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Moyen Orient et Monde

« D’une certaine façon, c’est comme une grande prison »

Dans Homs, troisième ville de Syrie en partie réduite en ruines, les écoles se sont transformées en centres d’hébergement de fortune pour les familles des alentours qui ont fui les combats et une nouvelle vie s’organise peu à peu qui fait la part belle à la débrouille et au système D. Sur les centaines de déplacés qui campent dans les salles de classe, la plupart pensaient ne rester que quelques jours quand ils sont arrivés il y a plus d’un an. Mais les semaines sont devenues des mois et, insensiblement, une nouvelle vie a commencé.
Chaque salle de classe est partagée par deux familles, séparées par une cloison pour tenter de préserver un semblant d’intimité. Le planning des tours de rôle pour l’utilisation de l’eau chaude, à respecter strictement, est affiché à l’entrée de la salle de bains. Les repas sont pris en commun. La vie à la maison n’est plus qu’un souvenir lointain. « D’une certaine façon, c’est comme une grande prison », assure une femme, qui ne veut pas donner son nom par crainte de représailles. Dans ce secteur de Homs contrôlé par le gouvernement, la plupart de ceux qui se sont réfugiés dans les écoles sont opposés au président Bachar el-Assad. Le Croissant-Rouge arabe syrien évalue au total à quatre millions le nombre de Syriens déplacés à l’intérieur du pays, qui compte quelque 22 millions d’habitants. La crise humanitaire s’aggrave. Selon les Nations unies, la moitié de la population syrienne aura besoin d’une aide d’ici à la fin de l’année. Et l’ONU chiffre ses besoins à cinq milliards de dollars.

« Ils disparaissent... »
Homs, située à 140 km au nord de Damas, est un des foyers les plus actifs de la révolte. Dix-sept des 21 districts de la ville ont été réduits en ruines après d’intenses combats. Bombardements et échanges de tirs se poursuivent dans et autour de la ville. Plus au sud, les forces loyalistes ont repris mercredi le verrou stratégique de Qousseir. Vont-elles marcher à présent sur Homs ou bien pousser plus haut vers le nord en contournant la ville ? se demandent les réfugiés. Les déplacements dans Homs sont en général périlleux en raison des tireurs embusqués, des enlèvements et des meurtres de représailles. Dans ce chaos, difficile de savoir qui est responsable de quoi. Les habitants favorables au gouvernement accusent les rebelles et vice-versa.
Dans de rares occasions, un homme se risque à l’extérieur de l’école et essaie de traverser la ville dévastée pour voir si sa famille peut envisager de regagner le domicile abandonné. « Par la suite, nous n’entendons plus parler d’eux. Ils disparaissent », raconte Fatma, une mère de famille qui habitait dans le faubourg de Bayada, non loin de là. Pour ceux qui restent dans les écoles, une vie précaire s’organise au jour le jour. Les denrées fraîches sont difficiles à trouver. Les jeunes enfants commencent à montrer des signes de carence en vitamines. La leishmaniose, une affection cutanée qui se contracte par piqûres d’insecte, a fait son apparition. Pour combattre la maladie, qui peut se manifester par des fièvres, des problèmes respiratoires et des plaies cutanées, quelques habitants, pour la plupart des ingénieurs au chômage, se sont employés à construire une machine à fabriquer de l’insecticide. « Nous sommes allés à la mairie demander des pesticides. Par chance, ils en avaient en stock. Il y avait encore un mois avant la date limite », raconte un des habitants débrouillards.

Pêcher le poisson
Les idées et l’énergie ne manquent pas. Des charpentiers et ceux qui savent travailler les métaux ont construit des logements dans la cour de récréation ou rénové des appartements abandonnés en cours de construction, permettant aux familles déplacées de se loger plus facilement. Comme l’argent circule difficilement, on pratique le troc. « Tu me montes mon encadrement de fenêtre. Je m’occupe de ta porte », résume l’un des organisateurs. La plupart des hommes restent dans le voisinage de l’école de crainte de tomber sur une patrouille qui leur demanderait de présenter leurs papiers d’identité. Ces documents mentionnent clairement l’origine géographique du détenteur, ce qui fait que ceux qui viennent de zones difficiles connues pour abriter les rebelles risquent d’être interpellés et interrogés. Le cas le plus compliqué pour les réfugiés des écoles est d’avoir à prendre en charge un décès, explique un habitant. Avant, deux personnes par famille étaient autorisées à enterrer le corps, explique une jeune mère qui vient de perdre une parente. Désormais, les autorités sont devenues soupçonneuses et chaque décès donne lieu à un interrogatoire serré des familles sur les circonstances de la mort. Personne n’a plus le droit d’accompagner le corps, explique la jeune femme.
En prenant conscience que les réfugiés risquaient de rester pour longtemps, certains habitants ont décidé de les aider à gagner leur vie plutôt que de pratiquer la charité. « Ne leur achète pas de poisson, montre-leur comment pêcher », commente Ezza, professeur d’arts plastiques. Elle raconte avoir appris à certaines femmes à broder et à réaliser divers travaux. Puis elle a organisé trois expositions pour qu’elles puissent vendre leurs créations.
(Source : Reuters)
Dans Homs, troisième ville de Syrie en partie réduite en ruines, les écoles se sont transformées en centres d’hébergement de fortune pour les familles des alentours qui ont fui les combats et une nouvelle vie s’organise peu à peu qui fait la part belle à la débrouille et au système D. Sur les centaines de déplacés qui campent dans les salles de classe, la plupart pensaient ne...

commentaires (1)

Toutes ces destructions initiées par les bensaoudoqataroqaidoanosratrucchouette seront reconstruites par les vaincoeurs , mais je ne m'explique pas pourquoi Bashar vient de refuser une offre de 21 milliard de usd par la banque mondiale ? ah oui je comprends il faut être vigilant avec ces corrupteurs de yanky sionisés.

Jaber Kamel

14 h 11, le 10 juin 2013

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Commentaires (1)

  • Toutes ces destructions initiées par les bensaoudoqataroqaidoanosratrucchouette seront reconstruites par les vaincoeurs , mais je ne m'explique pas pourquoi Bashar vient de refuser une offre de 21 milliard de usd par la banque mondiale ? ah oui je comprends il faut être vigilant avec ces corrupteurs de yanky sionisés.

    Jaber Kamel

    14 h 11, le 10 juin 2013

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