde le 31 mai. "Ce sont ce type de discours et la brutalité de la police qui ont mené la contestation aussi loin. Il doit faire marche arrière (...) il doit reconnaître les exigences de la population", a ajouté M. Atlar, qui s'est refusé à tout pronostic sur la suite des événements. "Honnêtement, je ne sais pas où tout ça va, personne ne contrôle plus rien".

 

(Lire aussi : Les jeunes, fer de lance de la contestation en Turquie)

 

Dimanche, le chef du gouvernement, qui préside lundi en fin de journée son conseil des ministres hebdomadaire, a nettement durci le ton face à la contestation. Tout au long de la journée, il a saturé le terrain médiatique en haranguant à six reprises des milliers de partisans sur un ton de plus en plus ferme.

"Ceux qui ne respectent pas le parti au pouvoir dans ce pays en paieront le prix", a lancé le leader turc à Ankara devant une foule chauffée à blanc.

"Si vous avez un problème, vous pouvez rencontrer mon maire, ou mon gouverneur (...) je peux même vous rencontrer moi-même si vous choisissez des représentants", a-t-il poursuivi. "Mais si vous continuez comme ça, j'utiliserai le langage que vous comprenez parce que ma patience a des limites".

Sûr du soutien d'une majorité de Turcs, le Premier ministre a demandé à plusieurs reprises à ses fidèles de "donner une leçon" de démocratie aux manifestants lors des prochaines élections municipales de 2014.

 

En 2011, son Parti de la justice et du développement (AKP), issu de la mouvance islamiste, avait recueilli à lui seul 50% des suffrages. L'AKP a d'ores et déjà prévu d'organiser deux réunions publiques de masse samedi prochain à Ankara et le lendemain à Istanbul, officiellement pour lancer sa campagne pour les élections municipales de l'an prochain.

 

Au moment où M. Erdogan achevait, dimanche soir, le dernier de ses discours, la police dispersait violemment, pour la deuxième journée consécutive, des milliers de manifestants réunis place Kizilay à Ankara, le coeur de la contestation dans la capitale. Plusieurs personnes ont été blessées et d'autres interpellées.

Le dernier bilan publié à la veille du week-end par le syndicat des médecins turcs faisait état de trois morts, deux manifestants et un policier, et de près de 5.000 blessés, dont plusieurs dizaines dans un état grave, depuis le début du mouvement.

 

(Lire aussi : La « femme en rouge », nouvelle icône des manifestantes d’Istanbul)

 

La stratégie de la tension adoptée par le chef du gouvernement fait craindre des dérapages entre les manifestants et ses partisans. Des accrochages entre les deux camps, jusque-là limités, ont été signalés la semaine dernière, notamment à Rize (nord-est), le village d'origine de la famille d'Erdogan sur les bords de la mer Noire et à Adana (sud).

 

Très sensible aux événements et au ton employé par le chef du gouvernement, la Bourse d'Istanbul a clôturé lundi une nouvelle fois en baisse (-2,48%). La semaine dernière, la place stambouliote a chuté fortement à deux reprises.

"Ce refus apparent de faire baisser la tension n'est pas bon pour les marchés, il pourrait même susciter encore plus de spéculation contre les marchés turcs", a averti Deniz Ciçek, analyste à la Finansbank.

 

La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a appelé dimanche à "une solution rapide" en Turquie et demandé aux opposants comme aux partisans du chef du gouvernement de faire preuve de "retenue".

 

L'AKP a d'ores et déjà prévu d'organiser deux réunions publiques de masse samedi prochain à Ankara et le lendemain à Istanbul, officiellement pour lancer sa campagne pour les élections municipales de l'an prochain.

Les organisateurs de la 17e édition des Jeux méditerranéens, prévus du 20 au 30 juin prochain à Mersin, dans le sud de la Turquie, ont annoncé lundi qu'il se tiendraient normalement, en dépit de l'agitation politique actuelle.

 

 

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Les manifestants turcs restaient déterminés lundi au 11e jour de leur mobilisation contre le gouvernement, malgré les menaces du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan qui, de plus en plus agacé, a promis de leur faire payer "un prix élevé".
 
Au lendemain d'un weekend qui a encore vu des dizaines de milliers de personnes défiler dans plusieurs grandes villes du pays aux cris de...

commentaires (5)

Il a trop souillé et causé des morts, il serait mieux que cet islamiste prestidigitateur comploteur, geôlier du journalisme, prononçant des discours à la Mussolini, pour tous les peuples de la région, mais surtout le sien qu'il s'en aille. Yalla, y'fargina 3ard ktefo iza 3indo nitfet 7ess!

Ali Farhat

01 h 46, le 11 juin 2013

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Commentaires (5)

  • Il a trop souillé et causé des morts, il serait mieux que cet islamiste prestidigitateur comploteur, geôlier du journalisme, prononçant des discours à la Mussolini, pour tous les peuples de la région, mais surtout le sien qu'il s'en aille. Yalla, y'fargina 3ard ktefo iza 3indo nitfet 7ess!

    Ali Farhat

    01 h 46, le 11 juin 2013

  • En toute modestie, J'ai comme l'impression que Erdogan ca passer la sublime porte à reculons....

    M.V.

    15 h 10, le 10 juin 2013

  • A l'aise il le restera ce Turc éhhh musulman Sunnite, car Husseïn Obama 2ème est à ses côtés.

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    13 h 58, le 10 juin 2013

  • Un malheur n’ arrive jamais seul Tayyip Erdogan qui prêchait hier son ambitieuse politique étrangère "non alignée "zéro problème avec tous ses voisins" ,se trouve en conflit avec la Syrie et l'Iran, sans avoir réglé ses problèmes avec Chypre, l'Arménie ou Israël. Sans oublier enfin les rebelles kurdes et maintenant tout son peuple qui ne le supporte plus à cause de la violence . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    13 h 51, le 10 juin 2013

  • S'il a besoin de conseils, on pourra lui envoyer l'aile politique du hezb résistant, ça pourra l'aider à calmer les choses, le Liban se doit d'utiliser tous ses atouts pour calmer les choses aux frontières des frontières.

    Jaber Kamel

    13 h 11, le 10 juin 2013

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